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Société - Explosions au port

A la colère des proches des victimes, les forces de l'ordre opposent leurs lacrymogènes

De nombreux blessés parmi les manifestants et les forces de sécurité, lors d'un sit-in devant le domicile du ministre sortant de l'Intérieur.

A la colère des proches des victimes, les forces de l'ordre opposent leurs lacrymogènes

Un proche d'une victime de l'explosion du 4 août 2020 blessé à la tête par la police lors d'un rassemblement à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine

A vingt-deux jours du premier anniversaire de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, la colère des familles des victimes a éclaté mardi dans la rue, devant la résidence du ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Et face aux proches des victimes du 4 août 2020, la police n'y est pas allée de main morte, ayant notamment recours à des gaz lacrymogènes. Résultat : nombre de manifestants ont été blessés. Des blessés ont également été recensés dans les rangs de la police déployée en masse à l'entrée de l'immeuble situé dans le quartier de Qoraytem. Ce qui n'a pas empêché les manifestants de faire tomber les barrières d'entrée et de pénétrer dans l'enceinte de l'édifice.

Tout a commencé vers 17h30, dans une ambiance lourde, lors que des dizaines de familles ont formé un cortège motorisé et ont sillonné les rues de la capitale, sur fond de sons de cloches d'églises et de prières musulmanes. Épaulés par des manifestants anti-régimes, ils s'étaient rassemblés près du Parlement, pour réclamer justice. Une justice sans cesse entravée par la classe dirigeante qui rechigne à coopérer avec le juge d'instruction, Tarek Bitar.

"Terroriste, terroriste"

Après avoir maintenu le flou sur la destination de leur cortège, les familles se sont dirigées vers l'immeuble où réside le ministre sortant de l'Intérieur. Celui-ci, qui refuse de donner son feu vert pour la comparution en justice du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, avait reçu chez lui les familles il y a trois jours. Une réunion qui n'a pas permis de baisser la tension.


"Terroriste, terroriste, Mohammad Fahmi est un terroriste", ont crié certains manifestants en colère. A bord d'un pick-up, William Noun, frère de l'une des victimes de l'explosion du port, transportait des cercueils vides afin de les déposer devant les domiciles des responsables. "Mohammad Fahmi est un menteur. Devant les caméras il affirme une chose, puis en coulisse il dit le contraire", s'emporte le jeune homme. "Notre objectif, c'est que Mohammad Fahmi donne immédiatement l'autorisation de poursuivre les suspects, sinon, il est leur complice", estime Anthony Bakhos Doueihy, un manifestant qui s'est confié à notre journaliste sur place Mohammad Yassine.

Photo Mohammad Yassine

Excédés, plusieurs protestataires ont alors démantelé trois barrières érigées sur place, et ont tenté de pénétrer dans l'immeuble. C'est alors que des échauffourées ont éclaté, faisant plusieurs blessés dans les deux camps. Le père d'une victime de l'explosion a notamment été blessé à la tête, et saignait abondamment, selon des informations rapportées par notre journaliste sur place.

En soirée, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour déloger les protestataires de l'entrée de l'immeuble. De nombreux protestataires souffraient de suffocation et ont dû battre en retraite.

Les explosions du 4 août ont tué plus de 200 personnes, fait des milliers de blessés et détruit des quartiers entiers de Beyrouth.

Rassemblement près du Parlement

Le juge Bitar fait face à une levée de boucliers de la part de la classe politique, après avoir demandé la levée de l'immunité parlementaire de responsables politiques "en vue de les inculper et d'engager des poursuites pour éventuelle intention d'homicide", mais aussi pour "négligence et manquements", les responsables "n'ayant pas pris les mesures nécessaires pour éviter au pays le danger de l'explosion". En plus du général Ibrahim, des poursuites ont été lancées contre les députés Ghazi Zeaïter, Ali el-Khalil et Nouhad Machnouk, l'ancien ministre Youssef Fenianos, l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, un ex-chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, plusieurs officiers et le chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba.

A l'approche de la première commémoration annuelle du drame, les familles des victimes manifestent presque quotidiennement dans la rue pour crier leur colère et réclamer justice.

Parallèlement au rassemblement devant le domicile du ministre sortant de l'Intérieur, des dizaines de contestataires se sont regroupés près du siège du Parlement, afin de réclamer la levée de l'immunité des responsables inculpés.

A vingt-deux jours du premier anniversaire de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, la colère des familles des victimes a éclaté mardi dans la rue, devant la résidence du ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Et face aux proches des victimes du 4 août 2020, la police n'y est pas allée de main morte, ayant notamment recours à des gaz lacrymogènes. Résultat : nombre de...

commentaires (4)

Ces assassins qui sont en train de tuer les millions de libanais à petit feu après avoir tué plus de deux cents ne peuvent pas respecter la peine et la révolte des parents et amis des morts par leur faute et poursuivent leur politique de la violence et du despotisme pour assurer leur sécurité propre. Il ne faut pas les laisser dormir ni eux ni leurs familles et proches jusqu’à ce qu’ils déguerpissent. Libanais allez prêtez main forte aux familles des victimes peut être que demain ce sera votre tour de subir leurs crimes qui restent toujours non élucidés et jamais punis.

Sissi zayyat

21 h 41, le 13 juillet 2021

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Commentaires (4)

  • Ces assassins qui sont en train de tuer les millions de libanais à petit feu après avoir tué plus de deux cents ne peuvent pas respecter la peine et la révolte des parents et amis des morts par leur faute et poursuivent leur politique de la violence et du despotisme pour assurer leur sécurité propre. Il ne faut pas les laisser dormir ni eux ni leurs familles et proches jusqu’à ce qu’ils déguerpissent. Libanais allez prêtez main forte aux familles des victimes peut être que demain ce sera votre tour de subir leurs crimes qui restent toujours non élucidés et jamais punis.

    Sissi zayyat

    21 h 41, le 13 juillet 2021

  • QUE LE 14 JUILLET 1789 LES INSPIRE...

    Desperados

    21 h 38, le 13 juillet 2021

  • Comment le ministre de l'intérieur, chargé seulement de la gestion des affaires courantes, son gouvernement étant démissionnaire, peut il prendre la décision de refuser d'autoriser la comparution en justice du directeur de la Sûreté générale ? En a t il seulement le droit, d'autant que le premier ministre démissionnaire a maintes fois déclaré qu'il n'avait plus mandat pour décider, sauf pour les affaires courantes.

    C…

    20 h 30, le 13 juillet 2021

  • Ils ne sauront jamais la vérité….

    Eleni Caridopoulou

    18 h 40, le 13 juillet 2021

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