Sur les réseaux sociaux circulent au quotidien des photos et/ou vidéos témoignant d’actes de cruauté envers les animaux, comme les images du chiot Nate, qui a survécu à la noyade dans une rivière au Akkar, ou de ce chat à qui l’on avait planté un couteau dans l’échine à l’approche de Halloween… Ou encore celle de Parker, un chiot d’un mois et demi qui a succombé à ses blessures suite à un violent coup de pied à la mâchoire, ou de ces nombreux chiens attachés à l’arrière de voitures en mouvement. À quoi il faut ajouter un nombre hallucinant de chiens et de chats délaissés dans les rues à l’approche du froid, qui finissent parfois écrasés par une voiture.
Avec ces violences de plus en plus visibles dans l’espace virtuel, il serait utile de questionner le possible lien entre la crise que vit le Liban actuellement et une augmentation de la cruauté envers les animaux.
Preuve que les gens s’intéressent plus à la cause animale
Interrogés par L’Orient-Le Jour sur le sujet, ainsi que sur la possibilité d’une aggravation des abus envers les animaux dernièrement, plusieurs spécialistes estiment que ce n’est probablement pas la fréquence de ces actes qui ont augmenté mais leur visibilité. Sachant que la crise a surtout eu un impact sur l’abandon des animaux de compagnie, une cruauté inouïe pour ces bêtes habituées à vivre en intérieur.
« Certes, nous remarquons quotidiennement des cas divers d’abus envers les animaux d’une violence incomparable, des crimes délibérés réalisés de sang-froid et partagés sur les réseaux sociaux avec fierté, mais ils ont toujours existé et ce n’est pas leur nombre qui a augmenté mais leur visibilité via les réseaux sociaux », assure Ghina Nahfawi, activiste au sein de l’ONG Beta.
« La visibilité qu’on accorde dernièrement à ces abus est paradoxalement une preuve que les gens s’intéressent davantage à la cause animale. Nous prenons connaissance de l’ampleur de ces crimes grâce à un nombre grandissant de personnes qui nous tiennent au courant de l’agression, qui participent à la sensibilisation de leur entourage et à la collecte de fonds pour soigner et sauver la vie des animaux victimes de violences », souligne pour sa part Jason Mier, directeur de l’ONG Animals Lebanon.
L’abandon, type de violence le plus récurrent
La violence envers les animaux se présenterait sous différentes formes tels la négligence et l’abus intentionnel et organisé, selon Jason Mier. Il explique à notre journal que « certaines cruautés sont délibérées et d’autres découlent de l’ignorance ou de l’indifférence. Certaines personnes en tirent un profit matériel et d’autres abusent d’un animal par frustration ou psychose ».
Cependant, avec la crise économique qu’endurent les Libanais, c’est l’abandon des animaux domestiques qui est le genre de violence le plus récurrent et qui a le plus progressé.
« Délaisser un animal dans la rue est aussi une forme de violence, affirme à L’OLJ Sevine Fakhoury, membre du conseil de Beta. La crise ne fait qu’empirer la donne. Plusieurs personnes ne peuvent plus subvenir à leurs propres besoins et par conséquent ne peuvent plus nourrir leurs animaux. Or, un animal ayant vécu toute sa vie en appartement ne peut pas facilement survivre dans la rue et c’est ce qui explique le nombre conséquent d’animaux de compagnie adultes renversés par des voitures. » L’association, qui œuvre pour la cause animale et qui a publié il y a quelques jours sur ses comptes une vidéo qui sensibilise les gens aux nombres grandissant d’abandons, rappelle à l’approche des fêtes qu’un animal n’est pas un objet ou un cadeau banal le temps d’une fête de Noël, mais une responsabilité et un compagnon à vie. Pas la peine donc d’en acquérir si l’on n’a pas les moyens de s’en occuper.
Les solutions possibles
Différentes solutions durables sont envisageables pour réduire le nombre grandissant d’animaux abandonnés et les protéger, ainsi que pour sensibiliser le grand public à la cause animale.
« Les dernières statistiques que l’on a pu réaliser montrent qu’il y aurait plus de 40 000 chiens errants au Liban. Les municipalités n’appliquent pas l’article 12 de la loi sur la protection des animaux (adoptée en 2016) qui les oblige à leur trouver un hébergement, à les recenser et à les vacciner grâce à l’aide des ONG spécialisées et du ministère de l’Agriculture », raconte Ghina Nahfawi. « Il y a quelques semaines, le président du conseil municipal d’une grande ville a déclaré publiquement sur une chaîne télévisée vouloir revenir aux grands moyens en éliminant tous les chiens errants parce qu’ils font peur aux habitants. En l’absence de poursuites judiciaires et de jugements sévères, de tels crimes ne cesseront pas au Liban », poursuit-elle.
Outre le renforcement des sanctions, les spécialistes jugent nécessaire de sensibiliser la population dès son plus jeune âge à la cause animale et d’intégrer cette question dans les programmes éducatifs scolaires.
« La sensibilisation à la cause animale dès le très jeune âge est d’une grande importance car une personne qui fait du mal aux animaux vit généralement dans un environnement où l’on considère que la vie d’une bête vaut beaucoup moins que celle d’un être humain, encore plus si l’animal est sauvage », explique Sarah Kassab Hannah, psychologue clinicienne et psychothérapeute analytique.
« Le combat pour la cause animale a commencé il y a 15 ans au Liban. Par comparaison, il date de plus de 200 ans en Angleterre et de 150 ans aux États-Unis, et, malgré cela, il y a toujours des agressions envers les animaux dans ces pays. Un changement significatif ne sera pas visible sans une conscientisation sur plusieurs générations. Il nous faut alors plus d’éducation ciblée, plus de débats et plus de sensibilisation. C’est ce qu’Animals Lebanon essaye d’instaurer en travaillant sur un nouveau programme éducatif pour les enfants », conclut pour sa part Jason Mier.
commentaires (8)
C’est Bourreaux malade mentale impuissant Prends un plaisir malsain pour compassé Le néant de leurs vie J’aime mes chiens tout les animaux c’est Fidèles protecteurs Le meilleurs amie S de L’homme ??????? ????? ´´´ ´
Marie-Joe MATTALIA
15 h 05, le 20 décembre 2021