Le Hezbollah a tiré vendredi plus de 10 roquettes vers Israël qui a riposté par des frappes d'artillerie, une escalade majeure entre l'Etat hébreu et le mouvement chiite soutenu par l'Iran. La tension est montée après les tirs d'une dizaine de roquettes, revendiqué par le Hezbollah, sur des territoires dans la région disputée du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967, au lendemain de frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban.
"A 11h15 vendredi, les groupes du martyr Ali Kamel Mohsen et du martyr Mohammad Kassem Tahan de la révolution islamique ont bombardé un terrain à découvert dans les environs des bases de l'occupation israélienne dans le secteur des fermes de Chebaa, avec des dizaines d'obus de calibre 122 mm", a annoncé le Hezbollah dans un communiqué. Ali Kamal Mohsen était un combattant du Hezbollah. Il avait été tué dans un raid israélien près de Damas en Syrie, en juillet 2020. Mohammad Tahan, quant à lui, avait été tué au cours des manifestations le long de la frontière au Liban-Sud pendant les bombardements israéliens de Gaza en mai dernier. Le parti chiite a souligné que ces tirs ont été opérés en guise de représailles après les frappes menées par l'aviation israélienne dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'agissait des premiers raids aériens israéliens au Liban depuis des années, marquant une escalade des tensions le long de la frontière.
Selon l'armée israélienne, le Hezbollah a lancé 19 roquettes. Dix ont été interceptées par le "Dôme de fer", le système de défense anti-aérien israélien, six ont atterri dans des "terrains découverts" en territoire israélien et trois ont manqué leur cible et ont atterri au Liban. Les sirènes d'alarme ont alors retenti dans le nord de l'État hébreu, selon le compte Twitter de l'armée israélienne. Selon le quotidien israélien Haaretz, la cible de ces tirs serait "la région de Har Dov" (l'appellation israélienne des fermes de Chebaa, situées sur un versant du Mont Hermon), où se trouve une base militaire.
"Ne pas tester l'Etat d'Israël"
"En réponse aux plus de dix roquettes lancées contre Israël par le Liban, nous frappons des sites de lancement de roquette" en territoire libanais, a réagi l'armée israélienne dans un tweet. "Nous ne permettrons pas que des attaques contre les civils israéliens restent sans réponse".
Dans un communiqué, l'armée libanaise a pour sa part confirmé que dix obus israéliens étaient tombés aux abords de la localité de Sadaneh et trente autres près de Bastara et de Kfarchouba, déclenchant plusieurs incendies. "Les unités de l'armée déployées sur le terrain, en coordination avec la Finul, prennent les mesures de sécurité nécessaires pour rétablir le calme dans la zone", a-t-elle assuré. Pendant et après ces tirs, qui ont pris fin en début d'après-midi selon des informations du site de la chaîne d'informations al-Manar (pro-Hezbollah), l'aviation israélienne a survolé à basse et moyenne altitude plusieurs régions du Liban-Sud et les hauteurs du Kesrouan.
Commentant la situation après une série de réunions entre officiels et hauts-gradés israéliens, un porte-parole de l'armée israélienne, a déclaré que son pays ne veut pas d'"escalade en vue d'une véritable guerre", se disant toutefois "prêt" à y faire face. "Nous ne permettons pas à ces actes terroristes de continuer", a déclaré à des journalistes . Même son de cloche du numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem: "nous ne pensons pas que les choses se dirigent vers une escalade, bien que le Hezbollah soit préparé" à une confrontation, a-t-il affirmé à la presse.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a toutefois menacé de "rendre la situation au Liban encore plus désastreuse qu'elle ne l'est". "Nous n'avons pas l'intention de laisser le Hezbollah jouer avec nous, et il le sait. La situation du Liban est désastreuse. Nous pouvons la rendre encore pire", a-t-il mis en garde lors d'un entretien télévisé avec la chaîne israélienne Channel 12, en référence à la crise socio-économique inédite qui secoue le pays du Cèdre depuis plusieurs mois. Il a recommandé au Hezbollah, à l'armée et au gouvernement libanais de "ne pas tester l'Etat d'Israël". "Nous n'avons aucun intérêt au Liban, si ce n'est (y maintenir) la sécurité et le calme", a encore assuré M. Gantz. "Israël demande à la communauté internationale et aux États-Unis en particulier d'exiger du gouvernement libanais la fin des tirs de roquettes sur Israël", a encore plaidé le ministre israélien de la Défense auprès de son homologue américain lors d'un entretien téléphonique. L'Etat hébreu "continuera d'opérer contre le Hezbollah" pour défendre sa population, a-t-il ajouté.
Réagissant à cette poussée de fièvre, le commandant en chef de la Force intérimaire de l'ONU au Liban a affirmé être en "contact direct" avec les différentes parties qu'il a appelées à un cessez-le-feu, selon un communiqué. "Il s'agit d'une situation très dangereuse, avec des actes d'escalade de la part des deux parties au cours des deux derniers jours", a ajouté la force onusienne qui assure s'engager activement via des mécanismes de liaison et de coordination formels et informels pour empêcher la situation de devenir hors de contrôle.
Accord quasi tacite
Fait aussi rare que surprenant, des habitants druzes du village de Hasbaya au Liban-Sud ont arrêté dans la foulée de l'escalade un camion transportant un lance-roquettes à plusieurs canons utilisé lors de l'attaque du Hezbollah, a indiqué à l'AFP une source militaire. "Une unité de l'armée (libanaise) dans le village de Chouaya a arrêté quatre personnes qui ont tiré les roquettes et a saisi le lance-roquettes", a indiqué l'armée dans un communiqué. Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre des villageois en colère bloquant le passage du camion et accusant le Hezbollah de mettre en danger des vies civiles en lançant des roquettes à proximité de zones résidentielles.
L'aviation israélienne bombarde régulièrement des positions présumées du Hamas palestinien dans la bande de Gaza et mène aussi des frappes en Syrie voisine, où elle cible des positions de forces pro-iraniennes. Mais ces raids n'avaient pas ciblé des bastions du Hezbollah dans le sud du Liban. Ses dernières frappes aériennes connues au Liban remontent à 2014, avait confirmé jeudi à l'AFP l'armée israélienne. Mais ces raids n'avaient pas ciblé des bastions du Hezbollah dans le sud du Liban.
Les deux camps ennemis s'étaient livrés à une guerre meurtrière de 33 jours en 2006 ayant tué 1.200 libanais, en majorité des civils, et 160 Israéliens, pour la plupart des soldats. Depuis, les deux camps évitent tout embrasement, en vertu d'un accord quasi tacite sur les règles de confrontation. Une poussée de fièvre entre les deux camps avait déjà eu lieu en 2019, lorsque le Hezbollah a pris pour cible un véhicule militaire israélien en représailles à deux attaques "israéliennes" le visant en Syrie et au Liban. À l'époque, le mouvement chiite avait promis de répliquer à la mort de deux de ses membres lors d'un raid israélien près de Damas, accusant aussi Israël d'avoir lancé une attaque au drone dans la banlieue sud de Beyrouth, son principal bastion dans la capitale libanaise.
Les échanges de tirs ces deux derniers jours à la frontière libano-israélienne coïncident avec une recrudescence des tensions entre l'Etat hébreu et l'Iran dans la foulée d'une attaque meurtrière contre un pétrolier géré par la société d'un milliardaire israélien, en mer d'Oman.
Jeter en prison les leaders de Hezbollah qui ont pris l’initiative de lancer les roquettes sur Israël est peut être impossible mais AOUN DEVRAIT AVOIR L’AUDACE DE CRITIQUER CETTE ATTAQUE DE HEZBOLLAH CONTRE ISRAËL ET NE PAS ALLER PLEURNICHER À L’ONU POUR DÉNONCE « L’AGRESSION ISRAÉLIENNE » ALORS QUE DE TOUTE ÉVIDENCE ELLE A ÉTÉ PROVOQUÉE PAR HEZBOLLAH ET ENSUITE SE LAISSER TRAITÉ D’IDIOT FINI PAR TOUS LES MEMBRES DU CONSEIL DE SÉCURITÉ QUI FERONT ASSUMER LA RESPONSABILITÉ AU LIBAN CAR C’EST BIEN DU LIBAN QUE 9 FUSÉES ONT ÉTÉ TIRÉES ET ISRAËL A JUSTE RÉPLIQUÉ
04 h 06, le 07 août 2021