Une dizaine d'activistes sont entrés de force vendredi matin au siège du ministère des Affaires sociales à Beyrouth, afin de protester contre la détérioration de leurs conditions de vie et de leur pouvoir d'achat et l’inaction des responsables alors que la crise socio-économique et financière qui frappe le pays depuis plus de deux ans continue de s’aggraver. Les militants ont exigé de rencontrer le ministre Hector Hajjar, avec lequel ils ont eu une brève réunion houleuse.
"Cri pacifique"
"Nous visons tous les ministères pour faire entendre notre cri de façon pacifique", a déclaré un militant à la chaîne locale al-Jadeed. Vendredi dernier, ce même groupe était entré de force au siège du ministère de la Santé à Beyrouth afin de protester contre la suppression partielle des subventions sur les médicaments des maladies chroniques, qui a fait exploser leur prix en pharmacie. "Nous entrons chaque semaine dans un ministère pour faire entendre la voix du peuple", a précisé une autre militante.
Les protestataires ont exigé de rencontrer le ministre Hector Hajjar qui est arrivé pour s'entretenir avec eux. "Nous demandons au ministère de remplir ses obligations à l'égard des citoyens pauvres et des personnes à besoins spéciaux et de révéler où vont les aides qui sont détournées", a affirmé un militant au ministre.
"Accusations injustes"
M. Hajjar a assuré qu'il faisait de son mieux pour aider les ONG chargées d'aider les personnes à besoins spéciaux. Pris à partie par les militants qui l'interpellaient violemment, le ministre a refusé de poursuivre la réunion et est sorti de la salle alors que les protestataires lui chantaient "frère Jacques, dormez-vous ? ". "Nous travaillons nuit et jour et les accusations (des protestataires) sont injustes", a par la suite expliqué Hector Hajjar aux journalistes, déplorant notamment que les militants aient accroché à l'envers le portrait du président Michel Aoun au ministère. Il a par ailleurs annoncé que l'enregistrement pour la carte d'approvisionnement, conçue par l’État pour venir en aide aux personnes démunies, commencerait au début du mois prochain.
Cette mobilisation est intervenue alors que la livre libanaise a atteint jeudi un plus bas, et s'échangeait toujours vendredi à 25.000 LL contre le dollar sur le marché noir, alors que le taux officiel demeure fixé à 1505,7 LL contre un billet vert.
Miné par les disputes politiques, le gouvernement du Premier ministre Nagib Mikati ne s'est pas réuni depuis le 12 octobre dernier, alors que la crise pluridimensionnelle qui frappe le Liban continue de s'aggraver. Près de 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, les responsables n'ayant toujours pas mis en place de sérieuses réformes pour freiner l'effondrement dans le pays.
commentaires (3)
POINT D,ETAT. C,EST L,ANARCHIE !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 36, le 26 novembre 2021