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Société - Explosions du 4 août

Des dizaines d'ONG et familles de victimes appellent l'ONU à lancer une enquête

"Sans reddition des comptes, rien n'empêchera un autre désastre d'arriver", estime Aya Majzoub de HRW. 

Des dizaines d'ONG et familles de victimes appellent l'ONU à lancer une enquête

Les silos du port de Beyrouth détruits par la double explosion du 4 août, le 27 mai 2021. Photo AFP / Joseph EID

Des dizaines d'associations libanaises, régionales et internationales et de survivants ou proches de victimes de la double explosion du 4 août à Beyrouth ont appelé mardi le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à lancer une "mission d'enquête internationale, indépendante et impartiale" sur cette catastrophe. Dans une lettre commune, ces 53 associations et 62 survivants et membres de familles de victimes dénoncent la "culture de l'impunité" dont jouissent les dirigeants libanais et l'"échec" de l'enquête locale.

La double déflagration au port de Beyrouth a fait plus de 200 victimes et 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale. Elle a été provoquée par un incendie qui s'est déclaré dans le hangar n°12 du port et les responsabilités concernant le stockage, pendant des années et sans mesure de sécurité, de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium. Les causes de cet incendie n'ont toujours pas été identifiées et, dix mois plus tard, l'enquête libanaise, dirigée par le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, piétine toujours, au grand dam des familles des victimes, sur fond d'interférences politiques.

Mission d'établissement des faits
Les Etats membres du Conseil des droits de l'homme des Nations unies devraient établir une telle mission d'enquête "comme par exemple une mission d'établissement des faits d'un an", ont réclamé les signataires de cette lettre. 

Ils ont soulevé les "obstructions" et "retards" de l'enquête locale, qui avait été pourtant promise comme "rapide et transparente" par les autorités libanaises. Plusieurs organisations ont "documenté de nombreuses faiblesses dans l'enquête locale qui la rendent incapables de rendre justice de manière crédible", ajoutent-ils, citant notamment des "interférences politiques flagrantes, une immunité accordée à des responsables politiques de haut niveau, le manque de respect des standards en vigueur pour des procès équitables et des infractions procédurales". La lettre dénonce encore la "culture d'impunité dont jouissent les dirigeants au Liban", estimant que seule une enquête internationale permettrait de déterminer les causes de l'explosion et les responsabilités. 

"Empêcher un autre désastre"
Le texte souligne que l'échec de l'investigation locale provoque non seulement "l'absence de justice pour les victimes, mais également le risque d'encore plus de négligence et d'abus de la part des parties responsables, ce qui résulte en une instabilité croissante", dans un contexte de grave crise économique. 

"Il est temps que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'implique et réponde à l'appel des familles des victimes et des Libanais, qui réclament la justice, un Etat de droit et la protection des droits humains", ont donc réclamé les signataires. Et de souligner que l'enquête internationale devrait "identifier ce qui a déclenché l'explosion autant que les violations des droits humains découlant de l'incapacité de l'Etat libanais à protéger le droit à la vie, y compris en ne stockant pas de manière sécurisée ou en ne se débarrassant pas d'une grande quantité de matériaux hautement combustibles et potentiellement explosifs". La mission d'investigation "devrait ensuite soumettre ses conclusions aux autorités judiciaires libanaises compétentes". 

De son côté, Aya Mazjoub, chercheuse sur le Liban à Human Rights Watch, a affirmé, dans un communiqué de l'ONG, que l'explosion au port de Beyrouth n'était pas "un incident isolé ou idiosyncratique. Il s'agit plutôt d'une illustration dramatique de l'impact sur les droits humains de décennies de corruption, d'incompétence, d'impunité et de mauvaise gestion par l'élite au pouvoir au Liban". "Sans reddition des comptes pour cette explosion, rien n'empêchera un autre désastre d'arriver", a-t-elle ajouté.

Des dizaines d'associations libanaises, régionales et internationales et de survivants ou proches de victimes de la double explosion du 4 août à Beyrouth ont appelé mardi le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à lancer une "mission d'enquête internationale, indépendante et impartiale" sur cette catastrophe. Dans une lettre commune, ces 53 associations et 62 survivants et membres de...

commentaires (2)

Pourquoi tant d'impatience de la part des familles des victimes et des ONG ? Notre grand timonier avait, au lendemain de l'explosion promis une enquête qui durerait cinq jours .... Là, seulement deux jours se sont écoulés, patience bonnes gens, autrement l'enquête se diluera avec l'ONU

C…

10 h 21, le 16 juin 2021

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Commentaires (2)

  • Pourquoi tant d'impatience de la part des familles des victimes et des ONG ? Notre grand timonier avait, au lendemain de l'explosion promis une enquête qui durerait cinq jours .... Là, seulement deux jours se sont écoulés, patience bonnes gens, autrement l'enquête se diluera avec l'ONU

    C…

    10 h 21, le 16 juin 2021

  • ENQUETE LOCALE PAR LA PRETENDUE JUSTICE LIBANAISE... ON EN REVE ! ILS N,ONT MEME PAS REVELER LE NOM DU PROPRIETAIRE OU DE CELUI QUI VENAIT AU PORT ET RETIRAIT DES QUANTITES A DES INTERVALS. LE PROPRIETAIRE UTILISATEUR. POURTANT PLUSIEURS PAYS ETRANGERS AVAIENT AVANCE LES NOMS D,INDIVIDUS POSSEDANT DES QUANTITES VENANT DE BEYROUTH ET ARRETES SUR LEURS TERRITOIRES ET LEUR APPARTENANCE. DE QUI A-T-ON PEUR DE LES REVELER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 07, le 15 juin 2021

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