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Dernières Infos - Crise au Liban

Des banques ne paieraient pas les salaires des employés des hôpitaux privés, qui ripostent


Des banques ne paieraient pas les salaires des employés des hôpitaux privés, qui ripostent

Des infirmières universitaires en formation à l’Hôtel-Dieu. Photo Marie Jo Sader

Enième défi pour le système de santé au Liban qui s'effondre au même rythme que la chute du pays : assurer le - maigre- salaire du corps soignant et de l'administration hospitalière. Le syndicat des hôpitaux privés a ainsi annoncé vendredi que certaines banques ne paieraient pas les salaires des employés de ces établissements à moins que ces derniers ne versent les liquidités nécessaires pour couvrir la valeur de ces montants - ce dont ils ne disposent pas.

"Il est impossible pour les hôpitaux d'assurer la valeur monétaire des salaires en espèces car la plupart de leurs revenus sont basés sur des virements bancaires ou des chèques", a affirmé le syndicat. "Nous n'avons même pas les liquidités suffisantes pour payer nos dépenses quotidiennes en espèces", a-t-il déploré, dénonçant une "procédure inéquitable qui touche au gagne-pain de ces employés, alors même qu'ils sont nombreux à quitter le pays". "Les employés de ces banques devront par conséquent payer leurs soins en espèces, même s'ils sont couverts par une assurance médicale ou la Caisse nationale de sécurité sociale libanaise (CNSS), conformément au principe de réciprocité", a riposté le syndicat.

Le système bancaire libanais était basé sur une pyramide de Ponzi qui s'est effondrée à l'automne 2019. Depuis, il a mis en place un contrôle des capitaux officieux en limitant les retraits en livres libanaises et en diminuant le plafond des cartes bancaires. En outre, il pratique un haircut sur l'argent des déposants en dollars en leur imposant de retirer leurs billets verts en livres libanaises au taux de 3.900 L.L., ce qui est bien inférieur à celui du marché parallèle.

Cette décision encore non officielle des banques porte un nouveau coup au système de santé libanais paralysé par les pénuries d'essence et d'électricité. De manière générale, le secteur médical et hospitalier agonise depuis des mois. Plusieurs facteurs sont en cause : l’exode massif des corps infirmier et médical, la crise socio-économique, la pénurie de médicaments et d'équipements médicaux. Face à cette réalité amère, établissements, syndicalistes et praticiens ne cessent d'alerter les autorités sur les conséquences catastrophiques d'une telle situation. Le syndicat des hôpitaux privés a lancé mercredi un nouveau cri d'alarme, mettant en garde contre un "scénario catastrophique et inévitable" auquel les établissements seront confrontés "dans moins de deux semaines".

Fin juillet, au moment de verser les salaires de leurs employés, d'autres entreprises avaient également eu la mauvaise surprise d’apprendre que leur banque refusait d’effectuer les virements demandés en livres et en dollars libanais (les devises bloquées en banque au taux de 3 900 livres le dollar) à moins que ceux-ci ne soient directement provisionnés en espèces.

Enième défi pour le système de santé au Liban qui s'effondre au même rythme que la chute du pays : assurer le - maigre- salaire du corps soignant et de l'administration hospitalière. Le syndicat des hôpitaux privés a ainsi annoncé vendredi que certaines banques ne paieraient pas les salaires des employés de ces établissements à moins que ces derniers ne versent les liquidités...