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Kabalan dans une lettre ouverte à Raï : Non à la neutralité tant que le pays est occupé

Kabalan dans une lettre ouverte à Raï : Non à la neutralité tant que le pays est occupé

Le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan. Photo ANI

Le mufti jaafarite chiite, Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah, a adressé, mardi, une lettre ouverte au patriarche maronite, Béchara Raï, dans laquelle il s'en prend à lui avec virulence et se déchaîne contre ses appels à la neutralité du Liban par rapport aux conflits régionaux. affirmant qu'il ne pouvait y avoir de neutralité face à Israël et aux jihadistes sunnites.

"Ce qui se passe actuellement, le blocus, l'étranglement, le chaos, le taux du dollar (par rapport à la livre libanaise), et les efforts pour former une large alliance chapeautée par Washington, a pour but de soutenir Tel-Aviv, par un parti pris et non par la neutralité", a estimé le cheikh Kabalan en s'adressant au patriarche. "C'est pour cela que nous avons dit non à la neutralité face à l'occupation, qu'elle soit israélienne, ou takfiriste (jihadiste sunnite, ndlr)", a-t-il ajouté.

Depuis le début de sa campagne en faveur d'une neutralité du Liban, en juillet 2020, le prélat maronite précise cependant que cette option ne s'applique pas au conflit avec Israël, répondant ainsi aux accusations lancées régulièrement contre lui par le Hezbollah et ses alliés. Les appels du patriarche en faveur de la neutralité irritent le parti chiite, allié de l'Iran, qui se bat en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad et s'estime visé par les plaidoyers du chef de l'Eglise maronite.

Le cheikh Kabalan a affirmé, en outre, que "la Constitution et le système politique libanais sont fondés sur la nécessité de défendre les intérêts du Liban contre toute menace ou agression, même si elle se trouve dans l'Océan indien". "Ceux qui ont soutenu la libération et qui ont contribué à sa réalisation  sont différents de ceux qui ont soutenu l'occupation et contribué à sa préservation", a soutenu le cheikh, dans une allusion claire aux milices chrétiennes qui s'étaient alliées à Israël durant la guerre civile de 1975-1990. "Mettre sur un pied d'égalité ces deux-là est injuste", selon lui.

"Quand la neutralité ne protège pas, il faut prendre fait et cause pour la préservation du pays (...) Et tant que la neutralité est incapable (de préserver le pays), il faut prendre fait et cause pour un camp, pour préserver la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l'indépendance du pays", a conclu M. Kabalan.

Dimanche soir, le patriarche Raï a critiqué, une nouvelle fois, le Hezbollah, affirmant que le recours à l'intimidation avec des armes ne construit pas une nation, alors que le pays traverse une profonde crise politique qui paralyse le gouvernement. Le cabinet de Nagib Mikati, formé le 10 septembre dernier, ne s'est plus réuni depuis le 12 octobre, les ministres chiites proches du Hezbollah et d'Amal réclamant le déboulonnement du juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth le 4 août 2020. Le 14 octobre, une manifestation du Hezbollah contre le juge avait dégénéré en combats miliciens dans les rues du quartier de Tayouné, faisant sept morts et 32 blessés. 

Le mufti jaafarite chiite, Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah, a adressé, mardi, une lettre ouverte au patriarche maronite, Béchara Raï, dans laquelle il s'en prend à lui avec virulence et se déchaîne contre ses appels à la neutralité du Liban par rapport aux conflits régionaux. affirmant qu'il ne pouvait y avoir de neutralité face à Israël et aux jihadistes sunnites. "Ce qui se passe...