L’AUF Moyen-Orient et l’Institut français du Liban ont lancé, en octobre dernier, sous le parrainage de l’Académie Goncourt, la 10e édition du Choix Goncourt de l’Orient. Celle-ci mobilise plus de 400 étudiants dans 33 universités membres de l’AUF Moyen-Orient en provenance de 11 pays : Liban, Jordanie, Palestine, Égypte, Chypre, Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Irak, Iran, Soudan et Djibouti. « Il s’agit d’un grand projet fédérateur qui rassemble les jeunes de la région autour de la lecture. Il les invite en effet à un voyage qui débute avec la réception des romans de la 2e sélection de l’Académie Goncourt dans leurs universités, se poursuit dans les débats au sein des équipes universitaires et culmine au moment où se rassemble le grand jury, composé des représentants des universités de la région, pour élire leur lauréat(e) », explique Salma Kojok, romancière libanaise francophone, présidente du jury étudiant depuis 2016.
En plus de créer une dynamique culturelle autour de la lecture au sein des établissements universitaires membres de l’AUF, cette manifestation culturelle annuelle est formatrice pour les étudiants de la région Moyen-Orient. En effet, tout en leur offrant l’opportunité d’avoir accès à des ouvrages francophones contemporains, elle les aide à développer leur jugement critique grâce aux débats auxquels ils participent et aux chroniques littéraires qu’ils apprennent à rédiger. « Elle est aussi importante pour leur parcours universitaire que leur cheminement intime », estime Salma Kojok. Pour cette auteure de deux romans, La maison d’Afrique (2015) et Le dérisoire tremblement des femmes (2019), les livres que découvrent chaque année les étudiants leur permettent avant tout de porter un regard neuf sur le monde. « Ces lectures francophones font voyager mais ont aussi souvent une belle capacité de subversion ; elles remuent conventions et traditions et suscitent des débats autour des grandes interrogations que porte la littérature aujourd’hui », poursuit-elle.
La lecture est d’un grand secours pour la nouvelle génération
À l’instar de nombreux enseignants, Salma Kojok se réjouit que cet événement ait été maintenu malgré la pandémie de Covid-19. En ces temps troubles, l’écrivaine est persuadée que la lecture est d’un grand secours pour la nouvelle génération. « Face aux bruits du monde, à la fureur des violences politiques, à la consommation mercantile, la lecture reste un lieu de liberté, un espace de régénération, et l’étudiant du Choix de l’Orient est plongé dans des récits qui le mènent dans des mondes nouveaux et le recentrent par la même occasion sur l’essentiel », estime la présidente du grand jury. Elle encourage d’ailleurs les jeunes à se lancer dans cette aventure et à profiter d’un accompagnement méthodologique de la part de leurs enseignants visant la maîtrise du discours et de l’écriture. « C’est avec une joie renouvelée chaque année que je vis cette expérience. Il y a le bonheur de lire les livres et surtout le plaisir d’en débattre avec un public jeune », résume Salma Kojok. Les délibérations du grand jury étudiant et la proclamation du lauréat de la 10e édition du Choix Goncourt de l’Orient se dérouleront dans un format hybride (en présentiel et en distanciel) en janvier prochain. Les étudiants participants désigneront le lauréat ou la lauréate qui succédera à Djaïli Amadou Amal qui a remporté la 9e édition du prix pour son roman Les impatientes.
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