Hécatombe de poissons dans le fleuve Nahr el-Bared

Un nombre important de poissons morts flottant à la surface de l’eau a été repéré dimanche dans le fleuve Nahr el-Bared, entre les régions de Akkar, Minié et Denniyé au Liban-Nord. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), la mort des poissons serait due soit à l'utilisation de polluants agricoles dans des terrains bordant le fleuve, soit à des écoulements provenant d'une décharge voisine.

Des habitants de la région ont déploré ce phénomène, mettant en garde contre l'utilisation de l'eau du fleuve qui pourrait être, selon leurs estimations, polluée. Des échantillons ont été prélevés aux fins d'examen. Les habitants ont également appelé les parties concernées au sein des ministères de l'Énergie, de l'Agriculture et de la Santé à envoyer des experts pour enquêter sur le phénomène et examiner l'eau du fleuve et les poissons. Ils ont aussi appelé les municipalités et les forces de sécurité à avertir les villageois, qui utilisent en temps normal l'eau du fleuve à domicile ou pour arroser leurs terrains. 

Toutefois, l'Office des eaux du Liban-Nord a affirmé avoir effectué une inspection du cours d'eau, via notamment le lac de Oyoun el-Samak et les différents barrages de l'office, jusqu'à l'embouchure du fleuve et précisé qu'aucun poisson mort n'avait été retrouvé lors de cette opération, assurant également que la couleur de l'eau était ordinaire. Des personnes qui étaient en train de nager et de pêcher près du lac n'ont pas observé d'hécatombe de poissons, ajoute le communiqué. L'Office des eaux a enfin affirmé que des échantillons de l'eau du lac ont été prélevés afin d'être examinés.

La pollution de l'eau au Liban menace la faune aquatique et engendre souvent des incidents similaires. En mai dernier, plus de cent vingt tonnes de poissons morts avaient été retirées du lac Qaraoun, décimés par les bactéries présentes dans l'eau infestée de déchets industriels et de fertilisants agricoles.