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Économie - Électricité

Le point sur les commandes de carburant destiné à EDL

La Direction des adjudications sera responsable de l’annonce des vainqueurs des trois appels d’offres.

Le point sur les commandes de carburant destiné à EDL

La centrale de Zouk (en photo) a reçu en cours de semaine sa part de la cargaison de 31 000 tonnes de fuel-oil grade A. Photo P.H.B.

Le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) tourne au ralenti depuis 2019, la crise et ses problèmes structurels ayant considérablement perturbé sa capacité à financer son carburant.

Un problème à l’origine d’un énième black-out le week-end dernier suite à l’épuisement des stocks restants de gasoil destinés à ses centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar (Liban-Nord). La situation a été rétablie grâce à un don de 6 millions de litres de gasoil de l’armée, ce qui a donné à EDL un peu de marge en attendant le déchargement d’un stock de fuel-oil grade A (31 000 tonnes) destiné, lui, aux centrales de Zouk (Kesrouan) et Jiyé (Chouf). Depuis, la partie destinée à la centrale de Zouk a été déchargée, alors que la seconde centrale attend toujours son fuel. Ce dernier chargement avait été financé par les restes d’une avance du Trésor de 200 millions de dollars à EDL débloquée au cours des mois précédents.

Dans la foulée, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a indiqué que la Banque du Liban (BDL) avait débloqué 100 millions de dollars pour importer du fuel, une somme convertie contre environ 150 milliards de livres collectés par EDL via les factures. Enfin, mercredi, le directeur de la Direction des adjudications (DDA), Jean Ellié, a communiqué les détails des différents appels d’offres lancés par EDL pour commander du carburant en utilisant la somme en question. La DDA a été chargée par le ministère de l’Énergie de piloter ces appels d’offres. Contacté, le ministère a complété les informations transmises par le haut fonctionnaire.

Trois appels d’offres

Selon ces sources, trois appels d’offres ont été lancés hier pour importer 30 000 tonnes de fuel-oil grade A, 35 000 tonnes de grade B et 35 000 tonnes de gasoil. À partir de ce point, les sociétés intéressées peuvent retirer le cahier des charges au ministère.

Si la procédure avait suivi son cours normal, les délais normalement prévus pour déposer les offres auraient dû être d’un mois et demi à deux mois, explique le directeur de la DDA. Mais la procédure a été accélérée compte tenu de « l’urgence de la situation » et d’« une note envoyée par le ministre de l’Énergie ». Les dates-limites de dépôts de dossiers, qui étaient initialement prévues pour les 23, 24 et 25 novembre prochain pour les trois commandes de carburant respectivement, ont ainsi été ramenées au 20 octobre.

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Selon Jean Ellié, les résultats seront annoncés dans les heures suivant les dépôts, soit « entre le 20 et le 21 octobre ». Le carburant devrait ensuite être livré et testé dans les jours qui suivront, sauf surprise. Les trois commandes prévues devraient en principe épuiser l’enveloppe de 100 millions de dollars. Et si aucun candidat ou aucun vainqueur n’est déclaré passé le 20 octobre, la procédure sera relancée.

Ces commandes s’ajoutent à celles qui doivent être livrées pendant encore 10 mois, conformément à ce que prévoit l’accord conclu le 23 juillet avec l’Irak. Celui-ci engage le Liban à acheter 1 000 000 de tonnes de fuel irakien, à raison de 75 000 à 85 000 tonnes par mois sur une période d’un an, pour le compte d’EDL. Ce fuel, dont la teneur en soufre est trop élevée, est destiné à être échangé contre du carburant compatible (fuel-oil ou gasoil) fourni par des sociétés choisies selon des critères et une procédure définis par les deux pays.

Les deux premiers appels d’offres lancés dans ce cadre ont été remportés par la société émiratie ENOC. En septembre, elle a ainsi récupéré 85 000 tonnes de fuel irakien pour fournir 31 000 tonnes de gasoil et 30 000 tonnes de fuel-oil grade B. En octobre, l’Irak n’a livré que 60 000 tonnes de son fuel, qu›ENOC devrait échanger contre moins de 45 000 tonnes de gasoil, qui sont attendus le 18 octobre. Les cargaisons fluctuent en fonction des quantités produites par l’Irak et des cours du brut.

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Pour la suite, le Parlement doit encore étudier une avance du Trésor de 100 millions de dollars demandée fin septembre par le gouvernement de Nagib Mikati pour l’achat de carburant pour EDL.

Selon l’établissement, les centrales thermiques consomment 3 000 000 de tonnes de carburant par an, pour une production qui pouvait atteindre 1 800 mégawatts lorsque les navires-centrales que louait l’État à l’opérateur turc Karadeniz depuis 2013 étaient opérationnels. Ce contrat a échu fin septembre et ne devrait pas, sauf surprise, être renouvelé.

Le fournisseur public Électricité du Liban (EDL) tourne au ralenti depuis 2019, la crise et ses problèmes structurels ayant considérablement perturbé sa capacité à financer son carburant.Un problème à l’origine d’un énième black-out le week-end dernier suite à l’épuisement des stocks restants de gasoil destinés à ses centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar...

commentaires (1)

suis je seul a ignorer le cout REEL du fuel irakien ? les modalites financieres de cet accord ?

Gaby SIOUFI

10 h 07, le 15 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • suis je seul a ignorer le cout REEL du fuel irakien ? les modalites financieres de cet accord ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 07, le 15 octobre 2021

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