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Borell évoque l'"opportunité" pour Pékin, Moscou, Ankara de gagner en influence



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Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d'un discours prononcé au siège du Parlement en France, le 8 juin 2021. Photo Jean-Francois Badias/Pool/REUTERS

La prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan représente "le plus important évènement géopolitique" depuis la crise de Crimée en 2014 et "une nouvelle opportunité" pour la Chine, la Russie et la Turquie d'"étendre leur influence" en Asie centrale, a estimé jeudi le chef de la diplomatie de l'UE.

S'exprimant devant le Parlement européen, Josep Borrell a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour l'Europe de "discuter avec les talibans" pour contenir la crise humanitaire mais sans que cela signifie une reconnaissance diplomatique formelle du régime. La situation en Afghanistan "va avoir des impacts de vaste portée sur la sécurité régionale et internationale, il s'agit du plus important évènement géopolitique depuis l'annexion de la Crimée par la Russie" il y a sept ans, a déclaré M. Borrell aux eurodéputés.

Dans ce contexte, "nous devons nous engager activement avec nos partenaires régionaux et internationaux (...) L'Asie centrale va devenir une région plus stratégique pour nous", a prévenu le responsable espagnol. "Nous sommes bien conscients que la Turquie, la Chine, la Russie auront une nouvelle opportunité d'étendre leur influence" au détriment des Occidentaux en Asie centrale, a-t-il averti, appelant à renforcer les relations de la diplomatie européenne avec l'Iran, le Pakistan et l'Inde.

L'UE "devra travailler étroitement avec les Etats-Unis et intensifier ses efforts diplomatiques pour forger avec ses alliés un consensus de sorte à développer une approche commune efficace" vis-à-vis du nouveau régime taliban, selon M. Borrell. A l'heure où les Occidentaux poursuivent à Kaboul leurs opérations d'évacuation de ressortissants étrangers, de personnel afghan et de leurs familles, "nous avons besoin d'établir des canaux de communication avec ceux qui détiennent le pouvoir", a-t-il également insisté. La perspective de voir Bruxelles "parler aux talibans", qu'il avait présentée mardi, a suscité l'émotion, a reconnu le chef de la diplomatie de l'UE. Mais "nous devons être clairs sur le fait que l'ouverture de canaux de communication ne signifie en aucune manière une reconnaissance internationale politique des talibans", a-t-il martelé. "Cela n'est pas une reconnaissance du tout, c'est un moyen d'appuyer l'aide humanitaire à l'Afghanistan tout en renforçant l'assistance aux pays voisins, de sorte qu'ils puissent gérer les répercussions négatives, les migrations internes, le risque accru de terrorisme ou de trafics de drogue", a-t-il expliqué.

Cette intervention de Josep Borrell intervient à la veille d'une réunion par visioconférence, vendredi, des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan sur les conséquences de la situation en Afghanistan.

La prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan représente "le plus important évènement géopolitique" depuis la crise de Crimée en 2014 et "une nouvelle opportunité" pour la Chine, la Russie et la Turquie d'"étendre leur influence" en Asie centrale, a estimé jeudi le chef de la diplomatie de l'UE.
S'exprimant devant le Parlement européen, Josep Borrell a par ailleurs réaffirmé la...