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Politique - Gouvernement

Raïssi exprime à Macron le soutien de Téhéran à un cabinet « fort »

Raïssi exprime à Macron le soutien de Téhéran à un cabinet « fort »

Nagib Mikati au palais de Baabda, le 17 août 2021. Photo d’archives Dalati et Nohra

Le président iranien, Ibrahim Raïssi, a assuré à son homologue français, Emmanuel Macron, lors d’un entretien téléphonique dimanche, que Téhéran n’épargnerait « aucun effort » pour aider à la formation d’un gouvernement au Liban. Le président ultraconservateur a affirmé « le soutien de la République islamique à la formation d’un gouvernement fort au Liban, qui pourrait garantir et protéger les droits du peuple libanais », selon l’agence iranienne Fars, alors que l’Élysée n’avait publié en début de soirée aucun communiqué concernant cet échange téléphonique. Cette prise de position de l’Iran pourra-t-elle faciliter la mise en place de la nouvelle équipe ? Rien n’est moins sûr. Les contacts politiques devraient reprendre aujourd’hui. Sauf que les bases sur lesquelles les tractations devraient être relancées restent fragiles, les obstacles entravant le processus étant toujours entiers et les protagonistes concernés ne voulant pas faire de concessions pour paver la voie à un compromis. C’est notamment le cas du président de la République, Michel Aoun, et de son camp.

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Celui-ci semble déjà commencer à préparer la contre-attaque face au Premier ministre désigné, Nagib Mikati, mais aussi à tous ceux qui soutiennent ce dernier et accusent Baabda et ses satellites de retarder le processus. C’est ce qui ressort des propos tenus samedi soir par le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Lors d’un meeting partisan à Ehmej, dans le caza de Jbeil, M. Bassil a évité de répondre directement aux accusations lancées contre sa formation et, plus globalement, le camp de la présidence d’empêcher Nagib Mikati de mener à bien à sa mission. Il s’est au contraire employé à retourner les accusations, s’efforçant de présenter les choses comme si c’était lui qui réclamait le gouvernement et que ce sont les autres qui n’en voulaient pas. « Nous espérons avoir un gouvernement prochainement. Et que ceux qui veulent nous en priver aillent vers des élections (législatives) », a-t-il tonné, avant d’ajouter : « Nous ne resterons pas les bras croisés face (aux tentatives de) nous laisser sans gouvernement. » Un député aouniste qui a requis l’anonymat confie à L’Orient-Le Jour que toutes les options sont ouvertes pour sa formation, y compris la démission du Parlement ou le boycottage des réunions des commissions parlementaires. « Il n’est plus tolérable que l’on fasse assumer au camp de la présidence la responsabilité de l’impasse actuelle », insiste-t-il.

Quelques heures avant la sortie de M. Bassil, le conseil politique du CPL s’en était pris au club des anciens Premiers ministres, dont Nagib Mikati fait partie aux côtés de Saad Hariri, Fouad Siniora et Tammam Salam. « Ceux qui prétendent appuyer le chef du gouvernement désigné et entravent dans le même temps le processus de formation du cabinet pour le pousser à la récusation sont responsables d’une éventuelle explosion sociale », a estimé le courant aouniste, assurant que « ceux qui veulent la chute du président de la République ne parviendront pas à réaliser leur objectif ». Tout en se disant innocents du blocage actuel, les aounistes n’en ont pas moins repris le refrain du rôle du chef de l’État en tant que partenaire à part entière dans les tractations gouvernementales. Le nœud de la nomination des ministres chrétiens reste donc entier, M. Aoun étant déterminé à avoir le dernier mot au sujet de tous les membres chrétiens de la future équipe, tout en se disant non intéressé par l’obtention du tiers de blocage, ce qui, arithmétiquement, ne colle pas.

La médiation Ibrahim

Pour le club des ex-Premiers ministres, la bataille que mène Baabda est celle du tiers de blocage. « Mais le président ne peut pas contrôler la future équipe », souligne Fouad Siniora à L’OLJ, réitérant son appui à M. Mikati.

Du côté de la présidence, on attend l’issue de la nouvelle phase de la médiation que devrait reprendre le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, parallèlement à des contacts qu’un proche de M. Aoun qualifie d’« indirects » et qui, selon lui, ne se sont pas interrompus.

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Ce proche de Baabda évite, en outre, de se prononcer sur la mouture gouvernementale de quatorze ministres, fuitée dans les médias en fin de semaine dernière. À en croire ces fuites, la mouture en question regrouperait plusieurs chefs de file, notamment le chef des Marada, Sleimane Frangié, et le leader druze Walid Joumblatt. « Le Premier ministre désigné n’a pas évoqué une telle mouture avec le président Aoun », se contente de préciser à ce sujet la même source, alors que Salim Khoury, député CPL de Jezzine, avait déclaré dans une interview radiodiffusée samedi que le président « pourrait réagir positivement à cette proposition ».

De leur côté, les milieux de Nagib Mikati ne se prononcent pas au sujet de cette nouvelle mouture, préférant, eux aussi, attendre la relance de l’initiative Ibrahim à partir d’aujourd’hui. Mais ce dont ils sont sûrs, c’est que la récusation n’est pas sur la table, du moins à ce stade.

Le président iranien, Ibrahim Raïssi, a assuré à son homologue français, Emmanuel Macron, lors d’un entretien téléphonique dimanche, que Téhéran n’épargnerait « aucun effort » pour aider à la formation d’un gouvernement au Liban. Le président ultraconservateur a affirmé « le soutien de la République islamique à la formation d’un gouvernement fort au Liban,...

commentaires (13)

l'occident a laissé le Liban pendant des années entre les griffes de la Syrie, demain ce sera entre ceux des ayatollahs ... alors non merci nous ne voulons pas de vos sales gueules chez nous.

Zeidan

22 h 46, le 06 septembre 2021

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Commentaires (13)

  • l'occident a laissé le Liban pendant des années entre les griffes de la Syrie, demain ce sera entre ceux des ayatollahs ... alors non merci nous ne voulons pas de vos sales gueules chez nous.

    Zeidan

    22 h 46, le 06 septembre 2021

  • Mr. Mikati, a Sunni Muslim, is investing $330 million in Burma, a country with a military rule shunned by most investors. The Burmese military junta has persecuted, killed, dispossessed, and uprooted hundreds of thousands of the Rohingya Muslim minority, who now live in refugee camps in neighboring Bangladesh, one of the poorest countries in the world. Meanwhile, Mr. Mikati has invested little in Lebanon, and Tripoli, the city that he represents in Parliament. Mr. Mikati’s only qualification is being part of Lebanon’s oligarchy and the so-called club of Prime Ministers, some of whom have made part of their fortune by looting the Lebanese state. Mr. Mikati has been accused of embezzling Lebanese state funds dedicated for low and middle income housing loans and lending the money back to the government at a high interest rate while pocketing the difference. He has also benefited from the dubious Lebanese telecommunications deals that have earned him hundreds of millions of dollars. He is partly responsible for Lebanon’s financial collapse yet, he’s been brought in to help devise solutions. How do you expect Lebanese to trust him?

    Mireille Kang

    22 h 38, le 06 septembre 2021

  • Du grabuge à longueur de journée! La seule et unique solution qui nous reste: Un coup d'état par l'armée. Malgré les conséquences dangereuses qui s'en suivront mais au moins on aura UN responsable avec qui le monde libre pourra discuter et negocier. Le peuple le soutiendra pour la période qu'il faut pour remettre les institutions, les lois et les personnes adéquates en position. On saura alors si la France, les USA et autres "amis" sont sincères ou non. Si oui on sera sur le bon chemin, si non on est déjà en enfer et le pire nous attend car nous le voyons venir sans aucun effort de nos politiciens...

    Wlek Sanferlou

    16 h 05, le 06 septembre 2021

  • OUI OUI, un gouvernement fort de leur présence pour achever ce qu’ils ont entamer comme projets de destructions totales et irréversibles de ce pauvre pays. On les croit sur paroles et ce sera incessamment sous peu puisque qu’ils continuent à bénéficier d’un collaboration et un partenariat indéfectibles et la collaboration du président épouvantable de ce pays avec tout son entourage et avec en bonus des brebis galeuses, nombreuses celles-ci pour arriver à leur fin.

    Sissi zayyat

    12 h 41, le 06 septembre 2021

  • LAFONTAINE DANS SES FABLES FAISAIT PARLER LES ANIMAUX. DANS MES LIBRES EXPRESSIONS JE FAIS PARLER LES DIABLES PUISQUE ON NOUS AVAIT PROMIS L,ENFER, NOUS Y SOMMES. DONC AVEC LES DIABLES NOUS AVONS A FAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 19, le 06 septembre 2021

  • Les conflits éthico-économique d’un groupe, conduit tôt ou tard à l’explosion soit par une guerre civile soit par une balkanisation. Le Liban a passé l’épreuve de la guerre civile sans solution. Vont-ils faire de ce petit pays, encore des plus petits comme solution. Malheureusement ils seront tous mangés au petit déjeuner dans cet environnement d’ogres. L’exemple du Luxembourg, du Liechtenstein, d’Andorre et du Vatican existe bien, mais dans un environnement mature et civilisé ce qui est loin d’être le cas du moyen orient. Ils doivent trouver une solution intra-tribale et confectionner un programme d’intérêt général autrement c’est la misère, la souffrance et la disparition comme les palestiniens et les tribus indiennes de l’Amérique, qui ont disparu par leur incapacité de faire un groupe solidaire.

    DAMMOUS Hanna

    12 h 10, le 06 septembre 2021

  • Les colonisateurs et leurs vassaux vendus a leurs cause se déclarent officiellement et démontrent leurs visions.

    DRAGHI Umberto

    09 h 41, le 06 septembre 2021

  • PAR GOUVERNEMENT FORT L,IRANIEN ENTEND LA SUPREMATIE DE LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL ET SA MAINMISE SUR LE GOUVERNEMENT. FAUT PAS SE TROMPER ET COMPRENDRE AUTREMENT. QUAND AUX BAVARDAGES DU GENDRE DE RENVERSER LES FAITS ET DE PRESENTER LE CPL/AOUN COMME LA VICTIME POUR LA FORMATION DE GOUVERNEMENT OU ILS INSISTENT SUR LE TIERS DE BLOCAGE EN NOMMANT LES DEUX CHRETIENS ET INCLUANT LE LIMOGEAGE DE SALAME DANS LES NEGOCIATIONS ET LE REFUS DE PLUSIEURS MINISTRES NOMMES PAR MIKATI ILS NE SE RIENT DE PERSONNE. TOUT LE LIBAN ET LES INTERESSES CONSEILLERS ETRANGERS NE SONT PAS DUPES ET SAVENT QUE LES LIEUTENANTS INFERNAUX DE LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL NE VEULENT NI GOUVERNEMENT, NI LEGISLATIVES, PROROGATION DE LA CHAMBRE ET DEUX ANS AU PREMIER LIEUTENANT DE BELZEBUTH.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 52, le 06 septembre 2021

  • Quand on ne sait que "se retourner les accusatiions"...et qu'on a déjà besoin d'un médiateur entre Aoun et Mikati...à quoi bon continuer un tel cirque ridicule et honteux ? - Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 41, le 06 septembre 2021

  • "Raïssi exprime à Macron le soutien de Téhéran à un cabinet « fort »". On aimerait le soutien à un "Etat fort". qui commencerait par la dissolution de sa milice présente au Liban.

    Yves Prevost

    07 h 05, le 06 septembre 2021

  • Le mensonge est devenu monnaie courante. Il n'y a plus de limites a l'assassinat de la verite! Entretemps, le pays sombre! Soyez maudits!

    Sabri

    04 h 47, le 06 septembre 2021

  • On ne veut surtout pas d’ un gouvernement "fort". On en a assez avec le règne "fort" du président "fort" dans le Liban "fort". Ce qu’il nous faut c’est un gouvernement compétent, probe, apolitique, et minimal (pas besoin de plus de 12 ministres pour pouvoir travailler sans se mettre des bâtons dans les trous)…

    Gros Gnon

    04 h 07, le 06 septembre 2021

  • Lamentable. Est-ce que les libanais vont chez l'ami Raissi pour aider a former un gouvernement 'fort' en France? Ou vont-ils chez Macron pour l'assurer qu'ils vont aider a former un gouvernement 'fort' a Téhéran? Une populace et ses 'dirigeants' a la merci du plus offrant.

    Mago1

    01 h 14, le 06 septembre 2021

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