Employée de maison agressée : le ministre du Travail ouvre une enquête

Le ministre du Travail, Moustapha Bayram, a annoncé mercredi dans un communiqué avoir ouvert une enquête après la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux, dans laquelle on voit un homme traîner sur le sol une employée de maison. 

"Après avoir visionné la vidéo qui montre une agression flagrante contre une travailleuse de nationalité étrangère, le ministre a décidé d'ouvrir immédiatement une enquête", peut-on lire dans le communiqué. Il est ajouté, dans ce communiqué, que le ministre ne "tolérera aucune offense faite à toute personne, y compris les travailleurs migrants, et qu'il préservera leur dignité et leurs droits". "L'unité d'inspection au sein du ministère a été chargée de rédiger un rapport rapide et détaillé et devrait décider d'inscrire le nom du contrevenant sur la liste noire du ministère", est-il ajouté.

"Le système de kafala restrictif et abusif du Liban piège des dizaines de milliers de travailleurs domestiques migrants dans des conditions équivalant à de l'esclavage moderne (...). C'est écœurant", a réagi Aya Majzoub, chercheuse à Human Rights Watch sur Twitter, en partageant la vidéo.

Les travailleuses domestiques étrangères sont liées par contrat à leur employeur et soumises au système du garant ou kafala qui donne à l’employeur un contrôle étroit sur la vie de ses travailleurs étrangers, les rendant ainsi vulnérables à toutes formes d’exploitation et d’abus en contrepartie de maigres salaires.

En août 2021, l’Organisation internationale des migrations (OIM) avait fait part de sa profonde préoccupation au sujet du sort des travailleurs migrants au Liban. "Plus de 120 000 travailleurs migrants du Liban ont urgemment besoin d’aide humanitaire à cause de la crise économique qui ravage le pays", avait averti dans un communiqué le chef du bureau de l’organisation onusienne au Liban, Mathieu Luciano. Il a précisé que leur situation, déjà difficile, avait été aggravée par la pandémie de Covid-19, par l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 et par l’instabilité politique. "Plus de la moitié des travailleurs migrants ont urgemment besoin de soutien humanitaire", selon l’organisation qui estime à 210 000 le nombre de travailleurs étrangers au Liban.