Alors que le secteur hospitalier au Liban en pleine crise est mal préparé face à l'arrivée d'une nouvelle vague de coronavirus, le pays a enregistré 341 nouveaux cas et 2 décès au cours des dernières 24h. Selon le bilan du ministère de la Santé publié lundi, une seule des nouvelles contaminations provient de l'étranger. Ces chiffres portent à 555.643 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.894 décès et 536.397 guérisons.
Le nombre quotidien de cas est bien moins élevé que ceux enregistrés ces derniers jours, un nombre moins élevé de tests pouvant être analysés le dimanche, jour de fermeture de la majorité des laboratoires.
Alors que la campagne de vaccination se poursuit, le ministère de la Santé a précisé dans son rapport que 24.5% des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose, et 16.8% les deux nécessaires pour atteindre l'immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm.
"Accès inégal aux services de santé"
Face à l'effondrement économique et social du pays, les hôpitaux sont de plus en plus vulnérables, notamment en raison des pénuries de médicaments et de matériel médical et de l'immigration du personnel de santé. Dans ce contexte de crise, Firas Abiad, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth a mis en garde contre l'"accès inégal aux services de santé". "L'accès inégal va rapidement empirer au Liban au détriment des personnes à revenu limité au Liban", a déploré le médecin. "Le secteur hospitalier privé pourra s'adapter plus rapidement à la crise économique actuelle" vu qu'il est "plus flexible" que le secteur public, a-t-il souligné dans une série de tweets. "Les hôpitaux privés et les assurances se préparent à la phase qui va suivre la levée des subventions. Les nouveaux tarifs seront basés sur le taux du dollar sur le marché parallèle", a expliqué le Dr Abiad. "Ceux qui peuvent payer les frais des assurances pourront toujours bénéficier des services offerts par les hôpitaux privés malgré la pénurie de médicaments et de matériel (médical)", a-t-il souligné. En revanche, les personnes à faible revenu iront dorénavant se faire soigner dans les hôpitaux gouvernementaux, selon Firas Abiad. "Au vu de l'absence d'aides ou de subventions, les tarifs réduits qui seront fixés par le secteur public ne seront pas suffisants pour assurer le travail quotidien ni pour acheter les (produits) requis", a déploré Firas Abiad. "Le sentiment d'inégalité et d'injustice est un moteur essentiel de la déstabilisation sociale", a également mis en garde le médecin.
commentaires (1)
Contamination venant de l’étranger ???
Eleni Caridopoulou
18 h 34, le 27 juillet 2021