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Économie - Pénuries au Liban

Les stocks d'essence "suffisants jusqu'à la fin de la semaine", les stations Coral sur le point de fermer

Le représentant des propriétaires de stations-service met en garde contre une "paralysie totale" du pays si les responsables politiques et la BDL ne parviennent pas rapidement à un accord sur les subventions. 
Les stocks d'essence

Des voitures faisant la file devant une pompe à essence du quartier de Furn el-Chebback, dans la périphérie de Beyrouth, le 24 juin 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Peu après que le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, ait annoncé jeudi que les réserves d'essence dans les stations-service du pays ne permettraient d'approvisionner le marché local que "jusqu'à la fin de la semaine", sur fond de désaccord entre les responsables politiques et la Banque du Liban (BDL) concernant les subventions, l'entreprise Coral a annoncé qu'elle n'avait plus de stock à distribuer à ses stations, qui fermeraient donc leurs portes dès épuisement de leurs réserves.

"Il est temps que les autorités politiques et monétaires se mettent d'accord, parce que le peuple est actuellement pris dans un étau et que le pays est en train d'être détruit", a plaidé le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, qui a réclamé dans un communiqué de presse "une entente sur un mécanisme concernant les prix des carburants". Les réserves d'essence des sociétés importatrices s'épuisent et celles des stations-service ne suffiront que "jusqu'à la fin de la semaine", a-t-il ajouté. "Il faut trouver rapidement une solution parce que la situation est devenue intenable pour les stations et la population", a-t-il insisté, mettant en garde contre une "paralysie totale" du pays si aucune solution n'est trouvée rapidement. "Le gouverneur de la BDL doit autoriser les navires au large du Liban à décharger leurs carburants sur la base du prix toujours en vigueur fixé par le ministère de l'Énergie", et toujours indexé sur un taux subventionné de 3.900 livres libanaises pour un dollar, a poursuivi M. Brax. 

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Fermeture des stations Coral
De son côté, Coral a annoncé que "pour la première fois depuis sa création, la compagnie ne pourra plus fournir d'essence aux stations-service à partir d'aujourd'hui en raison de l'épuisement des carburants dont elle dispose dans ses entrepôts". "Lorsque les stocks restants auront été écoulés, les stations-service arrêteront de répondre aux besoins des Libanais", a-t-elle également déploré. Le communiqué précise que la compagnie avait importé de l'essence mais l'Etat libanais n'a pas pu assurer le déchargement de la cargaison du navire-citerne qui se trouve au large du pays depuis une semaine.
Selon notre correspondant à Saïda, Mountasser Abdallah, huit de ces stations ont fermé leurs portes dans la ville depuis le début de la journée. 

Pour sa part, et répondant à des rumeurs, une source très bien informée du milieu des importateurs d'essence dément "catégoriquement" que Total, un autre important distributeur de carburant, ait l'intention de fermer ses stations.

La BDL avait annoncé le 11 août qu'elle ne pouvait plus subventionner au taux actuel les importations et que ce mécanisme serait donc arrêté, soulignant qu'elle pourrait toutefois continuer à l'appliquer si une loi était votée au Parlement pour l'autoriser à puiser dans les réserves obligatoires des banques. Une suppression des subventions impliquerait une hausse de plus de 300% des prix des carburants. Le Parlement doit se réunir vendredi pour aborder cette question. En attendant, les stocks encore disponibles dans les stations-service sont vendus au tarif toujours en vigueur, parfois sous la pression de l'armée libanaise qui oblige les propriétaires à vider leurs stocks. Cette situation vient aggraver les pénuries qui frappent déjà le Liban depuis des mois, sur fond d'effondrement socio-économique et financier sévère.

Face à cet effondrement, la colère continue de gronder dans la rue au Liban et plusieurs routes ont été bloquées dans la journée par des protestataires, tant au Nord qu'au Sud. Un groupe de protestataires ont coupé la route Bawaba el-Faouqa dans le quartier principal de Saïda dans le sud du pays à l'aide de bennes à ordures afin de dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie. L'agence nationale d'information (Ani, officielle) précise de son côté que l'autoroute menant vers cette grande ville a été bloquée dans les deux sens de la circulation. Au Liban-Nord, l'axe routier principal menant de Tripoli à Beyrouth a également été bloqué par des manifestants et des propriétaires de taxi en face de l'hôtel Palma. Au cours de ce sit-in, les manifestants ont déploré les pénuries de mazout et d'essence dans le pays. Selon le centre de gestion du trafic routier (TMC), la circulation a été brièvement interrompue sur l'autoroute du Nord reliant Qalamoun à Beyrouth.

Peu après que le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, ait annoncé jeudi que les réserves d'essence dans les stations-service du pays ne permettraient d'approvisionner le marché local que "jusqu'à la fin de la semaine", sur fond de désaccord entre les responsables politiques et la Banque du Liban (BDL) concernant les subventions, l'entreprise Coral a...

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