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Économie - Crise au Liban

Plus de 55 % des Libanais vivent dans la pauvreté, selon une ONG

"Plus de la moitié des travailleurs migrants sont au chômage et incapables de répondre à leurs besoins alimentaires", déplore l'Observatoire euro-méditerranéen des Droits de l'Homme.

Plus de 55 % des Libanais vivent dans la pauvreté, selon une ONG

Une fillette s'occupant de sa sœur dans une rue de Tripoli, au Liban, le 3 juin 2020. Photo d'archives AFP

Alors que le pays du Cèdre s'enlise de plus en plus depuis 2019 dans la pire crise socio-économique de son histoire récente, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme a déploré lundi la détérioration des conditions de vie au Liban, qui a poussé plus de 55% des Libanais sous le seuil de pauvreté et la moitié des travailleurs migrants au chômage. 

"Les crises cumulées au Liban et l'incapacité du gouvernement à les gérer ont provoqué une détérioration inédite de la situation dans le pays avec des taux de pauvreté dépassant 55%", souligne l'Observatoire. Dans un rapport intitulé "Le Liban, la descente vers l'abîme", il précise également que plus de 50% des travailleurs migrants sont au chômage", mettant en garde contre les répercussions dangereuses de cette situation sur leurs conditions de vie et leur sécurité.

Impact de la crise économique 
Bien que le Liban ait traversé de nombreuses crises suite à l'apparition de la pandémie de Covid-19 et aux explosions au port de Beyrouth, l'ONG estime que "c'est la crise économique qui a eu l'impact négatif le plus important sur la vie des Libanais". "L'Etat a fait face au cours de l'année écoulée à une détérioration économique due à une contraction de la croissance du PIB de 20,3 % et un taux d'hyperinflation supérieur à 100%, auxquels s'ajoutent une dépréciation inédite de la livre libanaise et une augmentation aigue du taux de pauvreté", explique l'Observatoire euro-méditerranéen dans son rapport.

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L'ONG a par ailleurs déploré l'augmentation considérable des prix des denrées et services essentiels. "Les prix de 17 denrées essentielles dont les fruits, les légumes, les céréales, les huiles et les produits laitiers ont augmenté de 350% en raison de la dépréciation de la monnaie locale", relève l'ONG. Le rapport précise ainsi que le prix du pain a augmenté de 8 fois au cours de l'année en cours, le prix de la "rabta" (le paquet) étant passé à 4.500 LL pour les 876 grammes selon le dernier tarif publié la semaine dernière par le ministère de l'Economie.

L'organisation a par ailleurs dénoncé dans son rapport l'effondrement du secteur hospitalier au Liban. "La crise que traverse le secteur sanitaire menace la vie de centaines de malades qui ne peuvent plus se procurer les médicaments, déjà introuvables, notamment ceux pour soigner les maladies chroniques", a déploré l'ONG. Au vu de la crise que traverse le pays, les hôpitaux souffrent d'une pénurie de médicaments et de matériel médical, la Banque du Liban (BDL) qui subventionne l'importation de ces produits, ayant levé partiellement ce mécanisme en raison de l'épuisement de ses réserves.

"Conditions dangereuses et insalubres"
L'ONG a par ailleurs précisé que les migrants qui travaillent au Liban ont également subi les répercussions négatives de la crise. "Plus de la moitié des travailleurs migrants sont au chômage et incapables de répondre à leurs besoins alimentaires. Ils vivent dans des conditions dangereuses et insalubres, en raison de l'inadéquation des logements, des loyers élevés et des menaces d’expulsion", dénonce l'Observatoire. 

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Afin d'aider le Liban à sortir du gouffre, le conseiller juridique de l'Observatoire, Tarek Hajjar, a appelé les dirigeants libanais à prendre des mesures pour faire face à la situation. "Le gouvernement libanais est tenu, conformément à la Constitution nationale et aux conventions sur les droits de l’homme qu’il a ratifiées, d’assurer à ses citoyens une vie décente et de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les Libanais jouissent de leurs droits, y compris les droits à l’alimentation, la santé, la sécurité, le travail, les transactions financières et d’autres droits fondamentaux". 

L’Observatoire euro-méditerranéen a enfin appelé la communauté internationale à "prendre des mesures urgentes et résolues pour faire pression sur les autorités libanaises afin d'éviter une aggravation des crises dont souffrent les Libanais et de s’assurer qu’elles leur assurent leurs besoins fondamentaux". Il a également souligné "la nécessité de superviser le travail des autorités libanaises dans le cadre l’acheminement des aides au Liban ainsi que le travail des institutions de l’État en vue de lutter contre la corruption et de renforcer le rôle du pouvoir judiciaire".

Alors que le pays du Cèdre s'enlise de plus en plus depuis 2019 dans la pire crise socio-économique de son histoire récente, l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'Homme a déploré lundi la détérioration des conditions de vie au Liban, qui a poussé plus de 55% des Libanais sous le seuil de pauvreté et la moitié des travailleurs migrants au chômage. "Les crises...

commentaires (1)

Tous ces statistiques sur la "pauvreté" des Libanais... essayez d'embaucher une domestique Libanaise, un preposé de station service Libanais. Ils ne veulent pas. Les Libanais veulent juste un travail juteux dans le gouvernement avec une grosse compensation ou etre chauffeur / "security". Il y a des gens qui ont des dollars dans le pays. Mais le transfert se passe pour les syriens ou africains. Pas vers les Libanais.

Tina Zaidan

09 h 13, le 03 août 2021

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Commentaires (1)

  • Tous ces statistiques sur la "pauvreté" des Libanais... essayez d'embaucher une domestique Libanaise, un preposé de station service Libanais. Ils ne veulent pas. Les Libanais veulent juste un travail juteux dans le gouvernement avec une grosse compensation ou etre chauffeur / "security". Il y a des gens qui ont des dollars dans le pays. Mais le transfert se passe pour les syriens ou africains. Pas vers les Libanais.

    Tina Zaidan

    09 h 13, le 03 août 2021

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