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Économie - Le chiffre de la semaine

Au Liban, les prix de l'alimentation ont augmenté de 2 067 % entre décembre 2018 et octobre 2021

Au Liban, les prix de l'alimentation ont augmenté de 2 067 % entre décembre 2018 et octobre 2021

2 067 % : c’est l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées au Liban, entre décembre 2018 et octobre 2021, calculée par l’Administration centrale de la statistique (ACS), dans un rapport qui vise à montrer l’impact de la crise sur les prix. En effet, le Liban traverse depuis plus de deux ans une crise économique, financière et de liquidités en devises qui a eu notamment pour effet de déprécier la monnaie nationale de plus de 94 %. Un dollar s’échangeait contre 26 000 livres vendredi, alors que le taux officiel de 1 507,5 livres était encore applicable pour toutes les transactions en décembre 2018. À fin octobre dernier, le taux de change atteignait 20 900 livres, selon le site Lirarate.org

Cette dépréciation de la livre a eu des effets considérables sur la population d’un pays qui importe une grande partie de ses besoins, poussant les trois quarts des résidents sous le seuil de pauvreté, selon l’Escwa, dont une grande partie peine à présent à subvenir à ses besoins. L’inflation sur les aliments n’est pas la seule donnée calculée par l’ACS entre décembre 2018 et octobre 2021. En ce qui concerne le secteur de l’habillement, l’inflation a été de 1 911 % durant cette période. Les prix de ces deux types de produits combinés à ceux de plusieurs autres, comme le logement, les restaurants et hôtels, le mobilier ou encore les transports – les prix des carburants ayant aussi fortement augmenté parallèlement à la levée progressive des subventions sur les hydrocarbures –, pondérés par l’ACS, permettent de calculer l’inflation globale. Cette dernière s’est ainsi élevée à 562 % sur cette période, sachant que depuis plus d’un an et demi, le taux d’inflation à la fin de chaque mois en rythme annuel est à trois chiffres, un niveau particulièrement élevé. En guise de comparaison, en raison de la crise sanitaire du Covid-19 et des nombreuses fermetures d’usines qu’elle a causées, provoquant des perturbations au niveau de la chaîne de distribution, le taux d’inflation des pays développés tourne autour de 4 à 6 % actuellement. Ce qui a poussé les banques centrales à se pencher sur ce problème. La Réserve fédérale des États-Unis (Fed) a, par exemple, réduit ses interventions sur les marchés depuis début novembre.


En ce qui concerne le Liban, ce sont, selon plusieurs observateurs, les politiques de la banque centrale (BDL) qui ont amplifié la dépréciation de la livre, causant alors une augmentation de l’inflation, et ce notamment à cause de ses circulaires qui permettent de retirer à un taux plus proche de celui du marché les devises sur lesquelles s’appliquent des restrictions bancaires illégales depuis la fin de l’été 2019. Une situation qui a augmenté la masse monétaire en circulation. La circulaire n° 151 de la Banque du Liban (BDL) a initié cette procédure, et le relèvement du taux de conversion, de 3 900 à 8 000 livres jeudi dernier a d’ailleurs coïncidé avec une nouvelle dépréciation de la livre en fin de semaine passée. Les circulaires ne sont toutefois pas les seules responsables, les fluctuations de la monnaie nationale dépendant également des facteurs politiques.

2 067 % : c’est l’augmentation des prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées au Liban, entre décembre 2018 et octobre 2021, calculée par l’Administration centrale de la statistique (ACS), dans un rapport qui vise à montrer l’impact de la crise sur les prix. En effet, le Liban traverse depuis plus de deux ans une crise économique, financière et de liquidités en...

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