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Culture - Récompenses

La série libanaise « Beirut 6:07 » nominée aux International Emmy Awards

Quinze courts-métrages conçus par quinze réalisateurs autour de la double explosion du 4 août 2020, visibles sur la plateforme Shahed, sont en compétition dans la catégorie « Short Form Series ».

La série libanaise « Beirut 6:07 » nominée aux International Emmy Awards

Lorsque la série Beirut 6:07, quinze courts-métrages conçus par quinze réalisateurs autour de la double explosion du 4 août 2020, a été lancée sur la plateforme Shahed - deux mois à peine après la tragédie qui a détruit de nombreux quartiers de la capitale libanaise - celle-ci avait fait l’objet d’une vague de critiques assez acerbes sur les réseaux sociaux. D’aucuns avaient jugé qu’il était trop tôt pour aborder cette thématique, alors que le « sang des victimes n’avait toujours pas séché » ; et d’autres avaient crié haro sur ce supposé « marketing du désastre ».

C’est avec beaucoup de sobriété, et en même temps d’opiniâtreté, que Mazen Fayad, réalisateur de ce projet, avait réagi à cette levée de boucliers, affirmant à l’époque que « la triste réalité est que l’on a déjà commencé à oublier le 4 août, et ceci quelques semaines après le drame. Les Libanais essaient d’aller de l’avant, de tourner la page. Nous sommes toujours fiers d’être résilients. Mais aujourd’hui, nous ne devons plus l’être. Nous ne pouvons pas reprendre le train de nos vies comme si de rien n’était. Nous voulons raconter nos histoires, aujourd’hui et demain. Personne ne peut dire que c’est trop tôt ». D’autant plus que chacun des quinze réalisateurs qui ont participé (pro bono) à Beirut 6:07, dont Caroline Labaki, Ingrid Bawab, Lucien Bourjeily, Alain Sauma et Karl Hadifé, ainsi que le reste des équipes comprenant une centaine de personnes, avaient tous été plus ou moins touchés par cette apocalypse qui n’a épargné rien ni personne.

Treize mois plus tard, on se rend compte à quel point les paroles de Mazen Fayad étaient prémonitoires. Non seulement aucun des grands responsables de cette catastrophe n’a été sanctionné, mais les Libanais ont été contraints, à cause des crises qui se sont multipliées depuis, d’aller de l’avant. Cette triste constatation rencontre aujourd’hui une étincelle de lumière, puisqu’on apprenait vendredi que la série, produite par The Big Picture Studios en collaboration avec la boîte Imagic et financée par le groupe MBC (et Shahed) vient d’être nominée aux International Emmy Awards, les prix le plus prestigieux qui récompensent des séries du monde entier, dans la catégorie « Short Form Series ». Beirut 6:07 en est la première, conçue au Liban, à atteindre cette récompense.

« Nous avons appris la nouvelle avec des sentiments mitigés », confie Mazen Fayad à L’Orient-Le Jour. « D’un côté, c’est le rêve de tout réalisateur d’arriver aux Emmys. Mais c’est un rêve auquel nous avons accédé par le biais d’un événement tellement triste. L’essentiel, c’est qu’un an plus tard, nous avons atteint les objectifs qui nous avaient poussé à monter ce projet. Nous voulions que la souffrance des Libanais soit rendue visible, d’un point de vue global. Qu’elle ne soit pas oubliée. Ces efforts ont porté leurs fruits », estime-t-il. La cérémonie de remise des prix aura lieu à New York, le 22 novembre 2021, jour anniversaire de l’Indépendance du Liban. En espérant que le hasard fasse bien les choses...

Lorsque la série Beirut 6:07, quinze courts-métrages conçus par quinze réalisateurs autour de la double explosion du 4 août 2020, a été lancée sur la plateforme Shahed - deux mois à peine après la tragédie qui a détruit de nombreux quartiers de la capitale libanaise - celle-ci avait fait l’objet d’une vague de critiques assez acerbes sur les réseaux sociaux. D’aucuns avaient...

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