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Moyen-Orient - Repère

Ce qu’il faut savoir sur la visite du chef de la diplomatie émiratie à Damas

Selon l’agence syrienne Sana, Abdallah ben Zayed al-Nahyane a rencontré Bachar el-Assad aujourd'hui à Damas.

Ce qu’il faut savoir sur la visite du chef de la diplomatie émiratie à Damas

Le chef de la diplomatie émiratie, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, et le président syrien, Bachar el-Assad, à Damas, le 9 novembre 2021. Sana/HO/AFP

  • Ce que l’on sait

Le chef de la diplomatie émiratie, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, accompagné d’une délégation, s’est rendu à Damas mardi pour rencontrer le président syrien Bachar el-Assad. L'information a d'abord été rapportée dans l’après-midi par la chaîne al-Manar liée au Hezbollah, avant d'être confirmée par l’agence syrienne SANA en début de soirée. Selon l'agence, les entretiens ont porté "sur les relations bilatérales entre les deux pays frères et le développement de la coopération dans divers domaines d’intérêt commun".

Il s’agit du premier déplacement d’un officiel émirati de haut niveau depuis que les Émirats arabes unis ont annoncé la réouverture de leur ambassade dans la capitale syrienne en décembre 2018, et plus largement depuis 2011 suite à la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie.

  • Pourquoi maintenant ?

Cette visite s’inscrit dans la continuité de l’appel téléphonique passé entre Bachar el-Assad et le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, en mars dernier, qui avait déjà amorcé une accélération en vue d’une normalisation des liens entre Damas et Abou Dhabi.

La Jordanie et l’Égypte semblent également vouloir réchauffer leurs relations avec Damas. En septembre, l’administration Biden a donné son feu vert exceptionnel pour la conclusion d’un accord entre Amman, Le Caire et Damas afin d’acheminer de l’électricité et du gaz au Liban en passant par la Syrie. Sortant un peu plus Damas de son isolement régional, Abdallah de Jordanie et Bachar el-Assad se sont par ailleurs entretenus au téléphone le mois dernier, pour la première fois depuis dix ans.

L’administration de Joe Biden poursuit son désengagement de la région et se trouve dans une position délicate sur le dossier syrien. Fin octobre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réaffirmé que les États-Unis n’ont pas l’intention de soutenir les efforts pour rétablir des relations diplomatiques avec le régime de Damas ni pour le réhabiliter tant qu’aucun progrès irréversible n’est effectué pour mener à une solution politique au conflit syrien. Une politique aux contours flous sur lesquels les EAU semblent miser pour mettre la pression sur Washington.

  • Les enjeux

Les Émirats arabes unis semblent vouloir être la tête de pont de cette normalisation avec un double objectif : contrecarrer les velléités de Téhéran, qui dispose de supplétifs en Syrie et qui se tient aux côtés de Moscou sur le plan diplomatique; et contrer l’influence turque dans le Nord syrien, sur fond de divergences idéologiques. Honnie par Abou Dhabi, Ankara prône une vision régionale basée sur l’islam politique.

Du point de vue économique, les Émiratis espèrent décrocher les juteux contrats liés à la reconstruction en Syrie d’une part, et se faire une place à la table des négociations de paix parrainées par Moscou. En ce sens, les rencontres entre des hommes d’affaires syriens et émiratis se sont multipliées au cours de ces dernières années.

Les ambitions émiraties pourraient toutefois se heurter aux sanctions américaines prévues par la loi César. Entrée en vigueur en juin 2020, elle prévoit des mesures contre toute personne ou entité étrangère qui "apporterait un soutien significatif au gouvernement syrien, financier, matériel ou technologique, ou conduirait des transactions significatives avec celui-ci".

L’épisode s’inscrit-il dans le cadre d’une initiative unilatérale émiratie ou d’un projet régional plus large ? Plus discret sur ce dossier, Riyad se montre toujours prudent quant à une normalisation avec Damas. S’exprimant sur la chaîne américaine CNBC au début du mois, le chef de de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a réitéré que le royaume "ne pensait pas pour le moment" à communiquer avec le régime syrien.

Ce que l’on saitLe chef de la diplomatie émiratie, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane, accompagné d’une délégation, s’est rendu à Damas mardi pour rencontrer le président syrien Bachar el-Assad. L'information a d'abord été rapportée dans l’après-midi par la chaîne al-Manar liée au Hezbollah, avant d'être confirmée par l’agence syrienne SANA en début de soirée. Selon...

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Voici des mois que le paysage "nouveau" a pointé le bout de son nez. Arrivera un jour où Bachar va opter pour la russie dans la concurrence que se font l'iran et la russie ( La mainmise, le contrôle et les investissements à venir en Syrie). Bachar sait parfaitement que la russie est stable et les relations historiques entre la russie (et l'ex URSS) sont de loin plus profondes que celles avec l'iran. Puis la russie est "plus fréquentable" que l'iran. Assad veut réintégrer la communauté internationale. Ca ne sera pas l'iran qui pourra l'aider à cette réintégration. Donc cette "fissure" aura EVIDEMMENT un impact au liban : Entre les chiites déjà : Berri étant pro Bachar malgré le froid actuel entre eux. Et Aoun et Cie resteront finalement, malgré eux, alliés au hezbollah. Faute d'autres alliés.Ils se sont mis tout le monde à dos. En premier la société civile. Des perturbations Inter Chiites au liban ( En irak déjà ) mettront fin à l'occupation et mainmise de l'iran sur le Liban. La lune de miel entre le duo chiite aura vécu à ce moment. A suivre...

LE FRANCOPHONE

23 h 28, le 09 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Voici des mois que le paysage "nouveau" a pointé le bout de son nez. Arrivera un jour où Bachar va opter pour la russie dans la concurrence que se font l'iran et la russie ( La mainmise, le contrôle et les investissements à venir en Syrie). Bachar sait parfaitement que la russie est stable et les relations historiques entre la russie (et l'ex URSS) sont de loin plus profondes que celles avec l'iran. Puis la russie est "plus fréquentable" que l'iran. Assad veut réintégrer la communauté internationale. Ca ne sera pas l'iran qui pourra l'aider à cette réintégration. Donc cette "fissure" aura EVIDEMMENT un impact au liban : Entre les chiites déjà : Berri étant pro Bachar malgré le froid actuel entre eux. Et Aoun et Cie resteront finalement, malgré eux, alliés au hezbollah. Faute d'autres alliés.Ils se sont mis tout le monde à dos. En premier la société civile. Des perturbations Inter Chiites au liban ( En irak déjà ) mettront fin à l'occupation et mainmise de l'iran sur le Liban. La lune de miel entre le duo chiite aura vécu à ce moment. A suivre...

    LE FRANCOPHONE

    23 h 28, le 09 novembre 2021

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