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Lifestyle - Événement

« Hope wears Lebanese », une initiative qui (re) donne espoir

Dans un hymne à la créativité, au courage et à la générosité des artistes libanais, un défilé de mode se tiendra ce samedi dans une vieille maison traditionnelle. Derrière cette autre forme de résistance, deux femmes, Lamia Nassif et Heidi Abirached.

« Hope wears Lebanese », une initiative qui (re) donne espoir

Lamia Nassif et Heidi Abirached, organisatrices du défilé de mode Hope wears Lebanese. Photo DR

Voilà que l’espoir s’habille en libanais… Sous l’intitulé Hope wears Lebanese, dans une initiative entièrement bénévole et chargée de belles énergies, une palette de jeunes créateurs feront défiler leurs pièces ce samedi 6 novembre à 18 heures dans le magnifique cadre du Manoir Abirached à Baabda. Derrière cette idée bienvenue en ces temps de grisaille, Lamia Nassif, 40 ans, et Heidi Abirached, 25 ans, refusent de baisser les bras face à une situation économique et un quotidien qui se détériorent de plus en plus. Et le moral des Libanais avec… « Certaines personnes insistent à donner une autre image du Liban, celle du désespoir et de la mort. Nous disons : non ! Car nous sommes un peuple créatif qui refuse de baisser les bras, de rester sans rien faire face à cette situation désespérante. Nous avons du talent et rien ni personne n’aura raison de nous. Nous continuerons à vivre malgré tout… C’est ce que nous avons voulu montrer à travers cet événement », explique Lamia Nassif. Le ton est donné… L’initiative qui se tiendra samedi rassemblera une dizaine de designers et mannequins qui défileront dans la maison libanaise familiale de Heidi, vieille de plus de 130 ans et récemment restaurée. Un cocktail suivra. Les tickets, qui varient entre 100 000 et 150 000 livres sont en vente auprès des différents OMT ou sur ihjoz.com

Complémentarité

Lamia Nassif et Heidi Abirached se sont rencontrées il y a un peu moins d’un an via Instagram. Lamia travaillait alors dans la mode et Heidi dans la communication. Toutes les deux ont un parcours qui sort des sentiers battus. La première est née au Japon où son père était ingénieur auprès de la compagnie aérienne libanaise de cargo, TMA. Elle a suivi des études en informatique et en gestion avant de mener durant plus de quinze ans une carrière dans les finances. « Et puis, en 2019, j’ai décidé de faire autre chose. J’ai pris des cours chez Esmod et je me suis lancée dans le prêt-à-porter », souligne cette mince brune aux cheveux longs. La crise économique et les confinements successifs à la suite du Covid-19 ne l’aident pas mais ne la découragent pas non plus. Elle tente malgré tout de vendre ses produits et continue de poster sur les réseaux sociaux des photos de ses créations et celles d’autres designers.

Heidi Abirached a une autre histoire. Née en France de père libanais et de mère suédoise, elle a vécu entre la France, la Suède et l’Italie. Ce n’est qu’en 2015 qu’elle se décide à visiter le pays. « Mon père, qui était propriétaire de magasins de vêtements à Beyrouth, a quitté le Liban au début de la guerre. Avec le temps, il se chargeait en France de rassembler la diaspora pour, entre autres choses, lever des fonds pour le Liban. Il est rentré au pays il y a six ans pour récupérer et restaurer la maison familiale », raconte cette blonde aux cheveux courts en choisissant encore ses mots. Elle s’est récemment mise au libanais… « J’ai entrepris des études en politique et relations internationales, j’ai travaillé avec la diaspora libanaise à Paris et puis j’ai décidé d’unir mes deux passions, la politique et la gastronomie. Je suis partie en Italie faire mon masters en food culture and mobility qui parle de l’impact de la nourriture sur la vie politique, la culture et l’économie. Et j’ai rédigé ma thèse sur le tourisme gastronomique au Liban. »

Générosité et créativité

Il y a un peu plus d’un an, Heidi décide de s’installer au Liban. « Pendant que je travaillais sur ma thèse, j’ai commencé à faire la promotion des producteurs libanais et des produits locaux en partageant mon expérience sur Instagram, à travers mon compte allergicfoodlover (les amoureux de la nourriture en dépit des allergies alimentaires). Mon but était de montrer tout ce qu’on pouvait faire avec nos produits locaux et effacer cette idée préconçue que tout ce qui est importé est meilleur. » Elle collabore avec des entreprises libanaises qui connaissent rapidement le succès, notamment le site 209 Lebanese Wine et l’Atelier du miel dont elle est responsable des réseaux sociaux. Chacune dans son domaine, les deux femmes mettent de la passion dans tout ce qu’elles font. Généreuses, ouvertes aux belles rencontres, c’est justement cet amour de la vie dont les Libanais sont champions qui est aussi derrière l’initiative Hope wears Lebanese. « Quand j’ai découvert le travail de Lamia, je l’ai invitée à une séance photo dans notre vieille maison familiale », raconte Heidi. Les deux jeunes femmes se lient d’amitié et, en août dernier, alors que la situation économique est au pire, elles s’attellent, avec les moyens du bord, à préparer un défilé de mode prévu dans la maison familiale de Heidi, baptisée le Manoir Abirached, à Baabda. « Nous avons voulu créer un évènement autour des semaines internationales de la mode qui se tiennent en automne et qui mobilisaient, avant la crise, de nombreux Libanais », explique Heidi. « Il fallait trouver les créateurs, les mannequins et les divers fournisseurs », relève de son côté Lamia qui se charge d’accomplir la tâche bien difficile de réunir tout ce beau monde. «. Peu de personnes ont répondu à mes appels et mes messages. Cela m’a choqué au début, attristé ensuite. La plupart demandaient à être payées. Mais finalement, nous avons pu mobiliser des personnes qui nous ressemblent », ajoute-t-elle. « Nos sponsors Umami wines, Dimples healthy curves et Spready nous offrent le cocktail », note de son côté Heidi qui précise que si l’entrée est payante, c’est uniquement pour couvrir les frais. Aujourd’hui, tout est presque prêt pour que Hope wears Lebanese soit l’un des nombreux évènements qui recommencent, malgré vents et marées, à secouer les poussières de notre résilience, rappelant avant tout et s’il le fallait la capacité des Libanais à rester debout, survivre, vivre et créer.

Hope wears Lebanese, Manoir Abirached, Baabda. Samedi 6 novembre à 18 heures.

Pour plus de renseignements, appeler le 81392911.

Les designers

Rouba G

Studio 10.14

Deux élans

MAGAYA

Lamia Nassif

Giovanni D

AT Beirut

Seesee by Serena

Gemini C’est Moi

Nisrine El Awar

Rae and Bee

Voilà que l’espoir s’habille en libanais… Sous l’intitulé Hope wears Lebanese, dans une initiative entièrement bénévole et chargée de belles énergies, une palette de jeunes créateurs feront défiler leurs pièces ce samedi 6 novembre à 18 heures dans le magnifique cadre du Manoir Abirached à Baabda. Derrière cette idée bienvenue en ces temps de grisaille, Lamia Nassif, 40 ans,...

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Le manoir Abi Rached se trouve a Wadi Chahrour et non a Baabda

Myrna Khoury

06 h 28, le 04 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Le manoir Abi Rached se trouve a Wadi Chahrour et non a Baabda

    Myrna Khoury

    06 h 28, le 04 novembre 2021

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