Les Etats-Unis travaillent "énormément en coulisses", entre autres avec la France, concernant la crise au Liban, afin que ce pays ne devienne un "Etat failli", a affirmé un haut responsable US lors d'un briefing avec la presse à la Maison Blanche, indique un communiqué de la présidence américaine sans préciser son identité.
Lors de cette conférence de presse par visioconférence sur la situation générale au Moyen-Orient, le haut responsable a déclaré que Washington "veut essayer de garantir qu'il n'y aura plus d'Etat failli" dans la région. Ces Etats faillis "créent des vides, qui ne sont pas remplis par des dirigeants modérés mais par des parties extrémistes, ce qui fait que les pays concernés deviennent des pions dans les guerres par proxy des puissances régionales", a-t-il ajouté.
Le Liban affichait, selon lui, "tous les signes d'une faillite potentielle", mais les Etats-Unis ont "travaillé dur et calmement" pour éviter qu'il ne le devienne. Le haut responsable a précisé que l'ambassadrice américaine à Beyrouth avait "collaboré avec la France et d'autres" à cet effet, évoquant l'imposition de sanctions contre "des individus particulièrement corrompus du système politique libanais". Le communiqué publié par la Maison Blanche ne précise pas si ce responsable faisait allusion aux sanctions déjà imposées par le passé par Washington ou à une nouvelle salve visant d'autres personnalités.
Fin octobre, le Trésor américain avait imposé, pour la première fois sous l'administration de Joe Biden, des sanctions à l'encontre du député Jamil el-Sayyed et de deux entrepreneurs, Jihad el-Arab, proche de l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri, et Dany Khoury. Tous trois étaient accusés par Washington d'avoir "contribué au délitement de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit au Liban". Sous l'administration Trump, le Trésor avait sanctionné le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et les anciens ministres Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil.
Des choix difficiles
"Seuls les Libanais peuvent sauver le Liban", a toutefois ajouté le dirigeant américain, qui a souligné que "les responsables politiques vont devoir faire des choix difficiles pour sauver leur pays".
Evoquant encore la politique du "bâton et de la carotte" pour tenter de sortir le Liban de la crise, il a rappelé les différentes visites d'officiels américains effectuées à Beyrouth ces derniers mois, notamment celle de la sous-secrétaire d'Etat Victoria Nuland et du diplomate Amos Hochstein, "qui travaille sur un contrat gazier très important entre l'Egypte et le Liban, avec le soutien de la Banque mondiale". Cette initiative est "importante pour maintenir la stabilité" du pays, a-t-il estimé. "Beaucoup de travail est donc effectué en coulisses en ce qui concerne le Liban", a conclu le responsable américain.
Lors de sa visite au Liban à la mi-octobre, Mme Nuland avait assuré les autorités du soutien américain, à condition toutefois qu'elles entament les réformes nécessaires, fassent preuve de transparence et de redevabilité, s’engagent pour l’indépendance de la justice et organisent des élections législatives libres et équitables. Les Etats-Unis apportent, par ailleurs, une aide importante à l'armée libanaise.
commentaires (8)
Comment casser les voleurs , les Criminels / terroristes, réformer le système, sans leur demander à eux de le faire ?? Voilà la question..
LeRougeEtLeNoir
17 h 10, le 19 décembre 2021