Le Premier ministre, Nagib Mikati, a déclaré, lundi, en recevant l’ambassadeur français chargé de la coordination du soutien international au Liban, Pierre Duquesne, que les contacts se poursuivaient pour lever les obstacles entravant la reprise des réunions du gouvernement, tout en reconnaissant qu’une convocation du cabinet dans les circonstances actuelles pourrait aggraver les tensions politiques.
Le cabinet ne s’est plus réuni depuis deux mois, les ministres affiliés au tandem chiite Amal-Hezbollah exigeant le remplacement du juge Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, avant de revenir à la table des réunions.
M. Duquesne, qui a entamé lundi une visite de trois jours à Beyrouth alors que persistent les crises politiques, socio-économiques et financières, a été reçu au Grand sérail en compagnie de l'ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo.
"Les contacts se poursuivent pour trouver une solution à la situation gouvernementale", "surtout que la période à venir nécessite des réunions intensives du gouvernement, pour trancher beaucoup de dossiers et accompagner les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI)", a dit M. Mikati. Mais il a estimé que "la convocation du Conseil des ministres sans assurer les circonstances favorables à cela pourrait provoquer un surcroît de tensions politiques et compliquer encore plus les solutions, c’est pourquoi nous poursuivons les contacts avant de prendre une décision à ce sujet".
Quant au président de la République, Michel Aoun, il a estimé qu'il est "désormais urgent que le Conseil des ministres se réunisse, sachant qu'il y a de nombreuses échéances qui s'accumulent et qui nécessitent des décisions de la part du gouvernement". "L'absence de réunion du Conseil des ministres a paralysé le travail du gouvernement sur plusieurs plans et a paralysé le travail de la Justice", a estimé le chef de l'Etat, dans un reproche clair au tandem chiite Amal-Hezbollah, mais aussi au Premier ministre qui refuse de convoquer son cabinet alors que le mandat du président Aoun approche de son terme, en octobre 2022. Le chef de l'Etat a tenu ces propos devant la présidente de l'Ordre des avocats de Tripoli, Marie-Thérèse Kawal.
Négociations avec le FMI
Nagib Mikati a assuré, par ailleurs, que "les négociations avec le FMI marchent bien, et les résultats devraient apparaître bientôt". Pour sa part, M. Duquesne, cité dans le communiqué de la présidence du Conseil, a affirmé que les négociations avec le FMI devraient être bouclées avant les élections législatives prévues au printemps prochain.
L’émissaire français, qui n’a pas fait de déclarations à l’issue de la réunion, a entamé une série d’entretiens avec des responsables libanais, pour faire le point sur les crises pluridimensionnelles et les réformes à mettre en place, une condition sine qua non de la communauté internationale pour débloquer son aide au Liban. Selon la chaîne locale MTV, le diplomate n'a pas prévu de rencontre avec le chef de l'Etat, Michel Aoun. Il a toutefois été reçu lundi soir par le ministre des Finances, Youssef Khalil, avec qui il a évoqué "les réformes réclamées, le plan de redressement et les négociations avec le FMI", selon un bref communiqué du ministère.
M. Duquesne est le premier responsable français à se rendre au Liban depuis la visite du président Emmanuel Macron en Arabie saoudite début décembre, au cours de laquelle il avait annoncé une initiative en faveur du Liban, comprenant la création d’un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" qui serait financé par Riyad et d’autres capitales du Golfe, en plus d’un engagement sur la restauration des relations libano-saoudiennes.
En octobre dernier, M. Duquesne avait effectué une tournée de cinq jours auprès de nombreux responsables libanais. Il avait insisté sur la nécessité de trouver un accord avec le FMI "d’ici à la fin de l’année", précisant que "la France pourrait organiser une conférence internationale d’aide" en conséquence.
Le Liban a repris contact avec le FMI cet automne, dans le sillage de la formation du gouvernement de M. Mikati le 10 septembre, soit 13 mois après la démission de l'équipe de Hassane Diab, qui avait approché l’institution en 2020. À cette époque, les discussions entamées en mai avaient été suspendues par le FMI face aux divisions, côté libanais -l’exécutif d’un côté, et la Banque du Liban, les banques et certains députés, de l’autre côté-, sur l’approche à privilégier pour estimer le montant des pertes financières du pays et les répartir. Ce montant demeure l’obstacle le plus immédiat au progrès des discussions avec le Fonds et sur lequel les représentants libanais ne sont toujours pas d’accord.
commentaires (12)
Cher istèz Duquesne: pour votre bien et pour préserver votre santé, et celles de vos accompagnateurs, de la pollution de l'air au Liban, du traffic dangereux, des explosions impromptues et de la stupidité criminelle de nos responsables, etc. (car les raisons abondent) deux options se présentent : 1- rentrez chez vous le plus tôt et effacer de votre vie et de votre mémoire, ce pays, Liban, et jouissez de sérénité, 2- retournez chez vous et avec tout ceux, en France, Europe, USA, Russie, Chine, pays arabes, ONU et OCouvert, organisez une intervention militaire décisive pour occuper le Liban pour au moins 20 ans et y rétablir la loi, un état de droit, une société productive qui œuvrera pour son bien, celui des voisins et du monde. Sinon tout le reste est une perte de temps. La France avait aidé les USA dans sa guerre d'indépendance, les USA ont aidé la France, toute l'Europe, la Russie et la Chine dans leurs guerres contre les occupants durant les 1ere et 2eme guerres mondiales, ... Sinon vos visites se répéteront pour ne découvrir qu'un état de misère croissante s'établir dans le pays du Cèdre Merci
Wlek Sanferlou
14 h 26, le 14 décembre 2021