
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, s'adressant à un parterre de militaires à Yarzé, le 7 octobre 2021. Photo ANI
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a salué jeudi le rôle crucial joué par l'armée pour protéger le Liban et empêcher la sédition, assurant que sans la troupe les "milices armées reprendraient le contrôle" du pays, qui poursuit son effondrement socio-économique et financier depuis l'automne 2019. Le général Aoun a par ailleurs affirmé que pour que les négociations avec Israël concernant le tracé de la frontière maritime puissent reprendre et avancer, une "décision politique" est attendue.
"Vous vivez dans des conditions économiques difficiles, peut-être les pires de l'histoire du Liban, mais vous continuez d'exécuter les missions qui vous sont confiées avec professionnalisme et discipline, afin de sauvegarder la sécurité et la stabilité au Liban", a affirmé le général Aoun, qui s'adressait aux militaires lors d'un discours prononcé à Yarzé. Il a précisé qu'au cours des deux dernières années, la troupe a "protégé l'entité libanaise, sauvegardé la paix civile et empêché la sédition de s'infiltrer à nouveau" dans le pays. "Nous n'accepterons pas que la situation sécuritaire soit déstabilisée, ni que ressurgisse la sédition. L'armée assure la sécurité au Liban et à son peuple et, sans elle, les milices armées reprendraient le contrôle" du pays, a-t-il mis en garde, sans toutefois préciser ce qu'il entend par "milices armées".
Dans ses discours, le commandant en chef de l'armée lance généralement des avertissements contre des "groupes" ou "cellules terroristes" et non des "milices". Les responsables lancent régulièrement des mises en garde contre le règne du chaos au Liban, en raison des crises pluridimensionnelles qui le frappent et font craindre un repli sur soi des différentes communautés.
Le chef de la troupe a dans ce contexte passé en revue "les défis auxquels fait face l'institution militaire au vu de la détérioration de la situation économique" dans le pays, assurant qu'il continue de déployer ses efforts afin de venir en aide aux soldats. Il a également salué les pays donateurs qui envoient régulièrement des aides humanitaires à l'armée, estimant que cela prouve que la communauté internationale "accorde sa confiance à l'armée et au rôle qu'elle joue" au Liban. Début mars, le général Joseph Aoun avait tiré la sonnette d'alarme en interpellant les responsables sur la détérioration des conditions de vie et de travail de la troupe. Depuis, de nombreux pays, notamment la France, la Grèce, la Turquie, le Maroc et le sultanat d'Oman, ont envoyé des tonnes d'aides humanitaires aux militaires. Mercredi, les États-Unis ont offert six hélicoptères à l'armée libanaise.
Décision politique
Concernant le tracé de la frontière maritime avec Israël, Joseph Aoun a noté que "l'armée, chargée des négociations par le chef de l’État, a effectué son devoir national en réclamant son droit sur une zone supplémentaire contestée dans ses eaux territoriales", précisant qu'une décision politique était à présent attendue afin que le processus de négociations puisse avancer.
Des pourparlers avaient démarré entre le Liban et l’État hébreu en octobre 2020 sur la base d’une zone contestée d’une superficie de 860 km², à partager entre les deux pays (la ligne 23 qui délimite le triangle des 860 km², adoptée par le gouvernement en 2011). La ligne Hof, du nom du diplomate américain Frederic Hof qui avait joué les médiateurs entre les deux parties entre 2010 et 2012, attribuait au Liban 55% de cette zone contre 45% à Israël. Le Liban avait ensuite fait monter les enchères pendant les négociations, réclamant une zone supplémentaire de 1.430 km² dans le tracé de la frontière maritime avec Israël, avant que les pourparlers ne soient suspendus en décembre 2020. Le président libanais Michel Aoun avait alors fait de la revendication maximaliste libanaise son cheval de bataille, avant de s’abstenir de signer le décret amendant la superficie de la zone réclamée par Beyrouth. Celui-ci devrait désormais être approuvé par le gouvernement libanais pour pouvoir être officiellement réclamé par l’État. Mardi dernier, Israël s'était déclaré prêt à faire de nouveaux efforts pour résoudre son différend avec le Liban sur la délimitation de leurs eaux territoriales en Méditerranée, mais n'acceptera pas que Beyrouth dicte les termes des pourparlers.
Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, a salué jeudi le rôle crucial joué par l'armée pour protéger le Liban et empêcher la sédition, assurant que sans la troupe les "milices armées reprendraient le contrôle" du pays, qui poursuit son effondrement socio-économique et financier depuis l'automne 2019. Le général Aoun a par ailleurs affirmé que pour que...
commentaires (9)
De qui et quoi on doit encore se moquer ? Imposez-vous mieux que ça, nom de Dieu !
Wow
14 h 20, le 08 octobre 2021