
Une rue du camp de réfugiés palestiniens de Chatila à Beyrouth. Photo AFP / Anwar AMRO
Le ministre libanais du Travail Moustapha Bayram a modifié mercredi les règles en vigueur concernant les professions réservées aux ressortissants libanais, de manière à autoriser les Palestiniens à travailler dans des professions réglementées par des syndicats.
Le décret ministériel publié, tel que rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), permettra aux "Palestiniens nés sur le territoire libanais et officiellement enregistrés auprès du ministère de l'Intérieur" de travailler dans des professions nécessitant l'adhésion à un syndicat - comme la médecine, le droit, l'ingénierie ou les transports publics - dont ils étaient auparavant exclus.
Les professions réglementées par les syndicats comprennent des domaines tels que la médecine, le droit et l'ingénierie, ainsi que les transports publics et les emplois liés au tourisme. Toutefois, toutes ces professions ne seront pas immédiatement ouvertes aux Palestiniens en vertu de la nouvelle décision, car certaines d'entre elles nécessitent soit des modifications juridiques, soit des modifications du statut des syndicats pour que les travailleurs non libanais soient autorisés à travailler dans ces domaines.
Cette décision a été saluée par de nombreuses personnalités qui réclament que les Palestiniens du Liban bénéficient de droits plus étendus. L'Alliance des forces palestiniennes a ainsi exprimé sa gratitude envers le ministre du Travail et souligné que cette décision "élargira les opportunités d'emploi disponibles pour les travailleurs palestiniens."
Le président du Comité de dialogue libano-palestinien, le Dr Bassel al-Hassan, a de son côté exprimé l'espoir que "ce décret préfigurera des amendements aux lois discriminatoires et assurera un plus grand nombre d'emplois aux réfugiés palestiniens du Liban, leur garantissant une vie décente et digne."
Il convient toutefois de noter que les nouvelles dispositions ont pris la forme d'un décret ministériel plutôt que d'un texte de loi. De ce fait, elles sont susceptibles d'être modifiées ultérieurement par M. Bayram ou par son successeur au ministère du Travail. La question de l'acceptation par les syndicats de membres palestiniens se pose également.
"C'est une bonne chose pour les réfugiés palestiniens au Liban, mais je pense que certains syndicats ne pourraient pas autoriser les Palestiniens à devenir membres", a dans ce cadre déclaré Anis Mohsen, écrivain palestinien, chercheur et militant des droits de l'homme. Pour l'instant, selon lui, la décision ministérielle représente un pas en avant, mais cette avancée reste limitée. "Je pense que c'est la meilleure initiative prise jusqu'à présent, mais ce n'est pas une législation, c'est une décision ministérielle, donc tout nouveau ministre pourrait revenir dessus et en prendre une autre complètement opposée", a-t-il dit.
Les attitudes à l'égard de la population palestinienne du Liban - estimée à environ 180 000 personnes actuellement - sont très différentes en fonction des ministres. En 2019 par exemple, Camille Abousleiman, alors ministre du Travail, avait mené une campagne de répression contre les travailleurs étrangers travaillant sans permis, qui a exclu des dizaines de Palestiniens et entraîné des manifestations de masse dans les camps.
Les Palestiniens sont toujours confrontés à des politiques d'emploi discriminatoires, comme leur exclusion de la couverture de la Caisse nationale de sécurité sociale, bien qu'un pourcentage de leur salaire soit déduit à cet effet. Alors que les Palestiniens et leurs employeurs doivent verser 23,5 % de leur salaire à la Caisse nationale de sécurité sociale, comme le font les travailleurs libanais, les Palestiniens ne peuvent recevoir qu'une indemnité de fin de service équivalente à 8,5 % de leur salaire. De même, ceux qui sont nés et ont grandi au Liban doivent toujours obtenir un permis de travail, bien qu'ils aient été exemptés du paiement des frais en 2010. Il est également interdit aux Palestiniens de posséder des biens immobiliers.
Les opposants à l'élargissement des droits des Palestiniens au Liban ont souvent fait valoir que l'octroi de droits de travail ou de propriété plus importants entraverait le droit des réfugiés à retourner sur leurs terres.
Dans une réponse à notre article envoyée jeudi, Camille Abousleiman affirme que durant son mandat, le ministère du Travail n’a "pas mené de campagne de répression contre les travailleurs étrangers travaillant sans permis", ni "exclu des dizaines de Palestiniens". "Le ministère a simplement appliqué la loi avec rigueur et humanité et nos lois requièrent que les travailleurs non Libanais obtiennent un permis de travail afin d’exercer un métier. Il est regrettable que les lois libanaises ne soient pas généralement respectées car, si elles l’étaient, notre pays ne serait peut-être pas dans un état aussi pitoyable", explique M. Abou Sleiman.
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Correction : Une version précédente de cet article indiquait par erreur, comme l'a relevé M. Abousleiman, que les Palestiniens sont exclus de la couverture de la Caisse nationale de sécurité sociale. Alors que les Palestiniens et leurs employeurs doivent verser 23,5 % de leur salaire à la Caisse nationale de sécurité sociale comme le font les travailleurs libanais, les Palestiniens ne peuvent recevoir qu'une indemnité de fin de service de 8,5 % de leur salaire. M. Abousleiman rappelle également que les indemnités ne sont disponibles qu’aux travailleurs détenant un permis de travail.
Clarification : Cet article a également été mis à jour afin de préciser que toutes les professions réglementées par les syndicats ne seront pas ouvertes aux Palestiniens en vertu de la nouvelle décision, car certaines d'entre elles nécessitent des changements juridiques ou des modifications de statuts pour que les travailleurs non libanais soient autorisés à travailler dans ce domaine.
Cette information est une version traduite d'un article initialement écrit par L'Orient Today
Ne vous en faites pas la soit disant résistance est le vaccin du Liban contre les projets Americano Sionistes. L’axe Iranien est très puissant comme il le montre en Syrie chaque jour face à Israël qui tremble un peu plus. Patience bientôt le Hezb libèrera Jérusalem et tous ces Palestiniens rentreront chez eux c’est une évidence.. Et peu importe ce que pensent les méchants occidentaux et arabes eux veulent remplacer le peuple Libanais qui est très content des politiques menées par le 8 Mars et qui ne demande qu’`à rester lui par des palestiniens et Syriens. Il faut donc refuser leur aide et continuer à résister (contre quoi contre qui?) Le Hezb bien sûr n’y est pour rien dans tour ces déboires car l’Iran et la Syrie du prix Nobel Bachar fournissent toute l’aide économique nécessaire au peuple et à l’état Libanais
22 h 16, le 09 décembre 2021