
Caroline Hayek recevant, à Paris, le 15 novembre 2021, le prix Albert Londres. Photo DR
Fierté et émotion. Voilà probablement les deux mots qui pourraient qualifier au plus près ce que nous ressentons tous aujourd’hui, au sein de ce groupe.
Lundi soir a été remis à notre journaliste Caroline Hayek le prix Albert Londres.
Créé en 1932, en hommage au journaliste français père du grand reportage moderne, ce prix est le plus prestigieux, en France, dédié au grand reportage.
Caroline a décroché ce prix pour une série d’articles réalisés à Beyrouth au lendemain de l’explosion du 4 août 2020 dans le port de la capitale. Une tragédie qui a fauché tant de vies.
Pour cette édition du prix, quatre-vingt-dix candidatures avaient été envoyées dans la catégorie presse écrite. Un record. Au sein des neuf retenues figuraient des journalistes du Figaro, du Monde, de Libération. Parmi eux, Wilson Fache, dont les reportages sont aussi régulièrement publiés, depuis des années maintenant, dans nos colonnes. L’année dernière, c’est Marwan Chahine qui était nominé pour ses reportages sur la thaoura dans L’Orient-Le Jour. Ce prix est la reconnaissance du formidable travail réalisé par Caroline Hayek dans un contexte difficile. Un Liban en crise, une capitale meurtrie, partout les larmes, la colère, le désespoir et le choc. Caroline Hayek vit dans ce maelstrom. Elle n’est pas venue couvrir cet événement traumatisant pour ensuite rentrer dans le confort d’un pays fonctionnel. Caroline réside au Liban, et tout ce que ce pays traverse de crises et de tempêtes, elle le rapporte, certes, mais le vit aussi dans sa vie privée et quotidienne.
Ce prix est aussi, plus globalement, la reconnaissance de la qualité du travail de tout un journal. Car un journal est avant tout, et nécessairement, implacablement, une aventure collective. De l’atelier au marketing, en passant par la rédaction, la correction, la gestion des finances et des ressources humaines… Chacun, dans son service, son domaine, apporte sa pierre qui permet de bâtir, chaque jour, ce bel édifice.
Ce prix est la reconnaissance de notre engagement pour la qualité, pour la production d’un travail honnête. Un travail assis sur la défense de valeurs, et seulement de valeurs. Dans cette rédaction, nous avons le journalisme, dans ce qu’il a de plus noble, à cœur. Et c’est ce qui permet de produire des articles dont la qualité est reconnue par des personnes comme celles qui forment le jury du prix Albert Londres.
Combien de fois avons-nous rappelé que nous sommes, dans ce pays, un des rares médias traditionnels indépendants? Cette indépendance, nous la devons à notre actionnariat qui, en ces temps exceptionnellement durs, nous apporte un soutien exemplaire sans glisser ne serait-ce qu’un doigt dans l’engrenage éditorial. Cette indépendance, nous la devons à nos lecteurs. Ce journalisme de qualité, qui vient d’être primé, est le résultat de leur engagement à nos côtés.
Ce prix a pour nous, aujourd’hui, une résonance particulière. Faut-il rappeler à quel point la vie, au Liban, n’est pas simple depuis plus de deux ans? En sus de leur travail, nos journalistes, tous les membres de ce groupe en fait, se débattent en permanence dans un quotidien difficile, entre coupures d’électricité, hyperinflation, pénuries en tous genres, angoisse de l’avenir.
Nombre d’entre eux auraient pu partir, aller exercer ailleurs, dans de meilleures conditions, leur métier. Ils sont restés. La plupart d’entre eux sont jeunes. Ils sont l’avenir de ce journal. Parce qu’un journal, qu’est-ce, sinon les gens qui le font ?
Ce prix attribué à Caroline est aussi pour eux, toutes ces femmes et tous ces hommes engagés et convaincus que ce qu’ils font chaque jour a un sens qui, finalement, les dépasse, nous dépasse tous.
Dans trois ans, L’Orient-Le Jour fêtera son centenaire. Témoin de tant d’évolutions, de tant d’événements au Liban et dans la région, ce journal n’a cessé lui-même de se remettre en question, de se développer, de se réinventer. Et il est bien parti pour continuer encore longtemps. Avec une boussole, pour laquelle il vient d’être récompensé : un engagement total pour une presse libre, indépendante, de qualité et engagée.
L'Orient-Le Jour
commentaires (8)
Merci à L'orient le jour à toute l'équipe à chacun de vous Bravo à Caroline Hayek sans oublier Fifi , Medea Issa Goraib L'orient le jour un grand quotidien qui n'a presque pas son égal en France Bonne continuation
Martin Saint Leon Nicole
22 h 25, le 16 novembre 2021