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Société - Humanitaire

Des cours gratuits de yoga pour soutenir des femmes en situation précaire

L’ONG Koun, qui s’est fixé pour mission de faire connaître le yoga à un maximum de personnes, offre des cours et du soutien psychosocial à 120 femmes chaque semaine.

Des cours gratuits de yoga pour soutenir des femmes en situation précaire

Sandy Boutros, directrice de l’ONG Koun. Photo DR

Elles sont une vingtaine de femmes à se rendre tous les mercredis soir au quartier de Mar Mikhaël, à Beyrouth, pour suivre des cours gratuits de yoga offerts par l’ONG Koun. Grâce à un programme assidu de trois mois, Koun, qui travaille à la promotion de cette discipline parmi les franges de la population les plus précaires du pays, offre à ces femmes la possibilité de pratiquer le yoga, connu pour ses vertus relaxantes. Une aubaine pour ces mères de famille issues de milieux modestes et confrontées à la crise économique, à la paupérisation galopante et aux multiples défis du quotidien. Rayane, une salariée de 32 ans, a trouvé dans ces cours une échappatoire face au stress qu’elle accumule depuis la tragédie du port de Beyrouth, survenue en août 2020. « J’étais vraiment mal en point après les explosions du port. Je suis toujours aussi affectée, mais le yoga est en train de m’aider à mieux contrôler mes réactions », confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. Maryam, sa belle-mère, suit également les cours avec enthousiasme. Ce qui lui plaît le plus, c’est de pouvoir s’offrir un moment de détente, loin des tracas du foyer. « Je savais ce que c’était que le yoga, mais je n’avais jamais essayé avant. Nous avons le droit, en tant que femmes, de prendre du temps pour nous-mêmes. Ici, nous sommes tranquilles, loin des hommes », lance-t-elle en riant. Maya, la quarantaine, s’occupe de sa mère malade à temps plein et ces cours représentent sa seule bouffée d’oxygène. « Je subis une énorme pression. Je suis heureuse de pouvoir me défouler un peu ici, confie-t-elle. De plus, je suis rassurée car ce n’est pas un cours mixte. Sinon, je n’aurais pas pu m’y rendre, étant voilée. » Sandy Boutros, fondatrice de Koun et enseignante de yoga, a lancé les activités de son ONG dès 2019, d’abord auprès des réfugiés syriens dans les camps du Akkar, avant de se concentrer sur les femmes issues des milieux les plus précaires, qu’elles soient libanaises ou syriennes. Koun offre même des cours de yoga aux enfants de certaines de ses élèves. « Les femmes qui suivent nos cours viennent en majeure partie de la région de Nabaa et nombre d’entre elles sont des réfugiées syriennes. Certaines sont contraintes de vendre des mouchoirs dans la rue pour gagner leur vie tandis que d’autres sont un peu plus aisées, mais pas assez pour se permettre de payer des cours », indique Mme Boutros, dont la structure bénéficie du soutien des ONG Global Fund for Women, Terre des hommes et de l’Unicef.

Cent vingt Libanaises et Syriennes sont accueillies dans les locaux de l’ONG toutes les semaines. Photo Zeina Antonios

Se donner les moyens de progresser

C’est grâce à son expérience auprès des femmes les plus vulnérables que Sandy Boutros a compris la nécessité de leur venir en aide. « Ces femmes-là ont surtout besoin d’un soutien psychosocial. Certaines vont tellement mal parfois qu’elles font ressortir leur colère sur leurs enfants. J’ai décidé de leur venir en aide à travers le yoga et la relaxation car souvent, elles ne savent pas comment faire pour se détendre. Ces communautés ne sont pas à l’écoute de leur corps, ce qui affecte leur confiance en soi et leur amour-propre », indique la directrice de Koun.

Les activités de l’ONG ne se limitent pas aux seuls cours de Mar Mikhaël. Sandy Boutros a formé fin 2020 trois réfugiées syriennes installées dans le camp de Chatila à l’enseignement du yoga, leur permettant ainsi de s’assurer une certaine indépendance financière.

Pour certaines de ces réfugiées qui ont vécu des événements traumatisants, suivre des cours de yoga peut avoir des effets très bénéfiques. « Mon père est mort en Syrie et mon mari a été blessé le 4 août 2020 à Beyrouth, raconte une jeune Syrienne, sous le couvert de l’anonymat. J’ai compris qu’il fallait vivre le moment présent et arrêter de ressasser la mort de mon père. Aujourd’hui, j’essaie d’aller de l’avant. » Jamal, une femme au foyer de 36 ans issue d’un milieu traditionnel, fait partie des élèves assidues de Koun. Cette habitante du quartier de Bourj Abi Haïdar, à Beyrouth, a trouvé refuge dans cette activité qui lui permet de sortir un peu de sa région. « J’ai deux enfants et je suis constamment stressée. J’avais besoin d’apprendre à lâcher prise et à profiter d’un moment qui ne soit dédié qu’à moi, confie Jamal à L’OLJ. Nous, les femmes, nous devons nous donner les moyens de progresser. Nous vivons certes dans une société patriarcale, mais tout dépend des gens qui nous entourent. Mon ex-mari a été très dur avec moi et m’empêchait de sortir. Mon époux actuel me soutient et veut que je sois épanouie. Ces cours y contribuent. »

Elles sont une vingtaine de femmes à se rendre tous les mercredis soir au quartier de Mar Mikhaël, à Beyrouth, pour suivre des cours gratuits de yoga offerts par l’ONG Koun. Grâce à un programme assidu de trois mois, Koun, qui travaille à la promotion de cette discipline parmi les franges de la population les plus précaires du pays, offre à ces femmes la possibilité de pratiquer le...

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Les hommes aussi auraient besoin de Yoga Ça leur decoincerait le corps et l'esprit Surtout les libanais

KASSIR Mounir

12 h 55, le 03 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Les hommes aussi auraient besoin de Yoga Ça leur decoincerait le corps et l'esprit Surtout les libanais

    KASSIR Mounir

    12 h 55, le 03 octobre 2021

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