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La presse conservatrice voit en Raïssi l'avènement d'une "ère nouvelle"


La presse conservatrice voit en Raïssi l'avènement d'une

Des femmes partisanes du nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, lors d'un rassemblement célébrant sa victoire à l'élection présidentielle du 19 juin 2021, à Téhéran. Photo Majid Asgaripour/WANA (West Asia News Agency) via REUTERS

La presse conservatrice iranienne salue dimanche l'élection d'Ebrahim Raïssi à la présidence, jugeant même "épique" la participation au scrutin, inférieure à 50%, alors qu'un journal réformateur appelle le futur président à gagner la confiance de tous les Iraniens.

Chef de l'Autorité judiciaire, M. Raïssi, ultraconservateur âgé de 60 ans, a été proclamé vainqueur samedi de la présidentielle, avec près de 62% des voix. Le scrutin qui s'est tenu vendredi a été marqué par une forte abstention : à 48,8%, le taux de participation est le plus faible enregistré à une présidentielle depuis la proclamation de la République islamique en 1979.

Pour le quotidien conservateur Ressalat, l'élection de M. Raïssi marque rien moins que "l'aube d'une ère nouvelle". Avec une photo de M. Raïssi tout sourire occupant la moitié de sa une, le journal ultraconservateur Javan estime que la présidentielle a été une élection "sans perdants", semblant refléter ainsi les propos tenus la veille par le guide suprême Ali Khamenei. Celui-ci avait estimé que "la nation iranienne" était "le grand vainqueur" de l'élection face aux appels au boycottage du scrutin lancés par des mouvements d'opposition en exil.

Javan, qualifie le niveau de la participation d'"acceptable et logique", compte tenu du "mécontentement face à la situation économique et de la [pandémie de] coronavirus".
Pour faire face à la crise sanitaire et permettre une participation maximale, les autorités avaient étendu considérablement le scrutin, qui a duré au total près de dix-neuf heures, jusqu'à 02h00 du matin dans la nuit de vendredi à samedi.

Le quotidien ultraconservateur Kayhan, qui n'a cessé de critiquer le gouvernement sortant du président Hassan Rohani et sa politique étrangère d'ouverture, a jugé que la participation avait été "au-delà" des attentes vu les difficultés quotidiennes des électeurs et la "propagande ennemie". "Quel homme au jugement rationnel et équilibré ne considérerait pas ce niveau de participation comme épique ?" s'interroge le journal.

Hamchahri, quotidien de la mairie de Téhéran (tenue par les réformateurs), revient de manière ironique sur "la formidable performance du vote nul". Selon les chiffres officiels, ceux-ci ont représenté 12,9% des suffrages. Si le vote nul était un candidat, il arriverait deuxième, devant le général Mohsen Rézaï et ses 11,8%. Le journal explique l'importance du vote nul par un manque de diversité parmi les personnes autorisées à se présenter à l'élection par le système. Sur les quatre candidats en lice le jour du vote, trois étaient ultraconservateurs, et le quatrième, Abdolnasser Hemmati, un technocrate, se présentant comme un réformateur, mais sans véritable base.
Revenant lui aussi sur le vote nul, le quotidien réformateur Shagh en conclut que les réformateurs doivent "revenir vers le peuple" et cesser de considérer que leurs électeurs habituels "voteront [systématiquement] pour eux sans poser de question".
Arman-é Melli, journal réformateur appelle de son côté M. Raïssi à "gagner la confiance de ces 70%" d'électeurs qui n'ont pas voté pour lui en donnant la priorité à une politique étrangère qui permettra la levée des sanctions américaines à l'origine de la grave crise économique qui secoue le pays.

La presse conservatrice iranienne salue dimanche l'élection d'Ebrahim Raïssi à la présidence, jugeant même "épique" la participation au scrutin, inférieure à 50%, alors qu'un journal réformateur appelle le futur président à gagner la confiance de tous les Iraniens.Chef de l'Autorité judiciaire, M. Raïssi, ultraconservateur âgé de 60 ans, a été proclamé vainqueur samedi de la...