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Société - Crise

Vingt-six blessés dans des manifestations qui ont dégénéré en actes de violence

Désespéré par les files d’attente interminables devant les stations-service, un homme tente de mettre le feu à sa voiture dans le Akkar.

Vingt-six blessés dans des manifestations qui ont dégénéré en actes de violence

Des manifestants mettant le feu à des pneus, place des Martyrs. Anwar Amro/AFP

Le week-end écoulé a été marqué par des actes de violence sur fond de pénurie d’essence, de stations-service fermées, de perquisitions et saisies d’essence stockée, alors que la livre continuait sa chute face au dollar, frôlant samedi la barre des 18 000 livres pour un dollar sur le marché parallèle. Le prix du bidon d’essence risque, lui, de doubler à partir d’aujourd’hui, en raison d’une réduction des subventions de la Banque du Liban.

Excédés par la situation, des centaines de protestataires sont descendus dans les rues hier et samedi, bloquant les routes dans différentes régions du pays à l’aide de pneus ou de bennes à ordures en flammes. Mais, c’est au Liban-Nord et au Liban-Sud que les manifestations ont dégénéré samedi en actes de violence.

En effet, les manifestations organisées samedi soir à Tripoli, au cours desquelles des protestataires ont tenté de prendre d’assaut certains bâtiments publics, notamment une agence de la Banque du Liban, alors que d’autres se sont rendus devant les maisons des responsables politiques de la région, ont été émaillées de heurts. Bilan : près de vingt blessés, au nombre desquels dix militaires dont « neuf lorsque des jeunes à mobylette ont lancé des grenades assourdissantes en direction d’une unité de l’armée », selon un bilan du commandement militaire. De son côté, une association de secours basée à Tripoli a fait état de « 18 blessés, parmi les civils et les militaires, dont quatre qui ont dû être hospitalisés ». Certains ont été blessés par des balles en caoutchouc, d’autres par les éclats provoqués par une grenade assourdissante, a expliqué à l’AFP un responsable de l’association.

Au lendemain d’une nuit violente, deux manifestations ont été organisées hier à Tripoli, la première en solidarité avec l’armée et la seconde pour appeler à sanctionner les personnes qui ont ouvert le feu sur les protestataires. Tout comme la veille, les protestataires se sont rendus hier aussi devant les maisons des députés, les appelant à démissionner.

Des échauffourées ont également éclaté samedi au Liban-Sud entre des manifestants et des soldats qui tentaient de rouvrir les accès à la place des Martyrs de Saïda et qui se sont soldées par six blessés. Sur des photos envoyées par notre correspondant local, Mountasser Abdallah, on voit des protestataires au visage ensanglanté ou inconscients et portés à bout de bras par d’autres. Quatre personnes ont été arrêtées. Au cours de ces manifestations, les protestataires ont tenté de s’introduire dans le bâtiment de l’Office de l’eau du Liban-Sud, mettant le feu à l’entrée de l’immeuble, alors que d’autres ont essayé d’entrer dans l’agence de la Banque centrale de la ville. Hier, des manifestants ont essayé de nouveau d’entrer dans le bâtiment de l’Office de l’eau du Liban-Sud sur lequel ils ont jeté des pierres, brisant plusieurs vitres de la façade. Ils ont également enfoncé la grille de l’immeuble.

En soirée, plusieurs routes dans les différentes régions étaient bloquées à l’aide de pneus ou de bennes enflammés.

Perquisitions en série

Par ailleurs, pour tenter de combattre le monopole présumé exercé par les stations-service, le département de la Sécurité de l’État a mené hier plusieurs perquisitions dans les cazas de Marjeyoun au Liban-Sud et de Denniyé au Liban-Nord. Dans la localité de Saksakiyé au Liban-Sud, les forces de sécurité ont saisi dix mille litres d’essence dans une station-service et l’ont forcée à ouvrir ses portes et servir les clients.

La Sécurité de l’État a également saisi 148 gallons d’essence stockés dans une boutique à Bourj Brajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth. Le propriétaire du magasin a été arrêté et déféré devant la justice et son commerce mis sous scellés. Ce sont des voisins qui ont alerté les autorités lorsqu’ils ont vu le suspect stocker ces gallons.

À ce propos, le ministre sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, a écrit hier sur son compte Twitter que la campagne se poursuivait pour le contrôle des sociétés de distribution, des stations-service et des particuliers qui stockaient l’essence en attendant une hausse des prix pour faire du profit. « Les forces de sécurité ont perquisitionné plusieurs entrepôts en vue de se débarrasser du fléau du monopole », a-t-il posté.

Au Liban-Nord enfin, la situation a failli prendre une tournure dramatique. Désespéré et excédé par les files d’attente interminables et humiliantes pour obtenir du carburant, un homme a tenté de mettre le feu à sa voiture avec de l’essence devant une station au bord de la route reliant Halba et Khreibet el-Joundi dans le Akkar. Des jeunes sont intervenus et l’en ont empêché.

Le week-end écoulé a été marqué par des actes de violence sur fond de pénurie d’essence, de stations-service fermées, de perquisitions et saisies d’essence stockée, alors que la livre continuait sa chute face au dollar, frôlant samedi la barre des 18 000 livres pour un dollar sur le marché parallèle. Le prix du bidon d’essence risque, lui, de doubler à partir...

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