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Société - Covid-19

Plus de 62.000 personnes ont été vaccinées ce weekend lors du marathon Pfizer

Le ministre de la Santé qualifie la campagne de "succès".

Plus de 62.000 personnes ont été vaccinées ce weekend lors du marathon Pfizer

Queue interminable à l'hôpital Jeïtaoui pour recevoir une dose du vaccin Pfizer contre le coronavirus, le 12 décembre 2021. Photo Twitter/@firassabiad

Contrairement au marathon de vaccination contre le coronavirus organisé la semaine dernière, celui qui s'est tenu samedi et dimanche à travers le territoire libanais a connu une forte affluence de personnes, toutes catégories d'âges confondues, venues recevoir une dose du produit Pfizer-BioNTech. Une campagne qualifiée de "succès" par le ministre de la Santé Firas Abiad, alors que le taux de vaccination au sein de la population reste faible de manière générale.

Dimanche soir, le ministre de la Santé a indiqué sur Twitter qu'un total de 28.468 doses de vaccins Pfizer ont été administrées durant cette journée : 22.762 personnes ont reçu leur première dose, 721 leur deuxième, et 4.985 leur troisième.

Samedi, à l'issue de la première journée de cette campagne, un total de 34.163 personnes avaient reçu leur dose de vaccin : 25.215 personnes ont reçu la première dose samedi, 1.814 la deuxième, et 7.134 la troisième. Au total, ce sont donc 62.631 personnes qui ont été vaccinées durant les deux jours du marathon de ce weekend.

Le président du Comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19, Eid Azar, a expliqué que la majorité de personnes ayant reçu samedi leur dose du vaccin avaient entre 30 et 40 ans. "Ces personnes attendaient de recevoir ce produit lors de la phase précédente de vaccination et n'avaient pas pu l'obtenir", a-t-il souligné à la LBCI.

Dimanche, dès le matin, le ministre de la Santé s'est rendu au Liban-Nord afin de superviser le déroulement de la campagne. "Début d'une tournée sur les centres de vaccination du Nord. Forte affluence à l'hôpital gouvernemental de Halba. Bonne organisation. Un grand merci aux employés et aux volontaires", a écrit Firas Abiad sur son compte Twitter. Il a également partagé des photos montrant des files de personnes attendant de se faire vacciner, notamment à l'hôpital Jeïtaoui à Achrafieh, ou encore à Ghobeyri et à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, qu'il dirigeait avant d'être nommé ministre.


"La meilleure façon de protéger notre société est de se faire vacciner", a insisté le Dr Abiad à Halba, selon des propos rapportés par notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak. Ce plaidoyer intervient en pleine recrudescence de la pandémie au Liban, et après la confirmation de plusieurs cas du variant Omicron qui inquiète les autorités. "Nous espérons pouvoir continuer sans avoir recours à un nouveau bouclage", a également dit le ministre, lors d'une tournée à l'hôpital Notre-Dame de Zghorta.

Pression familiale

Parfois, la participation au marathon de vaccination ressemble à une sortie de famille. Hassan, 12 ans, est accompagné de sa mère Majida, 47 ans, de son père Ali, 60 ans, et de sa grand-mère. La famille vit dans la banlieue-sud de Beyrouth. Hassan et sa grand-mère viennent recevoir la première dose à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. "Dans notre école, il y a eu des cas de coronavirus, donc j’ai peur de l’attraper et de contaminer ma mère. Mon grand-père est mort du Covid-19", explique Hassan à notre journaliste sur place, Lyana Alameddine. A ses côtés, sa grand-mère avoue avoir peur des effets secondaires du vaccin. Mais elle est déterminée à le faire quand même. Majida et Ali sont là pour leur troisième dose. "J’ai peur que lors des fêtes de fin d'année, les cas augmentent et que je l’attrape de nouveau. J’ai failli y passer quand je l’ai attrapé", explique Majida. "J’ai convaincu toute la famille de se faire vacciner. Bien sûr, le vaccin n’empêche pas que l’on attrape le virus. Mais les symptômes sont moindres, et on évite les soins intensifs. Je n’ai pas envie qu’un membre de la famille l’attrape et occupe un lit parce qu’il ne s’est pas fait vacciner", renchérit Ali.

Issa, 32 ans, vient de Choueifate à l’hôpital Rafic Hariri se faire inoculer une première dose. "Pour être honnête, je pensais pouvoir faire sans le vaccin. Mais ma famille veut que je me vaccine. Alors j’ai accepté de le faire, et finalement, ça ne m’embête pas", raconte-t-il à notre journaliste. La mère de Issa l’accompagne. Elle est déjà vaccinée et attend ses congés de fin d’année pour se faire administrer une troisième dose. "Mon mari, mes enfants et moi-même avons tout fait pour le convaincre. Alors aujourd’hui, je voulais venir avec lui", explique Ahlam, 57 ans.

Forte affluence pour se faire vacciner à l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, le 12 décembre 2021. Photo Lyana Alameddine

Mina, 32 ans, est une employée de maison qui vient du Bangladesh. Elle vit depuis six ans au Liban. "Aujourd’hui, je reçois une première dose du vaccin. Pourquoi ? Parce que si je veux quitter le Liban, il faut que je sois vaccinée. En plus, j’ai peur d’attraper le virus", raconte-t-elle à notre journaliste. Si elle a tardé à se faire vacciner, c’est qu’avant, elle travaillait tout le temps. "Maintenant, j’ai davantage de temps", dit-elle.

"Nous remarquons qu’il y a beaucoup plus de monde que lors des précédents marathons. L’une des raisons est que le tranche d’âge est beaucoup plus large que précédemment. Et puis, il y a le pass sanitaire qui se répand. Et enfin, le fait que nous proposions Pfizer, et non Astra Zeneca", explique pour sa part Chady Chammas, un infirmier qui officie dans le centre de vaccination. "Aujourd’hui, nous voyons beaucoup d’étrangers qui viennent se faire inoculer la première dose", note-t-il également. Samedi, l’horaire des vaccinations a dû être prolongé en raison de l’afflux de candidats au vaccin, précise une de ses collègues.

Vendredi dernier, la Commission européenne a en outre annoncé que les certificats sanitaires concernant le Covid-19 émis au Liban, qui attestent de la vaccination, du dépistage ou d'une guérison de la maladie, seraient désormais considérés comme équivalents à ceux émis par l'Union européenne.

Situation inquiétante

Le succès du marathon du week-end intervient alors que le secteur sanitaire du Liban se trouve dans une situation critique. "Si nous voulons comparer la capacité des hôpitaux entre décembre 2020 et décembre 2021, nous pouvons qualifier la situation actuelle d'inquiétante", a prévenu le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji. "Le nombre de lits disponibles en 2020 s'élevait à 2.500, alors qu'aujourd'hui, ce chiffre s'élève à moins de 850", a-t-il expliqué à la LBCI. Cette baisse s'explique, selon lui, par une chute du nombre de cas de coronavirus entre juin et juillet derniers, ce qui a poussé des établissements à fermer plusieurs ailes dédiées à la lutte contre le Covid-19. Il évoque également le départ de nombreux membres du personnel médical, la dépréciation de la livre et le manque de médicaments, dans un pays en crise depuis 2019. "En cas de circulation du virus comme l'année dernière, le secteur sanitaire ne sera pas capable de tenir et de traiter tous ces cas", a-t-il prévenu.

En septembre dernier, des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en visite à Beyrouth, avaient indiqué que l’exode du personnel soignant a lieu à une "vitesse alarmante" et déploré le fait que "près de 40 % des médecins et près de 30 % des infirmiers aient déjà quitté le pays de manière permanente ou temporaire".

Bilan du jour

Sur le plan des contaminations quotidiennes, le ministère de la Santé a annoncé dimanche soir que 1.539 cas ont été signalés durant les dernières 24h,  dont neuf en provenance de l'étranger, ainsi que 12 décès. Depuis l'apparition de la pandémie au Liban en février 2020, un total de 690.054 personnes ont contracté le coronavirus, et 8.848 personnes en sont décédées.

Contrairement au marathon de vaccination contre le coronavirus organisé la semaine dernière, celui qui s'est tenu samedi et dimanche à travers le territoire libanais a connu une forte affluence de personnes, toutes catégories d'âges confondues, venues recevoir une dose du produit Pfizer-BioNTech. Une campagne qualifiée de "succès" par le ministre de la Santé Firas Abiad, alors que le taux...

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