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Monde - Conflit

Deux ex-soldats allemands soupçonnés d’avoir voulu envoyer des mercenaires au Yémen

Deux ex-soldats allemands soupçonnés d’avoir voulu envoyer des mercenaires au Yémen

Des forces loyalistes combattent des rebelles houthis dans la province de Ma’rib, le 16 avril 2021. Photo AFP

Deux anciens soldats allemands de la Bundeswehr ont été arrêtés hier par la justice antiterroriste, en pleins préparatifs pour mettre sur pied un commando de mercenaires qu’ils voulaient envoyer combattre au Yémen. Les deux suspects projetaient de créer « une unité paramilitaire de 100 à 150 hommes », composée principalement d’anciens policiers ou soldats, a annoncé le parquet fédéral de Karlsruhe (Sud-Ouest). Leur objectif : « intervenir dans la guerre civile au Yémen en combattant », puis sur d’autres terrains de conflit. Ils ont indiqué « vouloir “pacifier” la zone de guerre civile et forcer des négociations de paix entre les rebelles houthis et le gouvernement yéménite », précise le communiqué.

Arend-Adolf G. et Achim A., de nationalité allemande, ont été arrêtés à l’aube pour tentative de constitution d’une « organisation terroriste ». Dans ce cadre, Achim A. « a tenté avec persévérance et sur une longue période d’entamer un dialogue avec des responsables du gouvernement saoudien » afin de faire financer le projet. Il a essayé « d’établir un canal de communication avec les agences gouvernementales saoudiennes et d’obtenir une date de réunion pour la soumission de leur offre », écrit le parquet. Cependant, « tous ces efforts sont restés vains », faute de réaction des Saoudiens.

Salaire mensuel de 40 000 euros

Dans la guerre civile qui déchire le Yémen, l’Arabie saoudite intervient depuis 2015 à la tête d’une coalition militaire pour appuyer les forces progouvernementales. Les rebelles houthis, proches de l’Iran, contrôlent une large partie du nord du Yémen, notamment la capitale Sanaa, prise en 2014. Au-delà du déploiement au Yémen, les deux suspects souhaitaient proposer les services de leur « société militaire privée » dans d’autres conflits. L’un des deux accusés était responsable du recrutement des mercenaires et il avait, selon la justice, déjà contacté au moins sept personnes dans ce but. À d’anciens membres de la Bundeswehr ou d’anciens policiers, il voulait proposer un salaire mensuel d’environ 40 000 euros, affirme le parquet.

S’agissant d’une possible intervention au Yémen, « les deux suspects savaient que l’unité qu’ils devaient commander serait inévitablement amenée à commettre des actes meurtriers », écrit le parquet fédéral, compétent pour les affaires de terrorisme. « En outre, ils s’attendaient à ce que des civils soient également tués et blessés dans le cadre des combats. » Un porte-parole du ministère de la Défense a assuré que les deux suspects n’étaient pas actifs dans la Bundeswehr au cours des 25 dernières années.

L’extrême droite au premier rang des menaces

Les deux hommes ont été arrêtés par les forces spéciales hier matin dans le district de Breisgau-Hochschwarzwald et à Munich (Sud). Leurs appartements ainsi que d’autres propriétés ont également été fouillés. Selon l’hebdomadaire Der Spiegel, Arend-Adolf G. et Achim A. ont été parachutistes dans la Bundeswehr et avaient ensuite tous deux travaillé pour Asgaard, sulfureuse société de sécurité privée. En 2010, l’entreprise avait créé des remous à Berlin en signant un contrat avec des opposants au pouvoir somalien. Asgaard, qui recrute activement d’anciens membres d’unités spéciales de la Bundeswehr et de la police, a aussi fait l’objet de critiques en 2020 après que des médias allemands ont révélé qu’elle était la plaque tournante d’un vaste réseau d’extrême droite.

L’appartenance de soldats, dont des membres des forces spéciales, à la mouvance de l’extrême droite radicale inquiète depuis de nombreux mois le gouvernement d’Angela Merkel, qui a érigé le « terrorisme » raciste et antisémite au premier rang des menaces. Plusieurs dérapages ont entaché ces dernières années la réputation de la Bundeswehr. Une compagnie des forces spéciales KSK avait ainsi été dissoute en 2020, car d’importants vols de munitions y avaient été constatés et plusieurs de ses membres avaient effectué le salut hitlérien, illégal, lors d’une fête. La guerre au Yémen a dévasté le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, provoquant le pire désastre humanitaire en cours dans le monde, selon l’ONU. Elle a fait des dizaines de milliers de morts, surtout des civils, et des millions de déplacés, d’après des ONG.

Source : AFP

Deux anciens soldats allemands de la Bundeswehr ont été arrêtés hier par la justice antiterroriste, en pleins préparatifs pour mettre sur pied un commando de mercenaires qu’ils voulaient envoyer combattre au Yémen. Les deux suspects projetaient de créer « une unité paramilitaire de 100 à 150 hommes », composée principalement d’anciens policiers ou soldats, a annoncé le...

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