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Manifestation devant le palais de Justice de Beyrouth pour "l'indépendance du pouvoir judiciaire"


Manifestation devant le palais de Justice de Beyrouth pour

Des manifestants de Minteshreen, un groupe issu du mouvement de contestation populaire en octobre 2019, rassemblés devant le palais de Justice de Beyrouth, le lundi 5 juillet 2021. Capture d'écran vidéo/Twitter/@Akhbaralsaha

Quelques dizaines de manifestants, notamment issus de "Minteshreen", un groupe issu du mouvement de contestation populaire déclenché en octobre 2019, se sont rassemblées lundi devant le palais de Justice de Beyrouth afin de réclamer l'"indépendance du pouvoir judiciaire". Ils ont aussi demandé la levée de l'immunité de certains députés, notamment après la dernière avancée dans l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

"Nous sommes des révolutionnaires et nous n'avons pas peur ni du coronavirus, ni du terrorisme, ni des partis voyous", ont scandé les manifestants, dans des images vidéo postées par le collectif "Akhbar el-Saha" sur Twitter. S'adressant au juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth, des manifestants lui ont demandé d'être "le héros, en ces temps de défaites".

Des parents des pompiers tués le 4 août ont également manifesté l'après-midi devant le Palais de justice afin d'exprimer leur soutien "jusqu'au bout" au juge Bitar et réclamer la vérité. "Nous savons que vous subissez de fortes pressions, mais nous savons aussi que vous ne ferez pas marche arrière", a souligné un porte-parole, en s'adressant au juge Bitar. "Nous avons tout perdu : nos frères, nos enfants, notre avenir et notre pays. Nous n'avons plus rien à perdre, même si la vérité nous coûtera notre sang", a-t-il prévenu. Il a aussi réclamé, au nom des parents des victimes, la vérité autour de trois points : l'achat du nitrate d'ammonium, son stockage à Beyrouth et la cause de son explosion. "Nous n'accepterons pas de demi-vérités", a-t-il enfin averti.

Le juge Bitar avait adressé vendredi une requête au Parlement pour lever l'immunité des députés Nouhad Machnouk, Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil (ces deux derniers étant proches du président de la Chambre Nabih Berry), en vue de les inculper et d'engager des poursuites contre eux pour "éventuelle intention d'homicide" mais aussi pour "négligence et manquement". Le magistrat, qui avait repris l'instruction en février après la récusation de son prédécesseur Fadi Sawan, souhaite également entendre le Premier ministre sortant Hassane Diab, déjà inculpé par l’ancien enquêteur en chef. Cette inculpation et celle de trois anciens ministres avaient provoqué une levée de boucliers au sein de la classe politique et poussé M. Sawan à se récuser. Tarek Bitar a aussi lancé des poursuites contre d'actuels et d'anciens hauts responsables politiques et sécuritaires, parmi lesquels l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, un ex-chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, plusieurs officiers, le chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba et Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale.

Cette avancée dans l'enquête fait craindre des ingérences et des entraves politiques. Hormis ces inculpations, l'enquête sur les causes de la double explosion n'a jusqu'à présent donné aucun résultat, au grand dam des familles des victimes. 

Dans le cadre de ces derniers développements de l'enquête, le procureur général près la cour de Justice, le juge Ghassan Khoury, a commencé dans la journée à passer en revue les demandes que lui a adressées le juge Bitar concernant les poursuites engagées contre les juges Jad Maalouf et Carla Chaouah.


Quelques dizaines de manifestants, notamment issus de "Minteshreen", un groupe issu du mouvement de contestation populaire déclenché en octobre 2019, se sont rassemblées lundi devant le palais de Justice de Beyrouth afin de réclamer l'"indépendance du pouvoir judiciaire". Ils ont aussi demandé la levée de l'immunité de certains députés, notamment après la dernière avancée dans...