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Auto - Sécurité routière

Les pneus « quatre saisons » tracent leur route

En France et ailleurs, les roues polyvalentes sont de plus en plus préférées à celles purement hiver ou été.

Les pneus « quatre saisons » tracent leur route

Le Bibendum (Michelin), qui a renouvelé sa gamme CrossClimate en septembre dernier, prévoit que le pneu « toutes saisons » représentera à terme 30 % du marché. Alessandro Bianchi/Reuters

Les Français préféreront-ils les « quatre-saisons » ? L’équipement en pneus adaptés aux routes enneigées, qui devient obligatoire dans de nombreuses communes de montagne de l’Hexagone, pourrait profiter davantage à ces pneus polyvalents qu’aux pneus hiver, selon des professionnels du secteur.

À partir d’aujourd’hui lundi 1er novembre, dans les communes désignées par les préfets, les voitures doivent désormais soit détenir des chaînes à neige, soit être équipées de quatre pneus hiver ou toutes saisons (marqués « M+S », « M.S. » ou « M&S » ), et ce jusqu’au 31 mars. Si le gouvernement a décrété pour cet hiver une saison de tolérance, ce décret pourrait profiter à ces pneus toutes saisons, plus polyvalents que les pneus hiver.

Déjà vendu par le fabricant américain de pneumatiques Goodyear à la fin des années 70 du siècle dernier, le pneu « toutes saisons » présente une sculpture à lamelles assez proche du pneu hiver et reste performant entre -10 ° et +30 °C. Il permet donc de garder la même monte toute l’année, évitant le changement de pneus aux premiers frimas. « Le all-season a commencé à se faire une place en 2018, et on constate depuis l’année dernière son explosion en Italie, en France, en Belgique », indique Alejandro Recasens, directeur France et Europe de l’Ouest chez le manufacturier Pirelli. « Il pèse 20 % du marché français en volume cette année, soit 7 millions de pneus. Cette année, la loi Montagne va le catapulter : on prévoit d’atteindre 25 % en 2022 », ajoute M. Recasens. Les pneus hiver pèsent cette année 13 % du marché et devraient atteindre 14 à 15 % l’année prochaine, selon Pirelli. Une bonne nouvelle pour le chiffre d’affaires des pneumaticiens, le « quatre--saisons » étant 10 à 15 % plus cher qu’un pneu été.

Bon compromis, moindres performances

C’est aussi un coup de projecteur sur les pneumatiques, dont l’entretien est plutôt délaissé dans le sud de l’Europe, alors que les automobilistes nordiques s’équipent pour conduire par mauvais temps. « On repart enfin sur du conseil », se félicite Gérald Tisseur, responsable de trois centres Point-S (distributeur de pneus) entre Lyon et les Alpes françaises. « Si vous allez une fois au ski, mettez des pneus quatre saisons. Si vous montez souvent voir vos parents, mettez des pneus hiver », conseille M. Tisseur. Il explique que les professionnels de la route, les commerciaux, les flottes se pressent depuis quelques semaines pour s’équiper dans ses magasins, « avant les particuliers qui montent à l’assaut des magasins avant les vacances ». « C’est un bon compromis pour les personnes résidentes des zones concernées, mais qui n’évoluent pas forcément sur un terrain enneigé type haute montagne », souligne de son côté le distributeur de pneumatiques Carter Cash.

Comme tous les compromis, il a ses inconvénients : les meilleurs restent moins performants sur la neige qu’un pneu hiver, mais montrent aussi des « performances en freinage légèrement en retrait par rapport à celles des meilleurs pneus été » sur des routes mouillées ou sèches, au-dessus de 7 °C, et peuvent augmenter la consommation de carburant, explique le célèbre fabricant français Michelin. « Il y a un effet de mode, mais ce n’est pas encore un pneu abouti : on est au début du pneu quatre saisons », estime pour sa part Gérald Tisseur, de Point-S. Chez Michelin, le marché « toutes saisons » a progressé de 30 à 50 % par an en France depuis 2015. « Ce marché a été le seul à continuer à progresser pendant la pandémie » (de Covid-19), a souligné Scott Clark, directeur du business automobile chez le groupe clermontois. Le Bibendum, qui a renouvelé sa gamme CrossClimate en septembre dernier, prévoit que le pneu « toutes saisons » représentera à terme 30 % du marché.

Parmi les pionniers de ce pneu, le fabricant hollandais Vredestein prévoit de son côté des ventes en hausse de 10 % l’année prochaine en France et +25 % pour ses ventes de « toutes-saisons ». « C’est un pneu plus pointu, plus coûteux en termes de technologie, de recherche », souligne M. Recasens chez Pirelli, qui a aussi renouvelé sa gamme Cinturato cette année. « Cela va bénéficier davantage aux fabricants qui ont un ADN technologique qu’aux marques qui ont une stratégie de rapport qualité-prix, comme les importations asiatiques », selon lui.

Taimaz SZIRNIKS/AFP

Les Français préféreront-ils les « quatre-saisons » ? L’équipement en pneus adaptés aux routes enneigées, qui devient obligatoire dans de nombreuses communes de montagne de l’Hexagone, pourrait profiter davantage à ces pneus polyvalents qu’aux pneus hiver, selon des professionnels du secteur.À partir d’aujourd’hui lundi 1er novembre, dans les communes désignées par...

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