Après une attaque contre des casques bleus, la Finul condamne ceux "qui manipulent les habitants au Liban-Sud"

Une porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Kandice Ardiel, a annoncé dans un communiqué diffusé mercredi que des casques bleus ont été attaqués par des individus non identifiés mardi soir, au Liban-Sud. Elle a condamné l'incident et accusé les "acteurs qui manipulent les habitants de la région" dans une allusion claire au Hezbollah. 

"La nuit dernière, des casques bleus chargés de maintenir la sécurité et la stabilité dans le sud du Liban ont été attaqués par des inconnus. Leurs véhicules, relevant des Nations Unies, ont été vandalisés et des objets officiels ont été volés", peut-on lire dans le communiqué. Contactée par L'Orient-Le Jour, Kandice Ardiel précise qu'il s'agit de membres du contingent hongrois et non irlandais tel que rapporté par plusieurs médias libanais. "Contrairement aux informations qui circulent, les casques bleus ne prenaient pas de photos et ne se trouvaient pas sur une propriété privée. Ils étaient en route pour rencontrer leurs collègues des forces armées libanaises pour entreprendre une patrouille de routine", a indiqué la porte-parole.

"La Finul condamne les attaques contre les hommes et les femmes qui œuvrent au service de la paix, a-t-elle ajouté, rappelant que ces attaques sont considérées comme des violations du droit libanais et international". "La Finul condamne également les acteurs qui manipulent les habitants de la région au service de leurs objectifs", a-t-elle lancé.

Kandice Ardiel a également rappelé que lors de sa visite, il y a quelques semaines au Liban, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait affirmé que la Finul devrait "jouir d'une liberté de mouvement totale dans toute sa zone d'opérations conformément à ce qu'a accepté le gouvernement libanais".  Enfin, elle a appelé les autorités libanaises à mener une enquête "rapide et globale" sur ce qui s'est passé et à "juger les responsables". 

Ce genre d'incident a lieu relativement régulièrement lors du passage de convois de la Finul dans le Sud, une région considérée comme un fief du Hezbollah. Le 22 décembre, des tensions étaient survenues entre une patrouille de la Finul et des habitants de la localité de Chaqra, dans le caza de Bent Jbeil.  Selon des informations rapportées dans plusieurs médias, une patrouille du contingent finlandais de la Finul, lors de son passage dans le village de Chaqra, avait été arrêtée par des habitants, qui avaient caillassé les véhicules. L'armée libanaise était intervenue pour protéger les soldats onusiens et leurs véhicules et faire baisser la tension. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères avait alors assuré que le chef de la diplomatie Abdallah Bou Habib suivait cette affaire avec le Premier ministre Nagib Mikati.  "Le Liban salue le rôle de la Finul en général et du contingent finlandais en particulier", pouvait-on lire dans le communiqué, qui rappelait en outre qu'il "respecte les décisions onusiennes et notamment la 1701", qui a instauré une cessation des hostilités après la guerre de juillet 2006.