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Société - Crises au Liban

Plusieurs routes coupées par les contestataires excédés

Protestations à Saïda, Beyrouth et Tripoli. 

Plusieurs routes coupées par les contestataires excédés

Route coupée à Saïda. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah.

Les Libanais excédés exprimaient jeudi soir leur colère contre la crise, la dépréciation de la livre et les pénuries dans plusieurs régions du Liban, selon plusieurs informations rapportées par les médias locaux. Plus tôt dans la journée, les commissions parlementaires mixtes avaient approuvé la proposition de loi sur la carte d'approvisionnement qui doit être distribuée aux familles libanaises les plus défavorisées. 

En soirée, dans la banlieue-sud de Beyrouth, des manifestants ont coupé la route devant le Conseil supérieur chiite. A Jal el-Dib aussi, un embouteillage monstre était observé après que des protestataires ont coupé l'autoroute en direction du Nord. L'armée a ensuite rouvert le passage devant les voitures. L'autoroute de Zouk Mosbeh a également été brièvement coupée.

Toujours en soirée, les habitants de Tripoli ont marché dans les rues de cette grande ville du Liban-Nord pour protester contre la "dégradation des conditions de vie", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ils ont réclamé la formation d'un gouvernement rapidement "pour sauver le pays de la crise qu'il traverse".  Les protestataires prévoient de manifester devant les maisons des députés de la ville.  Sur la route principale Abdé-Halba une dispute a éclaté entre des manifestants et des personnes qui réclamaient la réouverture de la route. Des tirs en l'air ont eu lieu et l'armée s'est rendue sur place. Dans la matinée, plusieurs axes avaient été bloqués dans la région, au niveau de l'autoroute de Minié, de Beddaoui et de Halba (Akkar).

A Saïda, au Liban-Sud, quelques dizaines de personnes ont bloqué les accès à la place Élia au moyen de véhicules et de barrages de fortune, ainsi que la route maritime menant jusqu'à Tyr, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Des manifestants ont en outre forcé la fermeture de certains bureaux de change de la ville. Les routes de Kharayeb-Zarariyé et de Haret Saïda ont également été coupées.

A Jnah, des protestataires ont coupé la route au niveau de la descente Sultan Ibrahim à l'aide de pneus enflammés.

A Corniche Mazraa, les manifestants ont bloqué le passages aux voitures au niveau de la mosquée Abdel Nasser dans les deux directions.

Au sud de Beyrouth, des manifestants ont coupé durant la journée l'ancienne route de l'aéroport ainsi que plusieurs axes au niveau de Dohat Aramoun au moyen de pneus enflammés. Dans la capitale, des protestataires ont coupé la route de la Cité sportive à l'aide de pneus et de bennes à ordures enflammés.

La carte d'approvisionnement approuvée par les commissions parlementaires mixtes servira de substitut aux mécanismes de subvention dont bénéficient encore certaines importations, comme le carburant, les médicaments, le matériel médical et certaines denrées essentielles. Ce dispositif est appliqué depuis octobre 2019, mais doit être revu. Les réserves en devises de la Banque du Liban (BDL) ont fondu comme neige au soleil et de nombreuses critiques ont été exprimées par les responsables sur le détournement des produits subventionnés, dont une partie fait l'objet d'un trafic vers la Syrie et d'autres pays, ainsi que de monopoles et de stockage illégal.

Le Liban s'enfonce irrémédiablement dans la crise et ses habitants souffrent d'une perte vertigineuse de leur pouvoir d'achat et de graves pénuries de biens de première nécessité. A ce sujet, les hôpitaux privés avaient estimé plus tôt dans la journée que la crise grave des soins de santé ne pourrait se résoudre "qu'au moyen d'aides extérieures", tandis que des "mesures exceptionnelles" ont été annoncées par les autorités pour faire face à la crise du carburant. La veille, ce sont les importateurs de denrées alimentaires qui avaient déploré que la Banque centrale leur devait 75 millions de dollars de subventions et qu'ils risquaient d'être forcés de vendre leurs produits au taux du marché parallèle, qui tournait jeudi autour de 15.850 livres pour un dollar.


Les Libanais excédés exprimaient jeudi soir leur colère contre la crise, la dépréciation de la livre et les pénuries dans plusieurs régions du Liban, selon plusieurs informations rapportées par les médias locaux. Plus tôt dans la journée, les commissions parlementaires mixtes avaient approuvé la proposition de loi sur la carte d'approvisionnement qui doit être distribuée...

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