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Économie - Maison d’hôte

La villa Chamoun reprend vie après 50 ans d’inactivité

La villa Chamoun reprend vie après 50 ans d’inactivité

Une des neuf chambres réparties sur les quatre étages de la villa Chamoun. Photo DR

Surplombant la vallée sainte de la Qadicha, dans le village de Hasroun, la villa Chamoun a rouvert ses portes quelque 47 ans après sa fermeture au début de la guerre civile. La propriété, mélange de modernité et de tradition libanaise, a été construite en 1965 par Toufic Chamoun. Cet industriel libanais, ingénieur mécanique et inventeur prolifique, a débuté sa carrière dans les années 20 aux États-Unis où il a été témoin des balbutiements de l’industrie automobile en travaillant au sein de l’entreprise Ford, à Detroit, avant de créer plusieurs usines de production à Beyrouth et Tripoli. Victime d’un kidnapping en 1978, Toufic Chamoun est mort en captivité deux ans plus tard. La maison, elle, n’était plus occupée depuis le début de la guerre.

« J’ai de nombreux souvenirs de la villa étant enfant. Dans les années 60, c’était un endroit glamour, un hub où se côtoyaient l’intelligentsia et l’élite politique du pays. Le président Camille Chamoun, un proche de mon grand-père, était un habitué », se souvient le petit-fils du fondateur de la villa, Rony Zibara, qui a assuré la restauration de la maison. Architecte de formation sans avoir jamais exercé, Rony Zibara évolue dans le domaine du design et du développement d’image de marque (branding) depuis plus de trente ans. Il a cofondé l’entreprise de conseil basée à New York Fahrenheit 212 avant de la revendre au groupe français Capgemini il y a trois ans. Il officie désormais en tant que consultant indépendant et vient de lancer une nouvelle marque de cuisine libanaise à emporter, à Montréal, avec des possibilités d’expansion à l’international.

L’an dernier, il s’est lancé dans la rénovation complète de la maison familiale, dont sa mère Leila Chamoun est toujours propriétaire. Pas moins de 70 artisans du village de Hasroun ont été embauchés pour participer aux travaux. La villa a désormais retrouvé son lustre d’antan et s’est transformée en maison d’hôte luxueuse, avec un décor tout droit sorti des années 60 comptant neuf chambres avec terrasse (220 dollars la nuit environ) réparties sur 4 étages, plusieurs jardins sur un terrain de 5 000 à 7 000 m2 avec piscine. Le restaurant 100 % libanais peut accueillir une centaine de personnes, pour environ 40 à 60 dollars par personne.

Quand le petit-fils s’investit dans la restauration

Au total, 1,5 million de dollars ont été investis par Rony Zibara. Une somme qui paraît folle dans le contexte de crise que traverse le Liban. « Il fallait que le projet soit à la hauteur de ce que mon grand-père avait fait. Je n’ai pas voulu transiger sur la qualité des meubles et de la décoration pour donner à la villa un côté rétro des années 60 authentique. Au niveau stratégique aussi, il s’agit de se placer dans un marché des maisons d’hôte très compétitif et faire de la villa, avec son cadre et son histoire, quelque chose qui n’ait pas vraiment d’équivalent au Liban », développe Rony Zibara.

Depuis son lancement il y a un mois, la maison d’hôte affiche complet. Mais évidemment, elle subit les mêmes difficultés que les autres enseignes du secteur : achat des matières premières au marché noir, hausse du prix du gaz et de l’électricité, ou exercice de jonglage quotidien entre le dollar et la livre. « À la première moitié de septembre, nous avions une réservation de toute la villa pour un anniversaire, 18 personnes au total. Ils ont annulé au dernier moment parce qu’il n’y avait plus de carburant. » Mais Rony Zibara reste optimiste. Il compte sur le boom du tourisme local libanais amorcé il y a deux ans et ne désespère pas de voir les étrangers déposer à nouveau leurs valises dans le pays. Une partie de son équipe chargée des relations publiques est installée à Paris, ce qui a permis de donner une visibilité au projet en Europe et aux États-Unis. Il compte aussi sur le retour de la diaspora d’Australie qui n’a pas pu revenir au Liban depuis le début de la pandémie de Covid-19.

« Malgré les difficultés actuelles, le secteur du tourisme reste le point fort du pays. Les Libanais qui peuvent se le permettre continuent de sortir et le pays demeure une attraction majeure et abordable à l’international », conclut Rony Zibara.

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.


Surplombant la vallée sainte de la Qadicha, dans le village de Hasroun, la villa Chamoun a rouvert ses portes quelque 47 ans après sa fermeture au début de la guerre civile. La propriété, mélange de modernité et de tradition libanaise, a été construite en 1965 par Toufic Chamoun. Cet industriel libanais, ingénieur mécanique et inventeur prolifique, a débuté sa carrière...

commentaires (2)

220 USD ce n'est pas une maison d'hôte, c'est un hotel de luxe.

Nadim Mallat

00 h 18, le 26 septembre 2021

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Commentaires (2)

  • 220 USD ce n'est pas une maison d'hôte, c'est un hotel de luxe.

    Nadim Mallat

    00 h 18, le 26 septembre 2021

  • SIMPLEMENT SUPERBE.

    Marie Claude

    07 h 37, le 25 septembre 2021

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