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Société - Coronavirus

Le marathon Pfizer : 2 690 vaccinations et de nombreux réticents

Les habitants des trois mohafazats de la Békaa, de Baalbeck-Hermel et du Akkar étaient concernés hier, en raison du faible taux d’enregistrement dans ces régions sur la plateforme Impact.

Le marathon Pfizer : 2 690 vaccinations et de nombreux réticents

Au Akkar, devant un bureau d’enregistrement pour la vaccination. Photo ANI

Quelque 2 690 personnes ont reçu hier leur première injection au vaccin Pfizer/BioNTech anti Covid-19 dans les trois mohafazats de la Békaa, Baalbeck-Hermel et Akkar où ont été aménagés une dizaine de centres. Et ce lors d’une journée marathon dédiée par le ministère de la Santé à la vaccination, sans rendez-vous préalable, des personnes âgées de 60 ans et plus. Une journée au cours de laquelle toute personne correspondant à cette tranche d’âge, inscrite ou non sur la plateforme numérique Impact Lebanon, a pu se faire vacciner, sur base du volontariat. Mais le bilan reste bien en deçà des attentes. Il montre la grande réticence de la population rurale à se faire inoculer, particulièrement les seniors dont une partie n’a pas fait le déplacement, alors que le virus continue de circuler, quoique moins activement.

Le Liban a ainsi enregistré hier 134 nouvelles contaminations et 5 décès, portant à 541 557 le nombre total d’atteintes, et à 7 763 le nombre total de décès depuis le 21 février 2020, date de l’apparition du virus dans le pays. La preuve que l’immunité de groupe n’est toujours pas atteinte et que davantage d’efforts doivent être déployés pour ce faire. C’est dans ce cadre que, lors d'une tournée hier du ministre de la Santé, Hamad Hassan, à l'hôpital gouvernemental de Rachaya, Waël Bou Faour, député de la région et ancien ministre de la Santé a rappelé que « la seule issue à cette épreuve sanitaire est la vaccination ». « J’invite tous les habitants qui se situent dans les catégories d’âge concernées à ne pas hésiter. De même, j’invite les réfugiés syriens à profiter de l’opportunité et à se présenter pour se faire vacciner », a-t-il insisté.

Convaincre une population qui craint les médicaments

« Quel que soit le chiffre des vaccinations, nous sommes satisfaits d’avoir convaincu de nombreux seniors de se faire inoculer, car chaque personne vaccinée dans cette tranche d’âge à risque est une vie sauvée », souligne à L’OLJ le Dr Petra Khoury, conseillère du Premier ministre en politique de santé. « Parmi les candidats, se trouvaient des personnes de plus de 80 ans, des malades, des personnes sur fauteuil, qui auraient déjà dû être vaccinées depuis plusieurs mois », constate-t-elle. C’est d’ailleurs pour convaincre la population rurale des trois régions concernées ce dimanche que le ministère de la Santé a mené ce second marathon, lequel fait suite à une journée de vaccination à l’AstraZeneca, le 29 mai, qui a permis de vacciner plus de 10 500 personnes. « Nous avons choisi les mohafazats de la Békaa, de Baalbeck-Hermel et du Akkar, vu leur faible taux d’enregistrement sur la plateforme Impact, explique Mme Khoury. Car seulement 6 % de leurs habitants se sont enregistrés pour se faire vacciner. » Même réticence lors du précédent marathon de vaccination à l’AstraZeneca. « Pas plus de 2 % de ces régions avaient répondu à l’appel, la semaine dernière. »

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Le ministère de la Santé avait pourtant multiplié les communications, en collaboration avec les municipalités et nombre d’ONG locales. Des bus ont même été affrétés pour transporter les habitants, leur évitant ainsi de payer des transports en commun. Mais, reconnaît le Dr Khoury, « la population rurale âgée qui vit aux côtés de la nature a peur des médicaments ». Même réticence de la part des réfugiés syriens qui ne se sont pas non plus déplacés en masse pour se faire vacciner, malgré les encouragements officiels. « Nous poursuivrons nos efforts pour convaincre les populations réticentes, et réfléchissons à des moyens de les attirer lors de prochains marathons », promet-elle, tout en rappelant que « les populations syriennes réfugiées au Liban sont, en moyenne, des populations jeunes ».

La vaccination s’accélère

Face à cette situation, les réactions n’ont pas tardé. Sur Twitter, de nombreuses personnes en attente d’un rendez-vous ont appelé le ministre de la Santé à ouvrir la vaccination au Pfizer/BioNTech aux moins de 60 ans. Mais ce dernier a répondu par la négative. « Notre objectif est pour l’instant de donner le Pfizer aux personnes de 60 ans et plus, et de faire preuve d’équité à l’échelle nationale », affirme Petra Khoury.

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Alors que le pays compte 853 117 personnes vaccinées seulement, selon la plateforme Impact Lebanon, les semaines à venir devraient voir « l’accélération de la vaccination » avec l’arrivée d’un nombre plus important de doses, promet la spécialiste. « Une cinquantaine de centres Pfizer-BioNTech de vaccination sont aujourd’hui disponibles. Et dès mercredi, quatre mégacentres de vaccination seront ouverts », affirme Petra Khoury. Mais déjà la cadence s’accélère. « Nous sommes passés de 45 000 à 85 000 vaccinations par semaine. »

Quelque 2 690 personnes ont reçu hier leur première injection au vaccin Pfizer/BioNTech anti Covid-19 dans les trois mohafazats de la Békaa, Baalbeck-Hermel et Akkar où ont été aménagés une dizaine de centres. Et ce lors d’une journée marathon dédiée par le ministère de la Santé à la vaccination, sans rendez-vous préalable, des personnes âgées de 60 ans et plus. Une...

commentaires (2)

Il y a plein de gens desireux de prendre le pfizer dans tout le pays. Mais les gouvernement, sous l'egide de Berri et Hezbollah s'obstine a ne travailler que pour une seule communauté. Cette communauté reçoit tout. Routes, emplois de fonctionnaires, infrastructure, et maintenant vaccin... Pour le gouvernement, les gens des autres communautés sont des citoyens de seconde zone.

Tina Zaidan

09 h 03, le 07 juin 2021

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Commentaires (2)

  • Il y a plein de gens desireux de prendre le pfizer dans tout le pays. Mais les gouvernement, sous l'egide de Berri et Hezbollah s'obstine a ne travailler que pour une seule communauté. Cette communauté reçoit tout. Routes, emplois de fonctionnaires, infrastructure, et maintenant vaccin... Pour le gouvernement, les gens des autres communautés sont des citoyens de seconde zone.

    Tina Zaidan

    09 h 03, le 07 juin 2021

  • Toute personne majeure inscrite sur le site doit pouvoir bénéficier du vaccin dès sa disponibilité. Que les réticents le restent et qu’ils se contaminent entre eux, ils auront ainsi une immunité naturelle

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 27, le 07 juin 2021

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