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Politique - Crise au Liban

Au Caire, Mikati plaide pour une "réconciliation" avec les pays arabes

"Le Liban a besoin d'une entente politique pour se redresser de la crise dont il souffre et pour redevenir un phare pour les Arabes", affirme Sissi au Premier ministre libanais.

Au Caire, Mikati plaide pour une

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati (g), s'entretenant avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, au Caire, le 9 décmebre 2021. Photo fournie par le bureau de presse du chef du gouvernement libanais

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, qui a entamé jeudi une visite officielle au Caire durant laquelle il s'est entretenu avec le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, et le chef de la Ligue Arabe, Ahamd Aboul Gheit, a plaidé pour une "réconciliation" sous l'égide de la Ligue, entre le Liban et les pays arabes du Golfe avec qui Beyrouth est en brouille depuis fin octobre.

Cette grave crise diplomatique s'ajoute à une impasse politique interne au Liban, le gouvernement Mikati ne s'étant pas réuni depuis le 12 octobre en raisons de divergences entre les ministres autour de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth.

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Le Premier ministre libanais était arrivé dans la capitale égyptienne peu avant 10h. Il a été accueilli à l'aéroport par son homologue égyptien, Moustapha Madbouli.

"Entente politique"

M. Mikati a ensuite été reçu par le président égyptien au palais al-Ittihadiya, en présence de M. Madbouli. Les discussions, "qui ont duré plus d'une heure, ont porté sur les relations bilatérales et les dossiers régionaux", s'est contenté d'indiquer le bureau de presse de M. Mikati dans un bref communiqué.

"Le Liban a besoin d'une entente politique pour se redresser de la crise dont il souffre et pour redevenir un phare pour les Arabes", a affirmé le président Sissi à son interlocuteur libanais. Selon un communiqué de la présidence égyptienne, M. Sissi a également exprimé "l'attachement de l'Egypte à la sécurité et la stabilité du Liban (...) et sa volonté de lui éviter les dangers des conflits dans la région". Cité par le porte-parole de la présidence égyptienne, Nagib Mikati a "salué les efforts de l'Egypte pour obtenir un soutien international pour le Liban à tous les niveaux (...)".

Rapprocher les points de vue

M. Mikati a également été reçu par le secrétaire général de la Ligue Arabe, Ahmad Aboul Gheit, et son adjoint, Houssam Zaki. A l'issue de son entretien avec le numéro un de la Ligue, M. Mikati a déclaré à la presse qu'il a remercié M. Aboul Gheit pour "les efforts qu'il déploie pour unifier les prises de positions arabes, et pour son soutien au Liban". "Je suis conscient de ses efforts pour rapprocher les points de vue entre le Liban et les pays arabes, afin que ceux-ci comprennent la position du Liban", a déclaré le chef du gouvernement. "Nous, en tant qu'Arabes, misons sur cette institution pour qu'elle unifie nos efforts et pour que nous nous réconcilions entre nous", a souligné M. Mikati, dans une référence claire à la brouille entre le Liban et les pays du Golfe.

Pour sa part, la Ligue arabe a publié un communiqué dans lequel elle souligne que son secrétaire général a affirmé que "le renforcement des liens entre le Liban et son environnement arabe constitue un pas important pour permettre au pays de surmonter ses difficultés". Il s'est dans ce contexte dit "réconforté quant aux derniers développements qui ont permis de débloquer la crise avec l'Arabie saoudite et d'autres pays" et a appelé "tous les pays arabes à se tenir au côté du Liban durant cette phase critique".

Ahmad Aboul Gheit a "insisté sur le soutien constant de l'organisation au Liban afin qu'il puisse sortir de sa crise". Il s'est aussi dit "confiant en la capacité de Nagib Mikati à mener les réformes attendues (...)". Une source proche de la Ligue arabe, citée par notre correspondante Hoda Chedid, a également rapporté que le chef de l'organisation a affirmé que "l'entente interne (au Liban, ndlr) ne doit pas entraver les réformes réclamées par la société libanaise et la communauté internationale". Une critique à peine voilée à la classe politique au pouvoir qui est ainsi pointée du doigt dans la paralysie du système libanais.

L’Égypte et la Ligue arabe, dont le Liban est un membre fondateur, s'étaient récemment impliquées dans les efforts visant à résoudre la brouille diplomatique avec les monarchies du Golfe, suscitée par les propos controversés de Georges Cordahi, ex-ministre de l'Information, sur le rôle de l'Arabie Saoudite dans la guerre au Yémen.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati (g), s'entretenant avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, le 9 décembre 2021 au Caire. Photo envoyée par le bureau de presse de M. Mikati

Au lendemain de la démission de M. Cordahi, le dossier libanais était au menu de l'entretien entre le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, à Djeddah, en Arabie Saoudite. L'homme fort du royaume et le chef de l'Etat français avaient alors eu un bref entretien téléphonique avec M. Mikati, perçu comme un premier pas sur la voie d'un rétablissement des relations entre les deux pays. Sauf que le réchauffement des relations passe par "la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État", pouvait-on lire dans le communiqué conjoint franco-saoudien, qui vise clairement le Hezbollah, protégé de l'Iran et bête noire de Riyad. Et jusque-là, l'entretien MBS-Macron n'a entraîné aucun développement significatif sur la scène libanaise. Hier, lors d’une tournée dans le Golfe, MBS a évoqué le dossier libanais avec ses interlocuteurs, notamment l’importance de lancer des réformes et de limiter la mainmise du Hezbollah sur les décisions de l’État.

Le Premier ministre s'est également réuni avec son homologue égyptien, Moustapha Madbouli,au siège de la présidence du Conseil, rapporte le bureau de presse du milliardaire tripolitain, faisant savoir que le tête-à -tête entre les deux hommes a été suivi d'une réunion élargie, à laquelle ont participé des responsables égyptiens, ainsi que l'ambassadeur du Liban au Caire, Ali Halabi, et Boutros Assaker, conseiller diplomatique de M. Mikati.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati (g), en réunion avec son homologue égyptien, Moustapha Madbouli, le 9 décembre 2021 au Caire. Photo envoyée par le bureau de presse de M. Mikati

M. Madbouli a "donné des directives à son gouvernement afin qu'il apporte tout son soutien au peuple libanais (...)".

Sur le plan énergétique, et alors que le Liban souffre de graves pénuries de courant, un accord consistant à importer du gaz en provenance d’Égypte à travers un gazoduc passant par la Jordanie et la Syrie a été conclu il y a quelques mois. Selon le Premier ministre égyptien, M. Mikati a "évoqué une série de demandes en matière énergétique et électrique pour obtenir un soutien urgent en gaz naturel pour la production du courant au Liban". "Si Dieu le veut, ces demandes seront exaucées le plus vite possible. Nous avons évoqué les aspects techniques de cette question afin d'accélérer les efforts en la matière", a expliqué M. Madbouli.

La visite de Nagib Mikati au Caire intervient après un déplacement qui l'avait mené au Vatican, où il a rencontré le pape François, le 26 novembre dernier. Le souverain pontife s'était alors montré favorable à un"effort commun", à même de sortir le pays du Cèdre de la crise qu'il traverse.

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Le Conseil des ministres ne s'est plus réuni depuis le 12 octobre, en raison du boycott des ministres relevant du tandem Amal-Hezbollah. Ceux-ci conditionnent leur retour par une décision gouvernementale de limoger définitivement Tarek Bitar, le juge chargé de l'enquête sur la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Depuis, le Conseil des ministres se trouve dans l'incapacité de se réunir, alors que le cabinet devrait opérer les réformes structurelles exigées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, qui a entamé jeudi une visite officielle au Caire durant laquelle il s'est entretenu avec le président égyptien, Abdel Fattah el-Sissi, et le chef de la Ligue Arabe, Ahamd Aboul Gheit, a plaidé pour une "réconciliation" sous l'égide de la Ligue, entre le Liban et les pays arabes du Golfe avec qui Beyrouth est en brouille depuis fin octobre.Cette...

commentaires (3)

Il plaide??? Plutôt , il supplie . Ceci étant, tant que les terroristes sont au liban , armés et faisant la loi....Rien ne changera et personne ne tendra la main au liban.

LE FRANCOPHONE

17 h 38, le 09 décembre 2021

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Commentaires (3)

  • Il plaide??? Plutôt , il supplie . Ceci étant, tant que les terroristes sont au liban , armés et faisant la loi....Rien ne changera et personne ne tendra la main au liban.

    LE FRANCOPHONE

    17 h 38, le 09 décembre 2021

  • LA SOLUTION EST UNE. DESARMER ET LIQUIDER LE HEZBOLLAH.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 17, le 09 décembre 2021

  • Les réformes se font au Liban pas au caire

    barada youssef

    11 h 57, le 09 décembre 2021

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