Les ministres libanais de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, et de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, ont dénoncé hier dans un communiqué commun des « actes de fraude » dans les prix de vente du mazout et agité la menace de poursuites judiciaires si les tarifs officiels ne sont pas respectés.
Réagissant à des plaintes sur une augmentation des prix du mazout livré aux consommateurs, notamment après que le ministère de l’Énergie a fixé de nouveaux tarifs de vente et de livraison, les deux ministres ont indiqué qu’ils « prendront des mesures urgentes pour lutter contre ces fraudes, allant de l’arrêt de la livraison aux distributeurs qui ne respectent pas les tarifs jusqu’à leur poursuite en justice ». Ils ont encouragé la population à signaler tout acte de fraude auprès du ministère de l’Économie, en composant notamment le 1739.
Ce dernier possède en effet une direction dédiée à la protection des consommateurs – dont les moyens matériels et humains sont cependant insuffisants pour contrôler seuls les prix sur l’ensemble du territoire. Par le passé, il est arrivé que ce service soit épaulé par les forces de sécurité.
Le mazout se fait de plus en plus rare sur le marché local, en raison d’une pénurie – que certains observateurs estiment être organisée – sur fond de levée des subventions sur les importations de ce carburant, mais aussi sur l’essence et le gaz domestique. Mercredi dernier, le ministère de l’Énergie a publié la nouvelle grille des prix des carburants. Le mazout, utilisé pour les générateurs privés qui pallient les carences du fournisseur public Électricité du Liban (EDL), mais aussi pour certains véhicules, se vend dorénavant à 162 700 livres pour les 20 litres, soit une hausse de 65 % par rapport à la dernière modification en date.