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Monde - Armement

Séoul et Pyongyang procèdent à des tirs de missiles balistiques le même jour

« Cela montre bien qu’il y a une course aux armements dans cette région à laquelle tout le monde doit prêter attention », estime John Delury, professeur à l’université Yonsei.

Séoul et Pyongyang procèdent à des tirs de missiles balistiques le même jour

Des images d’archives d’un essai de missile nord-coréen sont diffusées lors d’un journal télévisé sur une télévision, hier dans la gare de Séoul. Jung Yeon-je/AFP

La Corée du Nord et la Corée du Sud ont procédé toutes deux hier à des tirs de missiles dans ce qui ressemble à une véritable course à l’armement entre ces deux pays toujours techniquement en guerre. Le lancement d’un missile balistique depuis un sous-marin par la Corée du Sud a été supervisé par le président Moon Jae-in. Il est intervenu quelques heures après le lancement par la Pyongyang de deux missiles balistiques vers la mer. Le Sud est ainsi devenu hier le septième pays au monde à disposer de cette technologie de pointe, une avancée stratégique de taille pour Séoul qui possède désormais une longueur d’avance en termes de capacité militaire sur son voisin du Nord. Ce dernier est soumis à des sanctions internationales en raison de ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques interdits. « Le fait d’avoir deux Corées qui effectuent des tirs d’essai de missiles balistiques le même jour relève d’un timing extraordinaire, estime John Delury, professeur à l’université Yonsei. Cela montre bien qu’il y a une course aux armements dans cette région à laquelle tout le monde doit prêter attention. ». Le missile a été tiré depuis le sous-marin Ahn Chang-ho, récemment mis en service, et a parcouru la distance prévue avant d’atteindre sa cible, a indiqué la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne. La possession d’un missile balistique mer-sol (SLBM) est « très significative en termes de dissuasion », a souligné la Maison bleue. Tous les pays disposant de SLBM sont dotés de l’arme nucléaire. Quelques heures auparavant, le Nord a tiré « deux missiles balistiques de courte portée depuis la province de Pyongan Sud (centre) en direction de l’est vers la mer », a déclaré l’état-major interarmées de Séoul dans un communiqué. Ils ont parcouru environ 800 kilomètres à une altitude maximale d’environ 60 kilomètres.

« Renouer le dialogue »

Il s’agit du deuxième tir de Pyongyang en moins d’une semaine, l’agence officielle nord-coréenne KCNA qui avait fait état lundi du lancement d’un « missile de croisière longue portée » au cours du week-end. Elle avait fait état d’« armes stratégiques de grande importance ». Les tirs d’hier du Nord comme du Sud sont intervenus au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, est à Séoul pour s’entretenir avec son homologue sud-coréen. S’exprimant avant l’annonce de ces tirs, le ministre a dit espérer que tous les pays contribueraient « à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne », selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, les invitant « tous à travailler ensemble à renouer le dialogue ». Pour les analystes, ces tirs sont un signal destiné à la Chine, principal allié diplomatique et partenaire commercial du Nord bien que les relations entre les deux pays soient parfois tendues. Après son arrivée au pouvoir fin 2011, l’actuel dirigeant nord-coréen, Kim-un, a attendu plus de six ans avant de se rendre en Chine, mais s’est ensuite entretenu à plusieurs reprises avec le président chinois Xi Jinping. Pékin considère que le Nord fait partie intégrante de sa sphère d’influence.

Message indirect à la Chine

Yang Moo-jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes, estime que les tirs d’hier « ressemblent à un message indirect de la Corée du Nord et même à une demande adressée à Pékin pour que la péninsule coréenne soit traitée par la Chine comme un dossier prioritaire ». « Dans le même temps, Pyongyang semble affirmer et souligner que la Corée du Nord prend la tête sur le dossier de la péninsule coréenne », a-t-il ajouté. Environ 28 500 soldats américains sont déployés en Corée du Sud pour défendre ce pays contre le Nord. Pyongyang est actuellement plus que jamais isolé depuis la fermeture de ses frontières en début d’année dernière pour empêcher la propagation du coronavirus. Ses pourparlers avec les États-Unis sont dans l’impasse depuis l’échec du sommet de 2019 à Hanoi entre le dirigeant nord-coréen et le président américain de l’époque Donald Trump sur l’allègement des sanctions – et ce que Pyongyang serait prêt à abandonner en retour. En début de semaine, les représentants spéciaux des États-Unis, du Japon et de la Corée du Sud pour la Corée du Nord se sont rencontrés à Tokyo. « Nous espérons que la République populaire démocratique de Corée répondra positivement à nos multiples offres de rencontres sans conditions préalables », a réitéré le représentant américain à Washington, Sung Kim.

Source : AFP

La Corée du Nord et la Corée du Sud ont procédé toutes deux hier à des tirs de missiles dans ce qui ressemble à une véritable course à l’armement entre ces deux pays toujours techniquement en guerre. Le lancement d’un missile balistique depuis un sous-marin par la Corée du Sud a été supervisé par le président Moon Jae-in. Il est intervenu quelques heures après le lancement par...

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