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Culture - Cinéma

De la pouponnière à la cour des grands, prenons la vie comme une gentille balade

« Yirbo bi ezzkon », comédie libanaise douce-amère réalisée par David Oryan, est enfin en salle, après une longue attente du public mais aussi de ses producteurs, dont Isaac Fahed qui parle de cette aventure humaine avec beaucoup de passion.

De la pouponnière à la cour des grands, prenons la vie comme une gentille balade

« Yerbo bi ezzkon », ou la naissance d’une comédie après huit mois de gestation. Photo DR

« Yerba (ou terba) bi ezzkon » est une expression libanaise bien connue, utilisée à la naissance d’un enfant pour souhaiter à ses parents de l’élever dans la prospérité et l’abondance. Yirbo bi ezzkon ou C section est le titre d’un film qui vient de sortir en salle et dresse le portrait de deux couples libanais issus de milieux différents et aux valeurs différentes qui se retrouveront, suite à certaines circonstances, dans la même chambre d’hôpital en section maternité. Ce qui va chambouler leurs perspectives et leurs visions respectives de la vie. Produite par Sam Lahoud, Farès Nassif et Isaac Fahed, également coscénariste du film avec Doris Saba, cette comédie douce-amère, réalisée par David Oryan, emporte le spectateur dans les pouponnières d’un hôpital et dans les différents tracés de la vie, jusqu’à en arriver dans la cour des grands où s’affrontent les destins.


Gabriel Yammine incarne un personnage loufoque et attendrissant. Photo DR

Un Gabriel Yammine au top de sa forme

Auparavant consultant dans l’écriture de films à caractère commercial et par la suite coscénariste, Isaac Fahed – qui travaille depuis 2007 dans le milieu du cinéma, en charge des ventes, de la distribution et du marketing dans la franchise Grand Cinemas – se lance un jour dans l’écriture d’un film. « J’avais envie de travailler pour moi tout seul, non seulement pour les autres. » Passionné de cinéma « grâce à mon père qui était opérateur dans le cinéma Boulevard dans les années 70 », il embrasse ce domaine malgré ses études de gestion d’affaires. « La lecture et l’écriture de poèmes et de pensées étaient mes hobbies depuis mon jeune âge. » Lorsque l’occasion se présente, il va concocter l’idée du film en collaboration avec Sam Lahoud. Leur choix tombe sur le réalisateur David Oryan. Huit mois d’écriture et de gestation plus tard, la comédie voit le jour.


Pamela el-Kik et Rola Beksmati, toutes deux sur le même bateau. Photo DR

« La première qui devait se faire en 2019, le 17 octobre plus précisément, est arrêtée pour cause de révolution. Une autre tentative de campagne est aussi avortée le mois de mars suivant, lorsque le pays vit le bouclage à cause de la pandémie du coronavirus. » C’est une déception pour Isaac Fahed de voir toujours ce film dans le tiroir.

Aujourd’hui, Yirbo bi ezzkon est enfin projeté dans les salles de Grand Cinemas. Une occasion de voir cette œuvre tellement ancrée dans les valeurs libanaises et humaines. « Je ne suis pas facteur pour envoyer des messages dans un film, déclare Fahed d’emblée. Au message, je préfère le mot sens ou valeur. L’œuvre doit avoir une certaine substance qui touche chacun de nous d’une manière différente. »

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L’histoire suit donc, d’un côté, le couple formé par le jeune et riche entrepreneur Carl (Chadi Haddad), fils d’un ancien député et dont la vie n’a de sens que par l’argent et le luxe, et son épouse Ray (Pamela el-Kik), personne fragile, rejetée par ses parents druzes parce qu’elle a épousé un chrétien. Face à eux, le couple de « paysans » incarné par Massaad (Ammar Chalak) et Sonia (Rola Beksmati) qui prône le sens de la famille, de la dignité et de l’amour. Ils sont encadrés par des rôles secondaires sérieux d’un côté (comme le personnage campé par Takla Chamoun) ou bigarrés de l’autre, pour former une mosaïque de portraits qui composent le Liban. Cet ensemble d’acteurs est chapeauté par le grand comédien Gabriel Yammine, dans un rôle de directeur d’hôpital supposé être sérieux, mais l’acteur lui donnera ce zeste d’humour et de drôlerie qui fera la différence.


Isaac Fahed, producteur et coscénariste. Photo DR

« Je voulais montrer, relève Isaac Fahed, que l’homme n’est que poussière dans ce vaste univers et que si nous analysons notre sang à nous tous, il est pour l’humanité entière de couleur rouge, alors à quoi bon se quereller et s’empoisonner la vie. Prenons-la comme un parcours, une gentille balade qui vaut la peine d’être vécue. » Et de poursuivre : « Le film a été présenté à deux festivals non compétitifs, celui du Film libanais à Paris et celui du Film libanais au Canada. J’espère que le public d’ici passera du bon temps en compagnie de ce casting formidable. Il s’y retrouvera certainement, car au bout du compte, on fait des films pour lui. En outre, je ne m’attends pas à des entrées mirobolantes car, étant dans le métier, je connais les chiffres des entrées, les temps sont très difficiles pour l’industrie du cinéma. » Mais pour le scénariste-producteur, il était toutefois important de le présenter maintenant, afin de passer avant autant d’enthousiasme à l’écriture du film suivant...

« Yerba (ou terba) bi ezzkon » est une expression libanaise bien connue, utilisée à la naissance d’un enfant pour souhaiter à ses parents de l’élever dans la prospérité et l’abondance. Yirbo bi ezzkon ou C section est le titre d’un film qui vient de sortir en salle et dresse le portrait de deux couples libanais issus de milieux différents et aux valeurs différentes qui...

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