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Santé - Dermatologie

L’urticaire, une affection de la peau très fréquente mais contrôlable

La maladie touche près de 20 % de la population. Diagnostiquée le plus souvent chez les jeunes, elle peut survenir à n’importe quelle étape de la vie.

L’urticaire, une affection de la peau très fréquente mais contrôlable

L’urticaire est une maladie de la peau qui peut survenir à n’importe quel âge. Photo Bigstock

Démangeaisons, œdèmes, picotements des yeux… l’urticaire est une maladie de la peau gênante et imprévisible, les poussées pouvant survenir de manière totalement inattendue. Touchant près de 20 % de la population, elle est diagnostiquée le plus fréquemment chez les jeunes, mais elle peut survenir à n’importe quel âge.

L’urticaire « se manifeste par des plaques rougeâtres surélevées et prurigineuses qui ressemblent à une piqûre d’ortie », explique le Dr Boutros Soutou, dermatologue, chargé d’enseignement à la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. « Elle survient par des poussées diffuses et est souvent accompagnée par un œdème des lèvres, des paupières, des mains ou des pieds, poursuit-il. On parle alors d’angiœdème ou d’urticaire profonde. »

Cette maladie de la peau est « une conséquence directe de la dégranulation des mastocytes (cellules immunitaires principalement impliquées dans les réactions allergiques, NDLR), entraînant un afflux de médiateurs inflammatoires, principalement l’histamine ». Les médiateurs inflammatoires sont des molécules libérées sur le site de l’inflammation par des cellules immunitaires.

Les spécialistes distinguent deux formes d’urticaire : aiguë et chronique. « L’urticaire aiguë peut être provoquée par un aliment, un médicament, un vaccin ou une piqûre d’insecte, souligne le Dr Soutou. Mais elle est souvent rapportée dans les suites d’une infection virale bénigne des voies respiratoires supérieures ou du tube digestif. » L’allergie alimentaire ou médicamenteuse est facile à évoquer, ajoute-t-il, d’autant qu’elle doit respecter trois critères : un contact antérieur avec l’allergène, un délai rapide de moins d’une heure entre la consommation de l’aliment ou du médicament et l’apparition de l’urticaire, ainsi qu’une amélioration spontanée en moins de douze heures. « C’est dans ces cas bien précis de forte suspicion que la cause de l’urticaire peut être confirmée par des tests épicutanés », avance-t-il.

Et le Dr Soutou de constater : « On parle de fausse allergie alimentaire quand l’urticaire survient plusieurs heures après la consommation de grandes quantités d’aliments riches en histamine ou libérateurs d’histamine, le poisson, les crustacés, les fromages fermentés, le chocolat, la tomate et les fruits exotiques, à titre d’exemple. L’examen de sang recherchant exhaustivement des IgE (des anticorps responsables des réactions d’hypersensibilité, NDLR) spécifiques d’aliments et de plantes est inutile dans l’urticaire, même si une réactivité intense à tel ou tel allergène est détectée. »

L’urticaire chronique, par contre, est induite par des facteurs physiques tels que la chaleur, un effort physique, un frottement, l’eau ou le soleil. « Cette forme d’urticaire peut aussi être spontanée sans cause évidente, constate le Dr Soutou. Dans ce cas, une auto-immunité contre la thyroïde peut être parfois retrouvée. »

Traitement médicamenteux

Lorsqu’un patient se présente avec une urticaire, la première attitude à adopter consiste à « rechercher des signes et des symptômes de gravité, tels qu’un essoufflement, un sifflement de la poitrine, un angiœdème, une hypotension, des palpitations, une nausée, des vomissements, un prurit sur les paumes des mains ou les plantes des pieds, génital ou du voile du palais », insiste le Dr Soutou. « Ce qui est grave dans ces cas c’est que l’urticaire peut rapidement évoluer vers un choc anaphylactique, met-il en garde. Il faudrait, par ailleurs, éliminer une maladie systémique associée en menant un interrogatoire et un examen clinique ciblés. Il n’en reste pas moins que l’urticaire révélant une allergie ou une maladie systémique et faisant courir un risque vital ne concerne qu’une minorité de patients qu’il faut savoir dépister. La majorité des urticaires, quoique contrariantes, demeurent sans gravité. »

Pour mémoire

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Le traitement de l’urticaire est principalement médicamenteux et consiste à « administrer par voie orale une dose standard d’antihistaminiques de seconde génération lesquels ne présentent pas de risque de somnolence, de prise de poids ou d’interaction avec d’autres médicaments ». « En cas de résistance, la dose peut être optimisée par le médecin, note le Dr Soutou. De nouveaux traitements biologiques bien tolérés mais malheureusement chers peuvent être prescrits en troisième ligne avant de recourir aux immunosuppresseurs. Ces médicaments continuent à être trouvés sur le marché, malgré la pénurie. Par ailleurs, la cortisone est contre-indiquée sous toutes ses formes dans le traitement de l’urticaire. De fait, les faibles doses sont inutiles et les injections à effet retard sont invariablement nocives. »

Et le Dr Soutou de conclure : « Le traitement de l’urticaire est parfois décevant au tout début, mais les options thérapeutiques actuelles dont nous disposons permettent de contrôler toutes les formes de la maladie. »

Démangeaisons, œdèmes, picotements des yeux… l’urticaire est une maladie de la peau gênante et imprévisible, les poussées pouvant survenir de manière totalement inattendue. Touchant près de 20 % de la population, elle est diagnostiquée le plus fréquemment chez les jeunes, mais elle peut survenir à n’importe quel âge.L’urticaire « se manifeste par des plaques...

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