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Dernières Infos - Crise des soins de santé au Liban

Il n'y aura pas de solution à la crise sans aide internationale, estiment les hôpitaux privés

Il n'y aura pas de solution à la crise sans aide internationale, estiment les hôpitaux privés

Des soignants transportant un patient dans le couloir d'un hôpital de Beyrouth, le 31 mai 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le syndicat des propriétaires des hôpitaux privés du Liban a estimé jeudi qu'il n'y aurait pas de solution possible à la crise que traverse le secteur des soins de santé au Liban, à l'instar de tous les autres secteurs, sans "soutien international", déplorant le "dialogue de sourds" avec les autorités concernant les subventions accordées pour les importations du matériel médical. 

Dans un communiqué, le syndicat a regretté que les différentes réunions organisées avec des responsables concernant la crise "n'ont pas permis de trouver une lueur d'espoir", indiquant que "la crainte que les soins de santé ne deviennent réservés aux personnes riches et influentes se confirme de jour en jour". Les propriétaires d'hôpitaux privés ont déploré qu'en ce qui concerne les subventions sur le matériel médical, normalement octroyées par la Banque du Liban (BDL) mais qui se font de plus en plus sporadiques, il n'y ait qu'un "dialogue de sourds" entre les différentes parties concernées. "Nous ne savons pas ce qui est couvert ou pas, et de toute façon, les prix de ce qui est subventionné est tout de même multiplié parce que la majorité des importateurs ne fournissent le matériel aux hôpitaux qu'à des conditions extrêmes", ont-ils ajouté. "Chaque jour, nous faisons face à de nouvelles situations surprenantes", ont-ils souligné, citant par exemple une pénurie des produits de contraste utilisés pour les radiographies, ou de mazout, qui risque d'affecter le fonctionnement des hôpitaux. 

Sur la base des informations disponibles, "il n'y a pas de solution aux problèmes du secteur des soins de santé sans aide internationale", a ajouté le syndicat. Cette aide nécessite toutefois la formation d'un nouveau gouvernement "qui obtiendra la confiance de la communauté internationale", attendu depuis plus de dix mois. 

En proie à une crise économique et sociale sans précédent, le Liban souffre de pénuries d'équipements médicaux et de médicaments ainsi que d'une émigration massive des soignants. Cette pénurie est due au différend opposant les importateurs d’équipements médicaux à la Banque du Liban au sujet de la subvention à 85 % de leurs achats au taux de change officiel, soit 1.507 livres libanaises pour un dollar. La BDL subventionne depuis octobre 2019 les importations de médicaments et de matériel médical. Mais avec des réserves qui ont atteint un seuil critique, elle scrute plus méthodiquement les factures qui lui sont présentées et agite le spectre d’un arrêt de la politique de subvention, faisant craindre le pire. Dans ce cadre, la crainte d'un arrêt des dialyses avait plané sur le pays avant que des solutions temporaires ne soient trouvées et certains établissements refusent d'effectuer des analyses pour les patients externes à l'hôpital, par manque de produits réactifs et de matériel. 

Le syndicat des propriétaires des hôpitaux privés du Liban a estimé jeudi qu'il n'y aurait pas de solution possible à la crise que traverse le secteur des soins de santé au Liban, à l'instar de tous les autres secteurs, sans "soutien international", déplorant le "dialogue de sourds" avec les autorités concernant les subventions accordées pour les importations du matériel...