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Société - Fêtes

À Tripoli, les marchés de Noël sont « la seule échappatoire » de la population

Les activités festives ont fait leur apparition malgré tout dans la capitale du Nord, gravement affectée par les crises successives.

À Tripoli, les marchés de Noël sont « la seule échappatoire » de la population

Le bel arbre illuminé de Tripoli dans la Foire Rachid Karamé : de la lumière pour éclairer une période sombre. Photo fournie par Souhayb Jawhar

Avec son lot de misère grandissante et de crises, et malgré l’effondrement qui frappe tout le pays cette année, Tripoli tente de conjurer le sort en célébrant Noël malgré tout. Des marchés de Noël ont ouvert leurs portes dans la ville, proposant des activités diverses et ouvertes au public qui se prolongent tard dans la nuit. Nombreux sont les Tripolitains qui fréquentent ces endroits, accompagnés de leurs enfants.

L’un des plus grands marchés de Noël de la ville est situé dans le site le plus grandiose, bien que notoirement négligé : la Foire internationale Rachid Karamé. L’association Acua y a instauré une semaine d’activités de Noël qui a commencé par l’illumination de l’arbre de Tripoli, accompagnée de spectacles et de soirées de fête. L’un des concerts a été donné par le célèbre chœur al-Fayha’. Produits du terroir et produits artisanaux y sont vendus par des artisans locaux, une façon d’encourager le tissu économique tripolitain. Des milliers de personnes ont fréquenté ce marché qui devrait prendre fin à Noël.

Au niveau du quartier côtier d’al-Mina, l’un des plus animés en ville, notamment durant les soirées, un autre marché de Noël a été installé cette saison. Des activités culturelles et artistiques ont accompagné l’exposition de produits artisanaux.

Des distractions bienvenues

Les visiteurs de ces marchés reconnaissent volontiers que de telles activités sont devenues « leur seule échappatoire », alors que le pays et la ville en particulier sombrent dans des crises successives depuis 2019. Coupures d’électricité, absence de services dignes de ce nom, misère grandissante due à la dépréciation de la livre et à la flambée des prix, poids de la pandémie sur la santé mentale des jeunes et des moins jeunes…

C’est tout cela que les familles de Tripoli viennent brièvement oublier, le temps d’une promenade ou d’une soirée qui les ramène au temps où les privations et les précautions ne constituaient pas l’essentiel de leur quotidien.

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De leur côté, les commerçants subissent la crise plus que tous les autres. Ceux qui exposent leur marchandise pour Noël dans ces marchés se souviennent du temps où Tripoli célébrait la Nativité et le Nouvel An en grande pompe, et où eux-mêmes attendaient impatiemment cette saison pour tenter de compenser les résultats plus modestes du reste de l’année. D’autant plus que la capitale du Nord attire naturellement les visiteurs venus des régions limitrophes et qui s’y approvisionnent en priorité.

Le mouvement de contestation entamé à l’automne 2019, la crise économique et la pandémie de Covid-19 sont passés par là. Et si 2019 et 2020 étaient mauvaises, 2021 a été sans conteste la pire. Les commerçants pointent du doigt le chaos des prix dans le cadre de l’envolée du dollar face à la livre, qui s’échange ces derniers jours au-dessus de la barre des 27 000 livres. La plupart des familles sont désormais incapables d’acheter des cadeaux ou des habits neufs à leurs enfants, alors que les articles les moins chers et de qualité modeste s’échangent à des prix supérieurs au salaire minimum…

Avec son lot de misère grandissante et de crises, et malgré l’effondrement qui frappe tout le pays cette année, Tripoli tente de conjurer le sort en célébrant Noël malgré tout. Des marchés de Noël ont ouvert leurs portes dans la ville, proposant des activités diverses et ouvertes au public qui se prolongent tard dans la nuit. Nombreux sont les Tripolitains qui fréquentent...

commentaires (3)

"La" seule échappatoire. Le mot échappatoire est de genre féminin.

Nagi Nahas

17 h 52, le 24 décembre 2021

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Commentaires (3)

  • "La" seule échappatoire. Le mot échappatoire est de genre féminin.

    Nagi Nahas

    17 h 52, le 24 décembre 2021

    • Merci pour votre remarque, l'erreur a été corrigée. Joyeux Noël à vous ! L'Orient-Le Jour

      L'Orient-Le Jour

      20 h 56, le 24 décembre 2021

  • J'ai eu le plaisir de rester un temps a Tripoli en vacances et je me souviens surtout de Tripoli en hiver; un temps agreable , soleil 21 degrees et des montagnes couverts de neige, une vue spectaculaire. C'est une image que je retiens, ensemble avec tous les richesses archeologiques et l'histoire impressionante de cette ville. Il y a un cafe dans le souk "Cafe souk haraj" ou j'aimerais retourner pour y prendre un cafe ! Tripoli m'a impressione beaucoup mais toutes les villes du Liban sont belles, nord et sud.

    Stes David

    14 h 50, le 24 décembre 2021

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