Au moins une personne, un membre du Hamas dans le camp palestinien de Bourj el-Chemali, près de Tyr, est décédée lors d'une explosion survenue vendredi soir, et plus d'une dizaine de personnes ont souffert d'asphyxie, rapporte samedi l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), alors qu'aucun bilan officiel n'a encore été publié. Un certain flou entoure cet incident, des rapports contradictoires étant publiés notamment sur son origine.
Le Hamas a annoncé le décès de Hamza Ibrahim Chahine, alias "Abou Mohammad", confirmant ainsi la mort d'au moins une personne dans la déflagration".
Hamas confirms on man was killed in the Bourj Shemali explosion. His name was Hamza Ibrahim Shahine. Local media says he'll be buried today.
— Sunniva Rose (@Sunniva_Rose) December 12, 2021
Hamas, which denies the blast was in a weapons depot, wouldn't comment on his role in the party when asked. https://t.co/Yy2l9QjJtV pic.twitter.com/wWfCFhehIW
Selon l'Agence, l'explosion s'est produite "dans un entrepôt de munitions appartenant à un groupe armé dans le camp, à proximité de la mosquée Ubay ibn Kaab", un membre de ce groupe est décédé, "plus de dix personnes ont souffert d'asphyxie après avoir inhalé de la fumée, et deux pompiers, de la Défense civile et du mouvement scout d'Amal, ont été blessés".
Dans la soirée de vendredi, des secouristes dans le camp ont rapporté, selon notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah, que douze blessés avaient été transférés dans des hôpitaux de Tyr. Ni la Défense civile ni l'armée libanaise n'ont cependant encore fourni de bilan, une source militaire contactée par l'AFP se contentant d'évoquer "des blessés". Plusieurs hôpitaux de Tyr, comme l'hôpital gouvernemental de cette grande ville ou l'hôpital libano-italien, contactés par notre publication anglophone L'Orient Today, ont démenti avoir accueilli des patients blessés dans la déflagration. L'hôpital Jabal Amel a uniquement fait état d'une hospitalisation, une femme en état de choc en raison du bruit de l'explosion.
La déflagration est survenue vers 21h, vendredi, et a été entendue dans toute la ville de Tyr et ses banlieues. Elle a provoqué un incendie, que les pompiers ont fini par maîtriser, au cours duquel d'autres petites explosions pouvaient être distinctement entendues.
Munitions ou bonbonnes d'oxygène ?
Une source militaire libanaise a confirmé à l'AFP que l'explosion est survenue dans un dépôt d'armes et de munitions du mouvement islamiste palestinien Hamas, près d'une mosquée du camp. Mais le mouvement palestinien a démenti cette version dans un communiqué, affirmant que la déflagration a eu lieu à cause d'un faux contact électrique dans un entrepôt "contenant des bonbonnes de gaz et d'oxygène, ainsi que des détergents et désinfectants utilisés dans la lutte contre le coronavirus". Le Hamas dénonce, dans ce cadre, une "campagne de désinformation" lancée dans les médias suite à l'explosion, soutenant que "les informations relatives aux causes de l'incident de Bourj el-Chemali et à des dizaines de tués sont infondées".
Une enquête a été ouverte par la justice libanaise afin de définir les causes exactes de cet incident.
Le Liban accueille des dizaines de milliers de réfugiés palestiniens, pour la plupart dans les 12 camps du pays, depuis la première guerre israélo-arabe de 1948. En vertu d'un accord conclu en 1969 au Caire, l'armée libanaise ne pénètre pas dans ces camps, qui subissent parfois des attaques, et où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes, qui sont lourdement armées et se battent souvent entre elles, alors que des assassinats se produisent.
commentaires (5)
Enquête ouverte par la justice libanaise qui n’a pas le droit d’entrer dans les camps…je m’étrangle de rire ?
Karam Georges
09 h 07, le 12 décembre 2021