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Culture - Récompense

La Franco-Libanaise Audrey Diwan sacrée à Venise

Le film « L’événement » a bouleversé la Mostra avec sa thématique liée à l’avortement clandestin.

La Franco-Libanaise Audrey Diwan sacrée à Venise

Audrey Diwan, émue en recevant le Lion d’or à Venise pour son film « L’événement ». Photo Reuters

« J’ai fait ce film avec colère et désir, je l’ai fait avec mon ventre, avec mes tripes, avec mon cœur », a déclaré d’une voix émue mais déterminée la réalisatrice franco-libanaise Audrey Diwan, 41 ans, en recevant samedi soir le Lion d’or à Venise pour son film L’événement, l’histoire d’une jeune fille qui avorte clandestinement.

Adapté du récit autobiographique éponyme de la romancière Annie Ernaux, le film se déroule dans la France des années 1960, avant la légalisation de l’avortement. Il montre le parcours d’une étudiante qui tombe enceinte, interprétée par la Franco-Roumaine Anamaria Vartolomei, une découverte.

« Je voulais que ce soit une expérience », un « voyage dans la peau de cette jeune femme », a également indiqué la réalisatrice. « Malheureusement, quand vous travaillez sur l’avortement, vous êtes toujours dans l’actualité », a-t-elle encore dit.

Diwan crée l’événement à Venise deux mois après le couronnement d’une autre Française, Julia Ducournau, à Cannes pour Titane.

« Quelque chose est en train de changer. Une femme a gagné l’Oscar, une femme a gagné la Palme d’or, une femme a gagné le Lion d’or. Ça signifie forcément quelque chose, ça ne peut pas être le hasard », a souligné la réalisatrice, qui n’a pas peur du mot féministe, comme elle l’affirmait il y a quelque temps au magazine Madame Figaro. « Il a été très important dans la construction de mon identité. J’ai toujours essayé de répondre aux questions que soulevait ma position dans la société. Trouver ma place de femme a été une problématique centrale, complexe, passionnante.

Et aujourd’hui, j’ai la chance d’être entendue. »

« Un mur de Berlin est en train de tomber », a déclaré en écho la réalisatrice Jane Campion, à propos de la présence des femmes dans le palmarès. D’ailleurs, le film de la Néo-Zélandaise, Pouvoir du chien (qui lui a valu le prix de la meilleure réalisation, 28 ans après sa Palme d’or pour La leçon de piano), est un huis clos étouffant dans un monde de cow-boys, avec Benedict Cumberbatch et Kirsten Dunst, qui aborde la question de la masculinité exacerbée et toxique.

L’événement est le deuxième film d’Audrey Diwan, qui avait filmé un jeune couple en proie à des problèmes de toxicomanie dans Mais vous êtes fous (2019).

Journaliste et romancière d’origine libanaise, elle a écrit pour la télévision, elle a cosigné le scénario de plusieurs films français dont Bac Nord, un film sur les violences policières actuellement sur les écrans français, ou La French de Cédric Jimenez, puis est passée à la réalisation.

Parmi les autres films récompensés lors de cette 78e Mostra de Venise, le grand prix a été remis à l’Italien Paolo Sorrentino pour un film sur son enfance à Naples à l’époque du footballeur Diego Maradona, La main de Dieu. Ce film est produit et distribué par Netflix, et ne devrait donc pas sortir en salles en France, à l’instar de Pouvoir du chien de Campion.

Côté interprètes, la star espagnole Penélope Cruz a été récompensée pour son rôle dans Madres paralelas de Pedro Almodovar et le Philippin John Arcilla pour son rôle de journaliste en quête de vérité dans On the Job 2: The Missing 8.

Audrey Diwan succède à la Sino-Américaine Chloé Zhao, sacrée l’an dernier pour Nomadland. Elle devient la sixième réalisatrice à recevoir le prix le plus prestigieux à Venise. Cette récompense lui a été décernée à l’unanimité par le jury présidé par le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho (Parasite).

« J’ai fait ce film avec colère et désir, je l’ai fait avec mon ventre, avec mes tripes, avec mon cœur », a déclaré d’une voix émue mais déterminée la réalisatrice franco-libanaise Audrey Diwan, 41 ans, en recevant samedi soir le Lion d’or à Venise pour son film L’événement, l’histoire d’une jeune fille qui avorte clandestinement.
Adapté du récit...

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