Le règlement de la crise avec les États du Golfe, Arabie saoudite en tête, est actuellement la priorité absolue des responsables politiques libanais. Ils avaient bien essayé, à un moment, de la mettre de côté, le temps de laisser les esprits se calmer un peu et de mener des contacts discrets. Mais la crise s’est de nouveau imposée en tête de leurs préoccupations. En effet, des informations précises sont arrivées à Baabda, au Sérail et à Aïn el-Tiné selon lesquelles Riyad compte prendre de nouvelles mesures contre le Liban, notamment pour empêcher le transit, par voie terrestre, maritime ou aérienne, des marchandises libanaises, après avoir interdit leur importation vers le royaume. Selon les mêmes informations, transmises par des voies diplomatiques et autres, les autorités saoudiennes comptent aller crescendo dans leurs mesures contre le Liban et envisageraient même de ne plus accorder de nouveaux visas aux Libanais qui souhaitent se rendre dans le royaume. Et malgré toutes les tentatives, elles refusent jusqu’à présent d’aborder le dossier libanais.
Malgré ce climat négatif, le chef de l’État Michel Aoun devrait se rendre au Qatar le 30 novembre pour présider une délégation officielle libanaise participant à un événement sportif de grande envergure dans cet émirat. C’est jusqu’à présent la formule la plus adéquate qui a été trouvée pour tenter un rapprochement entre les autorités libanaises et saoudiennes, en marge de ce grand événement. D’autant que le Qatar entretient actuellement des relations plus cordiales avec l’Arabie saoudite qu’avec les Émirats arabes unis, depuis que la rivalité économique entre Abou Dhabi et Riyad s’est accentuée. Les Qataris ont toutefois conseillé aux Libanais de « faire un geste » en direction des Saoudiens avant ce rendez-vous. Dans ce contexte, la seule démarche possible consiste dans la démission, volontaire ou non, du ministre de l’Information Georges Cordahi. Que ce dernier ait véritablement outragé les autorités saoudiennes en évoquant la guerre au Yémen ou non, celles-ci placent sont départ du gouvernement comme condition préliminaire à la reprise éventuelle de tout dialogue avec le Liban. Selon des sources ministérielles bien informées, depuis le début de la crise, les responsables étaient conscients de la nécessité d’obtenir le départ du ministre Cordahi. Mais de petits calculs internes ont retardé cette démarche. Dans le même temps, les responsables pensaient pouvoir obtenir des garanties de la part des autorités saoudiennes sur « l’après-démission ». Après les contacts effectués par le Premier ministre Nagib Mikati en marge du sommet climatique de Glasgow et ceux entrepris par le chef de l’État à partir de Beyrouth, il est devenu clair que de telles garanties sont impossibles à obtenir. D’autant qu’aucune partie occidentale n’est prête à faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles reviennent sur les mesures prises contre le Liban. Les Américains et les Français en particulier, qui ont proclamé leur appui au maintien du gouvernement Mikati, ont rapidement montré les limites de leur intervention. Selon des sources proches du tandem chiite Amal-Hezbollah, leur attitude se résume ainsi : il faut que le gouvernement actuel reste en place pour que les élections législatives puissent se dérouler au printemps prochain. Mais en même temps, il ne faut pas que ce gouvernement puisse faire de grandes réalisations pour que ce climat positif n’influe pas sur le vote des électeurs. Ceux-ci doivent rester suffisamment en colère pour sanctionner la classe politique traditionnelle, ou du moins une partie.
La démission de M. Cordahi semble donc désormais inévitable et, selon les sources ministérielles précitées, le président de la Chambre Nabih Berry aurait pris l’initiative d’en parler directement avec l’intéressé, il y a quelques jours à Aïn el-Tiné. Il faut préciser à cet égard que depuis l’éclatement de cette crise, M. Berry a gardé un silence prudent, ne voulant pas être amené à prendre position entre les États du Golfe d’une part et ses alliés, les Marada et le Hezbollah, de l’autre. Mais face à l’ampleur prise par cette crise, il est désormais contraint à agir, et le dernier entretien qu’il a eu avec M. Cordahi aurait défini les contours d’un scénario qui permettrait au ministre de l’Information de quitter le gouvernement sans avoir l’air d’avoir été désavoué et sans provoquer des remous politiques au sein du cabinet, à la veille des élections législatives. D’ailleurs, M. Cordahi avait affirmé à l’issue de sa rencontre avec le président de la Chambre qu’il était prêt à démissionner si une telle démarche est dans l’intérêt du Liban. Il reste donc à Nabih Berry de mettre au point les détails concernant cette démission, pour qu’elle soit acceptée par le Hezbollah et qu’elle ne puisse pas être exploitée politiquement par certaines parties. À moins que d’ultimes obstacles ne surviennent au cours des prochains jours, ce scénario devrait être exécuté avant le 30 novembre, pour que le Qatar puisse entamer une médiation efficace entre le Liban et le royaume saoudien. Sauf que même si cette crise est circonscrite, d’autres pourraient surgir, le pays étant appelé, selon les mêmes sources, à vivre des mois difficiles jusqu’au printemps.
Aoun va à Quatar?? il va tout foirer . Il ne sait pas parler puisqu'il dit n'importe quoi. D'où ses interventions écrites sinon enregistrées et presque jamais en "live". Un président se doit d'être jeune et dynamique. Franchement, pourquoi a t il voulu être président ? Il voudrait imiter les présidents algériens bouteflika et celui qui a suivi?? Ceci dit pour Cordahi : Ils vont nous sortir un truc du genre : Pour des raisons de santé et de stress, il n'est plus en mesure d'assurer ses fonctions. C'est tout bête et ca passera.
21 h 32, le 17 novembre 2021