Le comité interministériel consacré au suivi de la carte d’approvisionnement a annoncé hier avoir finalisé l’essentiel des modalités de fonctionnement de ce dispositif adopté le 30 juin dernier et qui doit servir de substitut aux mécanismes de subventions de facto mis en place par la Banque du Liban (BDL) au début de la crise il y a près de deux ans et dont bénéficiaient jusqu’ici certains importateurs... de moins en moins nombreux. Le comité s’était réuni à plusieurs reprises depuis le vote.
Selon une source proche du dossier, seuls deux points n’ont pas encore été réglés : l’identité de l’émetteur de la carte qui pourrait être soit une société privée choisie via un appel d’offres, soit le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) ; et la conception de la mise en place effective de la plateforme électronique sur laquelle les bénéficiaires du dispositif devront s’inscrire. La source a laissé entendre que le modèle pourrait s’inspirer de la plateforme Impact, lancée sous l’égide de l'Inspection centrale, pour délivrer les autorisations de sortie pendant les confinements liés au Covid-19 ou les inscriptions pour se faire vacciner. Aucun calendrier précis n’a encore été avancé, même si « les choses sont sur la bonne voie », assure la source.
Le comité, présidé à distance par le Premier ministre sortant Hassane Diab qui a récemment été en contact avec un cas positif au Covid-19, se serait cependant entendu sur toutes les autres questions, même si celle, cruciale, du financement semble encore incertaine, selon nos informations. La source contactée suppose que les fonds pourraient provenir des réserves de devises de la Banque du Liban, qui sera délestée du poids des subventions, alors que le montant, lui, sera bien fixé à 93,3 dollars en moyenne par mois avec un plafond à 126 dollars. La question des bénéficiaires a également été réglée : les bénéficiaires seront toutes les familles libanaises vivant sur le territoire sans interruption depuis au moins six mois, à l’exception de celles qui encaissent plus de 10 000 dollars par an, ou l’équivalent en livres au taux du marché parallèle (plus de 20 000 livres pour un dollar hier).
Les membres du comité ont en outre considéré que les transferts reçus de l’étranger par des familles potentiellement bénéficiaires (en principe au nombre de 500 000) seront pris en compte dans le calcul, même s’il s’agit d’aides financières versées par leurs proches. Le comité prévoit également d’exclure de prime abord les familles qui encaissent moins de 10 000 dollars par an mais qui possèdent cette somme dans un ou plusieurs comptes bancaires au Liban. Autres motifs d’exclusion : le fait de payer 3 500 dollars par an de loyer ou plus – ou son équivalent au taux parallèle – ainsi que le fait d’avoir acquis deux véhicules ou plus, neufs ou d’occasion, de modèles commercialisés depuis 2017.
Autre détail important : les familles bénéficiaires ne pourront pas retirer les montants versés en espèces, qu’elles possèdent ou non un compte en banque, ce qui devrait selon la source encourager le déploiement des terminaux de paiement par carte dans les commerces du pays. Les personnes non bancarisées pourront elles charger leur carte auprès d’espaces prévu à LibanPost ou via les sociétés de transfert d’argent.
commentaires (6)
Honteux.et médiocre .et voleurs.
Marie Claude
11 h 46, le 11 août 2021