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Lifestyle - Rencontre

Raymonda Chamoun : Nous sommes une « société shlama »

La jeune artiste lance son label « Soft Cactus » et une collection « Shlama » 100 % made in Lebanon.

Raymonda Chamoun : Nous sommes une « société shlama »

Raymonda Chamoun en Soft Cactus. Photo DR

Passion, énergie et détermination. Voilà ce qui anime Raymonda Chamoun. Cette artiste, qui vient de lancer, malgré la crise, une ligne d’accessoires et de vêtements, baptisée Soft Cactus, et une collection, Shlama, est avant tout une Libanaise déterminée qui a décidé dès sa plus tendre enfance de compter sur elle-même et de rester loin des sentiers battus. Touche-à-tout, la jeune femme de 32 ans, diplômée en beaux-arts de l’Université libanaise, a travaillé dans l’espace Minus One à Gemmayzé tout en enseignant la peinture, la sculpture et le dessin aux enfants et aux adultes. « J’ai enseigné dans des écoles pas très huppées de Beyrouth, et les enfants m’ont surtout appris à aimer et à m’aimer, ce que je ne savais pas faire auparavant », dit-elle.


Un tee-shirt de la collection Shlama. Photo DR

Passionnée, elle met son cœur au travail et donne un espace de liberté d’expression dans ses cours d’art aux écoliers âgés de 7 à 15 ans. « Chaque enfant est unique. Mes élèves attendaient mes cours avec impatience. Je me suis attachée à chacun d’entre eux, je me suis intéressée à leurs problèmes et j’ai misé sur la créativité pour les aider à les dépasser », confie-t-elle avec enthousiasme. Mais avec le début de la crise économique au Liban et le confinement dû au coronavirus, l’école où elle enseignait se sépare d’un grand nombre d’enseignants, dont elle. Volontaire et décidée, elle tente de trouver un aspect positif dans ce changement et réalise qu’il est peut-être temps de monter son propre projet. « Je me suis lancée et j’ai mis le peu d’économies que j’avais, dont mes indemnités, dans mon envie de lancer ma ligne d’accessoires et de vêtements, Soft Cactus », dit-elle. Et quand elle commence à évoquer ce qu’elle aime, le visage de Raymonda Chamoun s’éclaire, son débit s’accélère et ses idées s’enchaînent.


Les créations de Raymonda Chamoun sont en vente en ligne. Photo DR

Messages de paix

« Pour Soft Cactus, j’ai voulu m’inspirer de ma propre expérience avec les enfants, utiliser leur authenticité, leur regard à la fois beau et naïf sur les choses. Avec leur accord, j’ai utilisé leurs dessins pour illustrer des tee-shirts, des gilets, des gobelets… Plus tard, ils pourront fièrement exhiber un poncho qui porte leur dessin et qui sera vendu avec de la peinture et des directives à suivre », relève-t-elle. « Shlama est une autre histoire, celle de mes racines, de l’exil de ma famille et de ma communauté. Une histoire de paix. De là où je viens, shlama signifie paix, le mot est également utilisé pour saluer quelqu’un », explique-t-elle. Car Raymonda Chamoun appartient à la communauté assyrienne dont le foyer est en Irak. « Je suis une assyrienne libanaise, je suis née au Liban, un pays qui m’a tout donné. Mon père, qui est originaire d’Irak, était un célèbre footballeur dans son pays. Il s’est établi au Liban durant les années soixante-dix et est devenu entraîneur sportif. C’est là qu’il a rencontré ma mère, née à Beyrouth mais dont les parents sont assyriens de Russie », poursuit-elle.


Shlama, une collection et une philosophie. Photo DR

Comme de nombreux Arméniens et syriaques, les assyriens, victimes de massacres en Irak et en Turquie au début du siècle dernier, ont choisi le Liban comme pays refuge. « Quand on descend de survivants de massacres, on porte en nous, sans le vouloir, de la colère, de la révolte et un immense sentiment d’injustice. C’est ce que mes racines m’ont donné », estime-t-elle. Du courage aussi… « L’idée de cette collection m’est venue quand j’étais en Espagne au mariage de ma nièce durant l’été 2019. Elle vit avec ma sœur et mes parents en Australie, mes cousins sont aux États-Unis et en Europe. Nous avions choisi l’Espagne pour faciliter le déplacement de tout le monde. Lors du dîner de célébration, je me suis mise à observer les convives et je me suis dit “Nous sommes une société shlama”. Des personnes qui, malgré leur lourde histoire, aspirent à vivre en paix », explique-t-elle.


Avec ses créations, Raymonda Chamoun veut raconter une histoire de paix. Photo DR

Elle choisit divers designs pour cette nouvelle marque, illustrée par l’emblème du dieu Achour, le plus important dieu assyrien représenté avec un disque solaire ailé. « J’essaie de joindre toutes les personnes de la communauté éparpillées dans le monde. Comme pour tous les produits Soft Cactus, la vente se fait via internet et les deux labels commencent à se frayer un petit bout de chemin. Mais il reste beaucoup à faire », ajoute-t-elle. Et surtout, que les objets qui portent la signature Shlama incitent les personnes qui les achètent ou les portent à une réflexion sur la paix, le sentiment d’appartenance, l’émigration et l’exil.

Passion, énergie et détermination. Voilà ce qui anime Raymonda Chamoun. Cette artiste, qui vient de lancer, malgré la crise, une ligne d’accessoires et de vêtements, baptisée Soft Cactus, et une collection, Shlama, est avant tout une Libanaise déterminée qui a décidé dès sa plus tendre enfance de compter sur elle-même et de rester loin des sentiers battus. Touche-à-tout, la jeune...

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Un parcours solaire . Voilà comment on peut contribuer au rayonnement d’un pays !

Wow

12 h 03, le 29 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Un parcours solaire . Voilà comment on peut contribuer au rayonnement d’un pays !

    Wow

    12 h 03, le 29 octobre 2021

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