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Agenda - Finances

Une solution possible pour résorber la dette et le déficit

Une solution possible pour résorber la dette et le déficit

Un des aspects de la crise qui sévit au Liban est l’incapacité des banques à rembourser les déposants. Globalement, les banques ont prêté à l’État (bons du Trésor…) ou déposé à la Banque centrale – qui, à son tour, a financé l’État – plus de 80 % de leurs dépôts. L’État n’ayant pas la capacité de rembourser les banques, ces dernières se sont retrouvées dans l’incapacité de rembourser les déposants.

Or l’État dispose d’actifs divers dont la vente lui permettrait de rembourser les banques.

Les chiffres :

Les chiffres les plus fréquemment cités sont les suivants :

• Dettes de l’État à l’égard des banques : 88 milliards de $ dont :

• dettes en devises : 32 milliards

• dettes en LL : équivalentes à 56 milliards de $ au taux de 1500 LL/$

La dépréciation de la LL à 14 000 LL/$ a réduit la dette en LL à légèrement moins de 6 milliards de $.

La dette totale de l’État à l’égard des banques et d’autres créanciers s’élèverait donc actuellement à 38 milliards $ environ.

Les actifs de l’État se présentent comme suit (*): en milliards de $

Or avec 24,1 milliards de $, l’État rembourserait les banques pour les dépôts de 92 % des déposants.

D’autres approches sont aussi possibles, par exemple de rembourser 100 % des dépôts inférieurs à X et Y % des dépôts supérieurs à X.

Les vente des actifs de l’État pourrait aussi se faire en gardant un pourcentage à l’État dans les secteurs stratégiques (aéroport, ports, télécoms) pour qu’il puisse être informé et éventuellement s’opposer à des mesures qu’il jugerait contradictoires avec l’intérêt national.

Les conditions préliminaires

1 - La remise en forme

Les actifs de l’État sont actuellement utilisés à des fins de clientélisme politique :

emplois fictifs, prélèvements financiers, etc.

Pour optimiser le revenu dû à la vente des actifs, ces derniers devraient au préalable être remis en forme : élimination des emplois fictifs, arrêts des prélèvements illégaux…

Ces tâches devraient être confiées à des cabinets internationaux de conseil et/ou aux quatre plus importants cabinets d’audit (Big Four), pour éviter affairisme et trafics divers dans le cas où l’administration actuelle les prendrait en charge.

2 - Les délais

La mise en vente ne devrait pas se faire dans l’immédiat du fait de la conjoncture dépressive défavorable. Elle devrait cependant être annoncée, ce qui contribuerait à calmer la spéculation affaiblissant la monnaie nationale.

3 - L’élimination du déficit budgétaire

Régler les dettes de l’État alors que le déficit se maintiendrait ne servirait pas à grand-chose puisque de nouvelles dettes seraient contractées.

Le déficit de l’État s’est élevé à un peu moins de 6 milliards de dollars/an au cours des dernières années. L’élimination de ce déficit suppose des mesures socialement douloureuses mais néanmoins indispensables.

a - Privatisation d’EDL qui représente environ 40 % du déficit.

b - Élimination des administrations inutiles : Conseil du Sud, Office des chemins de fer et du transport en commun, etc.

c - Licenciement des fonctionnaires fictifs ou inutiles estimés entre 30 000 et 36 000 personnes, etc.

Une fois ces conditions remplies, le processus de privatisation pourrait être lancé.

Les effets indirects :

La privatisation des actifs de l’État aurait d’autres effets positifs :

• Il est probable qu’une gestion privée augmenterait la rentabilité des entreprises privatisées, ce qui à son tour augmenterait les taxes et impôts revenant à l’État.

• Il est aussi probable qu’au moins une partie des investissements dans les actifs de l’État proviendrait de l’étranger, ce qui impliquerait de très importantes rentrées en devises.


Un des aspects de la crise qui sévit au Liban est l’incapacité des banques à rembourser les déposants. Globalement, les banques ont prêté à l’État (bons du Trésor…) ou déposé à la Banque centrale – qui, à son tour, a financé l’État – plus de 80 % de leurs dépôts. L’État n’ayant pas la capacité de rembourser les banques, ces dernières se sont retrouvées dans...