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Lifestyle - Mode

Les « redoutées » de Rani Zakhem

Les « redoutées » de Rani Zakhem

Les « redoutées » de Rani Zakhem. Photo DR

Après une année éprouvante, marqué par le Covid-19, le deuil et l’angoisse, le couturier Rani Zakhem renoue avec la joie en exhumant de ses archives des créations qu’il croyait oubliées. En réalité, ces robes de lumière – qui ont chacune son histoire – poursuivaient toutes seules, dans le secret des placards, une fête qui pour elles ne s’était jamais arrêtée.

Quel couturier n’a pas vécu, avant le stress des défilés ou la tenue d’un grand événement, ce moment « blanc » où le temps s’arrête et l’esprit se met en ébullition quand quelqu’un vient annoncer que telle robe est introuvable, n’est pas arrivée avec les malles, n’a pas été livrée à temps, a été décommandée ? Ces robes-là, elles ont fait l’événement précisément par leur absence. Tout au long du passage triomphant des collections, elles étaient présentes dans les pensées de leur créateur, comme un regret, comme la robe unique, « l’absente de tout bouquet ». À défaut de livrer une collection à proprement parler, même si les commandes se sont poursuivies malgré la maladie et la crise économique, Rani Zakhem a réuni ces vieilles tendresses et leur a consacré une collection capsule, Just for fun comme l’indique le nom de cette ligne où se déclinent les grands moments de son parcours.

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De la petite robe trois trous ajourée de dentelle, à jupe longue intensément texturée de paillettes noires, à une chemise à manches bouffantes, tout en transparence, un style, une identité se précisent, où le glamour est la condition première. Sur une robe longue, la traditionnelle cascade de cristaux va gagner en opulence, voire en violence, et les broderies se transformer d’embruns en écume. Du noir à l’or, il n’y a qu’un pas, brillance et mystère n’ayant pas besoin de prétextes. Une petite robe plissée, une soie blanche relevée par un imprimé floral doré, un fourreau au bustier dévoré d’une spectaculaire explosion florale métallique, une robe taille princesse à jupon toute rebrodée de fleurs en relief, tout chez Rani Zakhem, au fil du temps, n’a jamais été que somptueuse rêverie autour de créateurs admirés et d’époques qui avaient réinventé à leur manière la joie de vivre. Ces robes « redoutées » comme on met à la redoute, mais aussi comme venues d’un lieu retiré, secret, où l’on danse et rien d’autre, nous rappellent qu’il fut un Beyrouth de la fête, et que cette fête est encore possible.

Né à Beyrouth en 1983, Rani Zakhem a grandi au Kenya, à Nairobi, où sa famille immigre en raison de la guerre. Là, entre les couleurs féeriques de la faune kényane et les magazines de mode que son père ramène à sa mère de ses voyages, il se projette dans un univers glamour auquel il se promet d’appartenir un jour. Rentré à Beyrouth avec sa famille en 1992, à la fin de la guerre, il rejoint l’AUB où il obtient un diplôme en économie en 2001. Artiste contrarié, il enchaîne malgré tout avec des études en architecture d’intérieur à la LAU et obtient son diplôme en 2005. Admis à Parsons, the New School for Design, à New York, il y parachève sa formation dans le domaine qui le passionne le plus : la mode. Titulaire d’un AAS au printemps 2007, il effectue des stages auprès de grands noms de l’industrie tels que Yigal Azrouël, Carlos Miele, Patricia Underwood et Zuhair Murad. Rani Zakhem fonde sa maison éponyme de haute couture en 2009.

Après une année éprouvante, marqué par le Covid-19, le deuil et l’angoisse, le couturier Rani Zakhem renoue avec la joie en exhumant de ses archives des créations qu’il croyait oubliées. En réalité, ces robes de lumière – qui ont chacune son histoire – poursuivaient toutes seules, dans le secret des placards, une fête qui pour elles ne s’était jamais arrêtée. Quel couturier...

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